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D'Aden à Eilat, l'entité sioniste visé au détroit de Bab el-Mandeb ...

Attaque aux lance-roquettes contre l'aéroport d'Aden, le 30 décembre 2020. (Photo via Avia.pro)

Même à Aden, Riyad n'a plus aucune assisse: la spectaculaire attaque contre l'aéroport du port stratégique du sud du Yémen qui donne droit sur le détroit de Bab el-Mandeb et que contrôle militairement et sécuritairement le pantin des Emirats et chef du conseil sudiste le dénommé Ben Brik, vient de prouver que Riyad et Abou Dhabi, MBS-MBZ ne peuvent pas s'entendre. Sauf que l'impératif de l'axe US-Israël l'exige pour l'heure et que les deux hommes-lige golfiens sont mille fois rien pour oser s'opposer au diktat de l'Empire. Au fait l'attaque aurait visé à l'aéroport internationale d'Aden les ministres pro Riyad fraîchement tirés du chapeau de Ben Salmane et s'est prolongée encore le soir quand ces mêmes ministres au nombre desquels ne figure curieusement pas le ministre de la Défense se sont retrouvées en plein réunion au palais présidentiel. Mais à travers eux, la cible aura été l'entité sioniste. 

Le mercredi 30 décembre s'est effondré à Aden, l'un des piliers de l'accord dit d'Abraham que le duo finissant Trump-Pompeo tente de sauver des eaux troubles post-présidentielle US, pilier qui consiste à provoquer la scission du Yémen en deux entités Nord/Sud via un déplacement de la capitale Sanaa à Aden, avec en perspective la transformation des ports stratégiques d'Aden et de Mocha et de Socotra en un méga complexe navale israélo-américain, non loin du détroit stratégique de Bab el-Mandeb, du golfe d'Aden, de la mer Rouge et évidemment de l'océan Indien. Même la base chinoise située à Djibouti ne saurait y faire contrepoids ni non plus cette autre base que la Russie vient de se payer au Port Soudan au Soudan dans l'espoir de pouvoir assurer et faire fleurir son trafic énergétique à travers un détroit de Bab el-Mandeb où transite 44% du flux du pétrole et du gaz mondial. 

Ansarallah a-t-il frappé Aden? 

Aucune revendication ni réclamation n'est venue de Sanaa, Bukhaiti, membre du conseil politique d'Ansarallah ayant au contraire rejeté les allégations indirectes de Riyad et les insinuations de ses mercenaires. Ceci étant, le coup semble avoir été fatal, le président-Pantin Hadi ayant déjà quitté Aden et ses ministres ayant promis ne plus rester que pour quatre semaine, histoire de ne pas perdre la face. Evidemment le nervis des Emirats Ben brick et gouverneur d'Aden se réjouit d'avoir à se débarrasser d'un gouvernement dont seuls cinq portefeuilles sur 24 revenaient à lui et à ses clans, n'empêche que c'est une joie bien inquiète. En juin 2020, Israël Hayom se félicitait qu'un"gouvernement pro Israël venait de voir le jour à huis clos au sud du Yémen", un gouvernement dont la tête (Ben Brik) n'hésiterait pas de s'inspirer de l'exemple des Sud Soudanais d'ici quelque temps". Mais depuis 30 décembre, le pari s'avère bien hasardeux.

Des sources militaires russes affirment que la retentissante frappe contre l'aéroport d'Aden serait non pas l'effet des roquettes ou des voitures piégées comme annoncé par la masse médias mais bien celui d'un double missile de croisière de type soviétique. Al-Masdar va plus loin dans la spéculation et vu la double impact laissé sur les lieux de l'explosion, parle des "missiles qui auraient été lancés depuis le ciel". L'hypothèse ne semble pas trop à côté puisqu'on est dans un aéroport.

Il écrit : "A en juger la vitesse de la fusée, on ne parle de roquettes, comme les médias l’ont initialement affirmé, mais d'une bombe ou d'un missile doté d'une puissante explosion... Il se pourrait qu'il se soit agi d'un double missile de croisière soviétique de type X-55. Les Houthis ont refusé de revendiquer l'attaque mais c'est une puissance militaire émergente qui pourrait en avoir et en avoir de bon puisque le missile de croisière de conception iranienne "Soumar" est une rétro-ingénie nettement améliorée du modèle soviétique". 

Cette spéculation n'engage évidemment qu'Al-Masdar, n'empêche que la frappe contre l'aéroport d'Aden a quelque chose d'éminemment anti-israélien. Il y a peu l'entité sioniste affirmait sans preuve visuelle avoir envoyé un sous-marin vers le golfe Persique accompagner l'USS Georgia dans ses attaques à Tomahawk à venir contre les côtes iraniennes. La version s'est vue une retouche de taille à peu près quand le porte-parole de l'armée israélienne, Hidai Zilberman a avoué sa peur et annoncé attendre que la riposte de la Résistance contre Israël lui tomberait dessus soit en provenance de l'Irak soit du Yémen car Ansarallah a à son actif des opérations militaires extraordinaires, enseignées comme des cas d'école comme le coup aux nuées de drones de 2019 d'Ansarallah contre Aramco, ou encore ce tir de missile de Qods contre Djeddah le 22 novembre. Bref, Zilberman a affirmé que le sous-marin israélien risque d'avoir un méga clash avec Ansarallah au détroit de Bab el-Mandeb, si ce dernier venait décider à pilonner à coup de drones et de missiles, Eilat.

Mercredi soit, le chef du Renseignement du ministère yéménite de la Défense du gouvernement de salut national, le général de division Abdullah Yahya al-Hakim a lancé un nouvel avertissement à l'entité sioniste en l'espèce de quelques jours : 

 « Nous sommes au plus haut niveau de préparation  sécuritaire, militaire et moral pour mener à bien des missions et relever tous les défis pour affronter les agresseurs, les mercenaires et le régime sioniste. l'échec de la coalition d’agression saoudienne contre le Yémen a poussé l'ennemi à demander de l'aide aux Sionistes pour intervenir davantage et faire tomber certains pays dans le marais de la normalisation. Or le régime sioniste n’est pas en mesure de menacer la grande nation yéménite.  Nous rappelons donc à ce régime que le Yémen et sa grande nation et son leadership ne seront jamais intimidés par ces menaces. Ansarallah surveille minutieusement les agissements d’Israël dans la région. Ce régime doit prendre au sérieux nos avertissements concernant tout aventurisme qui aura de s conséquences désastreuses », a-t-il réaffirmé ce mercredi.

Certains observateurs y voient une claire allusion aux surprises que cacheraient les fonds marins du détroit stratégique de Bab el-Mandeb, lesquels ne permettront jamais aux USA et à Israël et à leurs acolytes de les occuper. Déjà les eaux territoriales saoudiennes ne sont plus sûres, celles du Yémen ne le sera pas non plus pour Tel-Aviv. 

Aussi le sous -marin sioniste pourrait, s'il survit évidemment à des dizaines de mines marines plantées dans le détroit, se trouver heurté de plein fouet à de royales torpilles. L'Iran en a quelques-unes et ce n'est pas à Ansarallah qu'il les refuserait. A titre d'exemple, Hoot, une super torpille à super cavitation qui se déplace à environ 360 km/h, soit plusieurs fois plus vite qu'une torpille conventionnelle. Il a été testé avec succès depuis un navire de surface contre un sous-marin factice au cours de l’exercice militaire iranien «Grand Prophète», organisé déjà en 2006! 

C'est une arme de nouvelle génération qui utilise un moteur de missile pour propulser le projectile jusqu'à la vitesse de cavitation, après quoi un hydrojet prend le relais et brûle un carburant au magnésium qui utilise de l'eau de mer comme oxydant. En supercavitante, la torpille forme quelque chose qui s'apparente à un champ de force autour de la pointe qui permet des vitesses ultra-élevées. Les huées sont lancées à partir de tubes lance-torpilles standard à cinquante nœuds, après quoi le missile à carburant liquide propulse le cylindre à la vitesse maximale. Les réservoirs de propulseur sur le Hoot contiennent 1,5 tonne de H2O2 et cinq cents kilogrammes de kérosène. Lorsque les deux sont combinés, l'allumage se produit. Le missile utilise des ailettes qui effleurent la surface intérieure du «champ de force» de la super-activation pour contrôler la direction dans l'eau. Pour effectuer une correction de cap, une ailette à l'intérieur est déployée tandis qu'une ailette du côté opposé, est rétractée. Pour les virages rapides, il y a même une plaque de poussée sur le nez qui contrôle la forme de la bulle de cavitation, qui à son tour modifie la direction. 

Et dire qu'un tel bijou pourrait même être tiré depuis une très simple embarcation ou alors, si Ansarallah le demanderait à l'Iran à partir d'un petit sous-marin comme Fateh qui peut plonger jusqu'à 600 pieds de profondeur, avoir quatre tubes lance-torpilles et transporter six à huit torpilles, y compris Hoot. Le sous-marin israélien ferait peut-être mieux de rester à Eilat même si le jour J, Eilat aussi ne sera plus un abri sûr. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV