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Pourquoi l'US Army ne cesse de se déplacer "follement" entre l'Irak et la Syrie?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un hélicoptère de l'armée de l'air syrienne.( Twitter)

Le mardi 5 janvier, alors même que binôme Trump/Etat profond préparait son cirque au Capitole, quitte à reconnaître une bonne fois pour toutes que les Etats "désunis"  n'auraient aucune chance de survie, sans qu'il y ait des "guerres extérieures", les forces spéciales US basées à Deir ez-Zor, s'attelaient à la tache désormais ô combien périlleuse de transfert des chefs daechistes depuis la prison de Hassaké à al-Tanf. Selon SANA, des dizaines de terroristes de Daech ont ainsi été relâchés par les agents dits kurdes des USA, FDS, de plusieurs prisons du gouvernorat de Hassaké avant d'être transportés vers  la base que les Américains occupent à al-Tanf, sur les frontières de la Syrie avec l'Irak et la Jordanie.  Au moins 10 chefs daechists, détenus sur le camp al-Bulghar, à l'est de la ville d'al-Chaddadi tout comme 50 terroristes de la prison de Hassaké figuraient au nombre des terroristes relâchés que les Américains ont placé à bord des véhicules blindés à destination d'al-Tanf.

Parmi eux, des terroristes d’origine irakienne, Kadhim Hasan al-Jalqam surnommé Abu al-Bara, le superviseur de la fabrication d'engins explosifs improvisés, ou encore Chefan Jadou al-Hamad, spécialisé dans les véhicules piégés. Il y a eu évidemment comme première conséquence de ce transfert à Homs (Tanf) d'agents US, une multiplication des attaques éclair et des embuscades visant l'armée syrienne à Badiya al-Chaam et partant des raids aériens de l'armée syrienne et de la Russie en réponse, mais ceci est loin d'être le vrai enjeu dans cette histoire : Au moment où le pouvoir politique chancelle à Washington, que les mythes vendus pendant des décennies au monde aux amis et aux ennemis s'écroulent un à un, l'US Army se sent littéralement traquée dans l'est syrien, au sol comme dans le ciel par un axe de la Résistance qui pourchasse ses convois de part et d'autre des frontières syro-irakiennes.

Hier en Irak, à peine quelques heures après que les Etats-Unis eurent blacklistés le commandant en chef des Hachd al-Chaabi, lequel a annoncé que 2021 sera l'année de la fin de la présence militaire US en Irak, cinq attaques à la bombe ont visé cinq méga convois militaires US sur les principales artères de communications en provenance des bases US en Syrie : Nasseriya, Hilla, Salaheddine, sud de Bagdad et Samawah... entre autres. La conséquence? A bord des dizaines de chars et de véhicules blindés destinés à fournir les GI's déployés à Al-Anbar ou encore au Kurdistan irakien, les forces américaines ont été littéralement contraintes à rebrousser le chemin vers la Syrie, à débarquer comme le rapporte SANA, à  Deir ez-Zor, et à y donner l'impression de fortifier leurs bases autour des gisements pétroliers de Conocco. Au fait, ce n'est plus le cas, les forces US sont en constante rotation puisque ni la Syrie ni l'Irak ne sont plus des lieux de campement sûr. 

Selon Rai Al-Youm qui vient de publier un rapport sur l'état des troupes US en Irak et en Syrie et ce, un an après la frappe au missile balistique de précision de l'Iran visant la base US à Aïn al-Asad, " frappe qui a littéralement changé la donne géostratégique", "c'est une totale confusion qui règne sur le camp américain à mesure que les tensions US/Iran s'accroissent". "Le Pentagone voit très clairement sa marge de manœuvre réduire de jour en jour, surtout dans l'est de la Syrie où les Iraniens et leurs alliés continuent à faire ce qu'ils ont fait avec Israël à savoir encercler la base d'al-Tanf par un anneau de missile".

 "Des centaines de soldats US sont retranchés dans une zone de quelque 8.220 kilomètres carrés et ils y ont la mission de former les terroristes et à les envoyer dans des déserts attaquer les forces de l'armée syrienne. Cet abcès devrait être crevé surtout qu'al-Tanf est limitrophe de la route stratégique Iran-Irak-Méditerranée et qui relie via le point de passage Abou Kamal/Qaëm le sud et l'ouest de Deir ez-Zor tout comme le sud-est de Homs. La Syrie et l'Iran veulent définitivement sécuriser cette route, ne serait ce que pour sa portée économique et son effet sur la reprise du commerce routier Iran-Irak-Syrie et le poids que cette reprise aura sur le contournement des sanctions US. 

Depuis le mois d'octobre une montée en puissance et en nombre d'attaques au missile visant les convois et les campements US est particulièrement perceptible à al-Tanf et à Deir ez-Zor sans que les médias en parlent. Et pourtant les troupes US elles, le ressentent et en parlent. A al-Chadadi qui abrite l'une des principales bases US dans l'est de la Syrie, les Américains ont été témoins en octobre 2020 d'une attaque au drones de combat sur fond meurtrière.

Et Rai al Youm d'ajouter : " Il y a quelques jours le ministre iranien de la Défense, Amir Hatami a très clairement affirmé que l'Iran avait testé avec succès ses "armes stratégiques en Irak et en Syrie". L'allusion a été à peine voilée à ce qui se passe sur les frontières syro-irakiennes.

Selon des sources proches des terroristes, plusieurs bombes et missiles iraniens ont déjà été utilisés contre les troupes US dans l'est de l'Euphrate par ces groupes essentiellement formés des tribus de l'est syrien et qui se réclament de la " Résistance est-syrienne". Cette semaine l'Iran a tenu une vaste exercice de drones et les Iraniens ont pour la première fois embarqué des drones kamikazes à bord des hélicoptères. Il s'agit des bombes intelligentes Sadid ou Qaem en mode stand off qui pourraient faire leur apparition en Syrie, maintenant que les deux Etats sont liés par des accords militaires stratégiques. Mais d'ici quelques temps, les convois militaires US, en totale perdition entre la Syrie et l'Irak pourraient aussi être visés par des missiles antichar, eux aussi embarqués à bord des hélicoptères 124 et Cobra iranien lors de cette manœuvre, modèle qui pourrait être repris par les forces syriennes et leurs alliés.  

Il en y a surtout un missile antichar qui est le plus puissant, fabriqué par les industries militaires iraniennes, et équipé par un fusible laser, Dehlaviyeh lequel pourrait bien faire son apparition sur le champ de bataille anti-US à l'est syrien et à l'ouest irakien. C'est la version iranienne du missile russe Kornet, dont le nom a été largement coté ces derniers temps aussi bien à Gaza qu'ailleurs au Liban. Dehlaviyeh  a une portée maximale de 5 500 mètres et il est doté d’un système de guidage laser semi-actif et d’un désintégrateur laser. Le désintégrateur laser sert à illuminer la cible afin de guider le missile vers son but et cette illumination doit être maintenue jusqu’à ce que le missile atteigne sa cible.

L’avantage de ce système c’est que le laser n’opère pas nécessairement dans le spectre visible, ce qui réduit le risque de déclenchement des systèmes de défense de la cible. Le missile peut avancer sur une vague de rayons laser projetée par le lanceur et rester à l’abri de la réaction défensive de la cible. Quant à sa charge explosive, Dehlaviyeh en porte une de 6,8 kg qui peut percer le blindage d’une épaisseur de 1 000 à 1 200 millimètres sans compter le blindage réactif des véhicules ou des chars. Ainsi, la charge explosive à deux temps permet au missile Dehlaviyeh de devenir une arme très efficace contre les blindages multicouches. Le missile pèse 27 kg et peut être lancé en 30 secondes. Bref d'ici les semaines à venir, les bombes aux bordures de la route sur quoi sautent les convois militaires US pourraient appartenir au passé. 

Un drone embarqué à bord d'un hélico 214 a participé aux exercices de drone du 5 et du 6 janvier 2021 à Semnan/Fars

Mais il y a eu mieux encore : au cours des récents exercices de drones à Semnan, des drones kamikaze et de reconnaissance de type Ababil 2 avaient été embarqué à bord des hélicos, ces derniers lui servant de rampe de lancement. C’est un projet fort nouveau que les Américains suivent sous le nom de ALTIUS 600. Comme quoi la Résistance suit pas à pas ses ennemis. ALTIUS 600 n’a pas encore about mais le projet iranien, si. Et ce ne serait pas la Syrie dont le Président a exigé le retrait US qui refuserait d’en être le premier terrain d’essai surtout contre les convois militaire de l’occupation US.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV