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Pourquoi Israël vend aux USA les F-16 qui ont frappé Osirak?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La base américaine, Harir, au Kurdistan irakien. (Photo d'Archives)

C'est symbolique et c'est évidemment plein de sens : à peine quelques heures après une spectaculaire frappe aux "roquettes 170 mm" contre la plus grande base militaire US-Israël au cœur de l'axe de la Résistance, à savoir cette base de "Harir" que selon certains dires officieux, le Pentagone de Liyod Austin à l'intention d'ériger en "Ramstein" du Moyen-Orient pour faire d'abord face à la Résistance mais aussi et surtout à une Russie, qui elle aussi, anticipe et travaille avec une vitesse grande V à l'extension de Hmeimim à Lattaquié où elle veut déployer ses bombardiers nucléaires stratégiques et d'où elle aurait peut-être dans pas si longtemps à lancer des frappes contre des cibles US-OTAN en Méditerranée, ou encore en Afrique du Nord et pour quoi pas, aux côtes de l'Iran dans le golfe Persique, le régime sioniste vient d'annoncer avoir "renvoyé une partie de ses F-16" aux Etats-Unis. Sauf que il ne s'agit pas de n'importe quel F-16 : ce sont des F-16 ayant servi à frapper le site nucléaire irakien Osirak en 1980!

Un responsable sioniste impliqué dans la conclusion de cet accord va même jusqu'à le qualifier d’accord "très inhabituel", affirmant que "ces avions de combat étaient entrés dans l'armée de l'air dans les années 1980 et étaient impliqués dans diverses opérations", dont celui d'Osirak, un site nucléaire irakien en construction avec l'aide d'ingénieurs français, dans le cadre d'une opération appelée « Opéra ». Et le responsable d'ajouter : l'opération a été menée avec la participation de huit avions de combat F-16 de l'armée de l'air israélienne, et les noms des pilotes de cette opération ont été gardés secrets pendant deux décennies. L'un de ces pilotes était Amos Yadlin (le sioniste à tirer sans alarme contre les capacités balistiques de la Résistance, NDLR), haut responsable militaire du régime sioniste ces dernières années". Les détails rapportés au sujet de cette vente qui étonne jusqu'aux mêmes les Israéliens, importe peu, ce qui importe en revanche c'est le contexte dans lequel l'accord médiatisé.

Le journal Yediot Aharonot  ajoute qu'Israël a décidé de vendre quatre avions de combat F-16 ""déclassés"" à une entreprise canadienne dans le cadre d'un accord conclu avec les Etats-Unis qui veulent récupérer d'ici peu quelques 29 avions de combat israéliens. Le journal prétend que cette "vente" particulièrement significative serait le résultat de "sept ans de négociations" et que "10 de ces chasseurs toujours en état de voler, seraient utilisés par l'armée américaine lors des exercices comme un ennemi fictif."

Le mardi 16 février, le groupe de la Résistance irakienne Saraya Awlia al-Dam a revendiqué une frappe au 24 roquettes de 170 mm visant la méga base US à l'aéroport d'Erbil. Selon un bilan visiblement "politiquement correct", un contracter américain aurait été tué et cinq autres blessés dont un militaire américain. Deux avions de reconnaissance appartenant à la CIA et positionnés dans la section la plus secrète et la mieux protégée de l'aéroport auraient été pulvérisés, soit un Super King Air 350 et un MC1 30, l'un servant de labo de renseignement aérien, l'autre utilisé comme arme de frappe favorite de l'US Army dans ses faces-à-face avec la Résistance et ce depuis 2019. 

Suivant les images largement diffusées, c'est à renfort des roquettes parfaitement rudimentaires que sont des engins de 170 mm qu'un si lourd bilan a été infligé à la toute puissante US Army laquelle travaille depuis plus d'un au projet de "reconfiguration de ses forces en Irak" et de "leur replis dans le Kurdistan irakien", quitte en faire une base permanente. Ces roquettes ont au demeurant  mis au pas des C-RAM, puisqu'elles n'ont pas été interceptées.

Or Biden n'est pas Trump et en qualité de pure produit du système impérialiste US, il devra bien en saisir le message : La frappe prouve que le Kurdistan irakien n'est pas un Etat indépendant, et que les Américains et leurs acolytes ne sauraient s'y implanter en toute sécurité et ce, alors même que la CIA, MI6 et les services secrets français et otaniens travaillent à faire redresser Daech et à ensanglanter à l'aide de leurs accointance locaux, le reste de l'Irak. Erbil c'est l'Irak et il le restera. Alors, pas la peine de vouloir re-jouer le coup Tel-Aviv-Qods et chercher à transférer l'ambassade US de Bagdad à Erbil car pour roquettes et missiles, rien ne diffère. La Résistance est autant présente à Erbil qu'à Bagdad.

Mais il y a un message encore plus important : si les petites roquettes 107 mm parviennent si facilement à tuer dans l’œuf le projet Ramstein du Moyen-Orient des Américains, il se peut qu'il y ait des roquettes un peu plus performantes dans l'arsenal de la Résistance irakienne. Des "roquettes" dont s'inquiète l'analyste de Chanel 12 de TV sioniste pour y voir même "un élément qui fera l'échec à la DCA réformée d'Israël", "incapable de tenir aux vagues de missiles de croisières yéménites et irakiens". 

Et puis qui frappe Erbil, frappera aussi, le cas échéant, les bases aériennes américaines dans les pays du golfe Persique, en Arabie, au Qatar, à Bahreïn, à Abu Dhabi ou encore au Koweït. Tout ceci rend littéralement inutile voire dangereux le maintien des F-16 israéliens, ayant participé aux frappes d'Osirak. C'est à la fois dangereux et provoquant quand on sait que l'entité sioniste a une présence assidue dans le Kurdistan irakien et qu'elle participe activement sous fausse identité US aux "travaux entrepreneuriat américains" dans ce nord pétrolifère et si convoité d'Irak. A propos, on ne sait d'ailleurs pas si les entrepreneurs "blessés" à Erbil sont de vrais Américains ou comme l'a dit le porte-parole de la coalition des "non Américains aidant les Américains".

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SOURCE: FRENCH PRESS TV