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Irak : les tribus de Karbala dénoncent les pseudo-investissement saoudiens

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane serre la main des militaires saoudiens sur une base militaire. (Photo d’archives)

Que cherche Riyad dans les déserts irakiens ? Y investir pour rendre « heureux » les Irakiens ? Il paraît que c’est pour faire fuir les investisseurs chinois que l’Arabie des Salmane veut investir en Irak. Les cheikhs de Karbala dénoncent la « tentative de colonisation » saoudienne des terres irakiennes sous prétexte de projet d’investissement économique d’autant plus que le producteur de pétrole qu’est l’Irak n’a cessé de doubler l’Arabie. 

Un grand nombre de notables des tribus de la ville sainte de Karbala ont condamné la colonisation des terres irakiennes sous prétexte des nouveaux accords avec l’Arabie saoudite. Ils ont pris part à une conférence pour condamner la main mise saoudienne sur le territoire irakien, un plan colonial absolu, appelant ainsi d’autres partis et groupes irakiens à s’y opposer. « Il incombe à tous les cheikhs et les groupes politiques irakiens de résister au processus d’infiltration des entreprises saoudiennes sous prétexte d’investir en Irak, car ce processus se fait au détriment de l’avenir de l’Irak et des Irakiens et des accords draconiens déjà signés avec la Chine. Si cet accord se concrétise, nous nous y opposerons et empêcherons sa mise en œuvre en organisant des manifestations », ont-ils insisté. Cette conférence renvoyait en effet à un appel lancé par le chef de l’une des principales composantes des Hachd, Asaib al-Haq. 

Le chef du mouvement Asaïb Ahl al-Haq, Qaïs al-Khazali avait demandé le 31 octobre, la mobilisation des Irakiens contre un plan qui « vicie les 2 milliards de dollars d’investissements chinois en Irak, signés sous l’ancien Premier ministre et contre quoi les Américains n’ont cessé de comploter. Ce que font les Saoudiens c’est de chercher à s’emparer de pans des gouvernorats irakiens sous prétexte d’investissements. Une Arabie qui soit dit en passant n’a apporté à l’Irak que des terroristes de tout poil ! » I

Khazali a appelé toutes les élites universitaires, les étudiants, les cheikhs tribaux et les forces politiques à rejeter ce projet néfaste et ne permettre pas sa mise en œuvre.

« Nous rejetons les tentatives du régime saoudien de prendre le contrôle de vastes zones des provinces d’al-Anbar, Najaf, al-Muthanna et Bassora sous prétexte d’investissements », a-t-il martelé. Et de poursuivre : « Cela nuira également aux réserves d’eau souterraine de l’Irak en raison des cultures qui seront plantées afin de profiter de l’eau irakienne.

“Cet accord constitue une violation des droits des Irakiens et ouvre les portes à une nouvelle colonisation sous le prétexte d’investissements et on croit même y voir les tentatives destinées à trouver de quoi réconforter les sionistes dans leur Deal du siècle”, a réaffirmé de son côté la coalition État de droit de l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki dans un communiqué.

L’Arabie saoudite et l’Irak ont ​​convenu en 2017 de transformer un million d’hectares de désert irakien dans les provinces d’al-Anbar et de Muthanna en terres agricoles et en fermes avicoles. Le royaume a annoncé à la mi-octobre qu’il augmenterait ses investissements en Irak de 10 milliards de riyals saoudiens (266 648 670 dollars US). Les opposants au projet agricole saoudien dans le sud de l’Irak estiment que cette décision représente une menace sécuritaire très dangereuse.

“Comment un régime qui a envoyé des terroristes en Irak pour mener des opérations destructrices veut-il maintenant lancer un tel projet ?”, s’interrogent les experts.  

Ils estiment que la mise en œuvre de ce projet causera de lourds dommages économiques aux réserves d’eau souterraine de ces zones et entraînera la perte de cette eau.

L’attention accordée par des Saoudiens au désert d’al-Samawa situé dans la province d’al-Muthanna est étrange parce que le royaume lui-même possède de vastes terres désertiques, et la raison de cette insistance de la part de la partie saoudienne pour y investir soulève beaucoup d’interrogations.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV