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Missive qualifiée d'"historique" du commandant en chef des forces armées de la RII remise ce 7 février à Vladimir Poutine...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La bulle de DCA que créerait autour de l'Iran le déploiement des batteries de S-400 russes.(Illustration)

Ce dimanche 7 février, l'émissaire spécial du Leader de la Révolution islamique, l'Ayatollah Khamenei, est attendu à Moscou où il devra remettre, lors d'une rencontre avec son homologue russe, le président de la Douma, une importante missive au président russe Vladimir Poutine. Du contenu de cette lettre, une première, les analystes ignorent tout mais tout porte à croire qu'un tournant serait sur le point de se produire dans les liens bilatéraux. En novembre 2017, soit deux ans après l'engagement militaire russe en Syrie, le président Poutine a rencontré le Leader en personne et les échanges ont décidé de la suite à donner au partenariat irano-russe au Moyen Orient?

La missive que le président du Parlement iranien, Ghalibaf, présentera ce dimanche 7 février au chef du Kremlin, et que certains milieux bien informés qualifient de "feuille de route stratégique post-libéralisme" ira-t-elle ouvrir les portes à une alliance stratégique entre la Russie et l'Iran, membre actif sinon vecteur de la  puissance émergente qu'est l'Axe de la Résistance? Il est vrai que le nouveau président américain Biden qui s'accroche tant bien que mal aux oripeaux du néolibéralisme mourant a lancé un casus belli en bonne et due forme à la Russie, lors de son discours du 5 févier, en n'allant pas par quatre chemins : " America is back! Les États-Unis ne "s'écraseraient" plus face à la Russie".

Or ce "coming back" annoncé par Biden s'est traduit d'ors et déjà par une guerre hybride utilisant les vecteurs informationnels de l’ingénierie sociale du chaos et l’ingérence d’agents étrangers en réseaux concentriques, l'objectif étant, comme l'a très clairement annoncé le nouveau chef du Pentagone, le général LIyod Austin, de "mettre à la porte du Moyen-Orient la Russie". Pour avoir convaincu en 2015 la Russie de Poutine de la nécessité d'un engagement militaire ferme en Syrie aux côtés de l'Etat syrien, et ce, de façon à contrer par le ciel l'offensive militaire d'envergure US/OTAN/Israël/monarchie arabes, et éviter l'implosion d'un pays stratégique, situé à la charnière des grandes routes de l'énergie et du commerce, l'Iran se doit de présenter au "partenaire russe" sa vision, à ce moment très particulier de l'Histoire de la région et du monde. "Très particulier? Dites-vous". Evidemment...

La quintuple crise à laquelle les Etats "Désunis" font face désormais et qui reviennent de façon récurrente dans la rhétorique de leur président aplanissent le terrain à une reconfiguration de force "salutaire" pour l'avenir du multilatéralisme au monde et cette occasion en or, il faut la saisir : Quelles sont ces cinq plaies qui rongent la temple du néolibéralisme US? La pandémie de Covid-19 avec 470.000 morts en moins d'un an; la récession économique établi à 6.3% avec en filigrane 22 millions de chômeurs ; la crise sociale caractérisée par la disparition de la classe moyenne, l'apparition de la famine; la crise étatique dont la présidentielle du 3 novembre n'a donné qu'un petit aperçu; et puis the last but not the least, la crise de leadership international d'une Amérique qui tend à reculer sur tous les fronts laissant le champ à ses adversaires. Les quatre de Biden ne suffiront pas à panser autant de plaies quand on traîne un déficit de 15%  et une dette publique de 127% du PIB et que face à la Chine, on va de saignée commerciale en saignée commerciale. 

Peut-on laisser passer une chance aussi historique pour en finir une bonne fois pour toute avec le mythe de "omnipotence américaine"? Le mandat de Trump a largement contribué à faire tomber des masques sur la réalité d'un "Empire US" finissant, à désacraliser une puissance militaire américaine qui, aussi bien en mer et sur terre que dans le ciel souffrent de sa "lourdeur", de son "ineptie", de son incapacité à s’adapter aux tactiques de la guerre moderne dont le maître mot est "l’asymétrie". En juin 2019, quand l'Iran a pulvérisé un MQ-4 US en plein ciel du golfe Persique, là où les USA détiennent des dizaines de bases aériennes, navales dotées de dizaines de batteries de DCA, des milliers de drones de surveillances et de satellites, il a prouvé que l'US Air Force n'était du vent ; Il a fallu que les Etats-Unis d'Amérique commettent leur erreur stratégique la plus fatale, à savoir l'assassinant terroriste du plus haut commandant iranien Soleimani pour que le monde, Occident comme Orient, comprenne que les bases de campement US ne valent pas non plus grand chose, Aïn al-Asad ayant été la seule base US à avoir été prise pour cible de missiles de précision, en 70 ans de "recrée" que se sont offerts les Etats-Unis, après la Seconde Guerre mondiale, marquée par la fin de "l'Europe libre". 

Le commandant adjoint de la base de Sarallah du CGRI à Téhéran, le général de brigade Hossein Nejat est revenu à l'occasion du 42ème anniversaire de la victoire de la Révolution islamique ce 11 février sur l'épisode Aïn al Asad et s'est référé aux commentaires des généraux russes recueillis à ce sujet : " Une fois ciblés par le barrage du feu balistique du CGRI à Aïn al-Asad, les États-Unis ont caché la réalité de ce qui s'était réellement passé et ce , sous les caméras des milliers de satellites qui espionnent le Moyen-Orient. Les adversaires des Américains se sont bien aperçus des dégâts et des pertes infligés par les missiles iraniens aux Américains. Mais la chose la plus extraordinaire aura été le fait que le monde entier a compris à quel point l'Iran faisait peur aux États-Unis. Lors des rencontres ultérieurs, les Russes ont connu ensuite que l'Iran avait changé les équations du monde en attaquant une base militaire américaine, parce que personne n'a été en mesure de détruire les sites militaires américains", y compris la Russie.

Et bien la missive que va remettre le président du Parlement iranien au président Poutine s'entretiendra très probablement de cette" singularité ", pas tant iranienne que "axe de la Résistancienne". En  novembre 2020, l’Agence du Renseignement défensif US, DIA a publié un rapport officiel de 130 pages  consacré pour la première fois à l'Iran, après deux rapports consécutifs datant de 2017 et de 2019 et évoquant tour à tour la Russie et la Chine. 

C'est un rapport qui contient des renseignements déclassifiés et où il est question des "intentions", des" capacités", de "la structure" des forces armées iraniennes. "Puisque l'Iran fait face aux ennemis comme les Etats-Unis et Israël, il a basé sa doctrine militaire sur une "meilleure dissuasion" et " une confrontation efficace avec les menaces". Sa prédilection allant pour des tactiques de guerre asymétrique. Et tout ceci parallèlement aux efforts destinés à gagner en influence et en poids dans la région."

Le rapport se réfère ensuite au général Robert Ashley Jr, directeur de la DIA qui dit: " les Iraniens adoptent une approche hybride, un mélange d'éléments de la guerre classique et asymétrique à chaque face-à-face avec leurs ennemis de façon à ce que leurs intérêts et ceux de leurs alliés soient le mieux assurés. Il s'agit des intérêts stratégiques à long terme qu'ils partagent avec les forces alliées étendues de la Mésopotamie à la mer Rouge? Cette stratégie, efficace, et nuisible aux Etats-Unis ne changera pas tant que les relations avec l'Iran sont mauvaises. L'Iran possède la plus grande puissance balistique du Moyen-Orient, une marine puissante qui contrôle de facto le golfe Persique et le détroit d'Hormuz et jouit à l'aide de ses alliés d'un poids croissant au détroit de Bab el-Mandeb et en mer Rouge. A l'heure qu'il est l'Iran va droit vers la fabrication des missiles intercontinentaux. Sa grande différence avec les deux autres puissances adverses que sont la Chine et la Russe, c'est sa capacité à mobiliser, à créer de solides alliances"".

Or c'est cette même capacité qui a poussé le chef du CentCom, McKenzie à se précipiter en Arabie saoudite, à y reconnaître que le golfe Persique deviendra un champ de bataille "insoutenable" si la guerre venait à éclater avec l'Iran et que dans la foulée," il faudrait aux troupes US une arrière base" qui serait désormais la "cote ouest saoudienne". De cette capitulation claire et nette d'une Amérique bideniste qui veut expulser la Russie de la région, le président Poutine devra bien tenir compte : la missive du Leader contiendrait sans doute de quoi fonder les bases d'une alliance stratégique un peu à la manière de cet autre accord stratégique médiatisé entre l'Iran et la Chine en juillet 2020.

Cette semaine un coup de force anti-USA au Myanmar pays où l'agent de MI6, Ann Sunn Souchi vient d’être détenue a permis un début de sécurisation du détroit stratégique de Malacca par où la Chine continue avec des producteurs du pétrole anti-US comme l'Iran et le Venezuela à commercer. Le coup de force s'est produit peu de temps après que l'équipe Biden a pris en otage par Indonésie interposée deux pétroliers iraniens et chinois au large de Mynamar. Pas question pour l'Iran et la Chine de permettre que le corridor maritime anti-sanction rétabli au mois de mai entre le golfe Persique et les Caraïbes soit coupé et ce, sous le nez et la barbe de l'Empire du milieux ... Il est temps que la Russie de Poutine aille au-delà des frappes aériennes contre les terroristes pro-Turquie à Idlib, du face-à-face stérile avec des centaines de convois US qui débarquent chaque semaine sur la rive est de l'Euphrate.. de croire possible un "accord gagnant-gagnant avec les US et leurs acolytes israéliens" au Levant ... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV