Ce tir de missile de croisière antinavire Jask-2 à partir du sous-marin iranien Ghadir continue à ébahir les puissances « orientales ». Qu'un tout petit sous-marin invisible aux radars et capable de reposer des heures au tréfonds des mers parvienne à tirer en immersion un puissant missile de croisière cela ne pourrait qu'intéresser la Chine en plein face-à-face avec la marine US en mer de Chine ou encore la Corée du Nord, à qui les agissements militaires US et alliés paraissent de plus en plus alarmants. « L'Iran a réussi à améliorer la portée du missile de croisière Jask-2, tiré désormais, depuis le sous-marin Ghadir, un bâtiment construit sous sanction et par les moyens nationaux », avait constaté en août Rodong Sinmun, l'organe du parti communiste que cite Russia Today.
« Entre l'Iran et la Corée du Nord, puisque bientôt l'embargo anti-Iran sera levé, il y a beaucoup de choses à être échangées. Pyongyang dévoilera en effet et à l'occasion du 75e anniversaire du Parti au pouvoir sa nouvelle arme stratégique, soit le missile balistique intercontinental Hwasung-15. En effet, l'Iran dispose d'un satellite militaire de lancement efficace, doté d’un lanceur à réaction rapide et partant pourrait à tout instant être intéressé par une arme ICBM, propre à détruire les satellites US dans la région. C'est à peu près ce qui explique l'intérêt que l'Iran pourrait apporter aux ICBM nord-coréens. La Corée du Nord a testé en novembre 2017 le Hwasung-15, qui aurait une portée de 13000 kilomètres. Les évaluations des forces américaines en Corée du Sud ont reconnu l'année dernière que ce missile peut frapper n'importe quel point aux États-Unis. Le missile Nour-1 que l'Iran a mis en orbite basse en avril, avec un lanceur Qassed, pourrait servir de base à un ICBM. Hwasung-15 est à même d'attiser l'intérêt de l'Iran tout comme Jusk-2 qui attire visiblement les Nord-coréens », avait continué le média russe.
Ce mardi, un autre média russe revient à la perspective de coopération militaire Iran-Corée du Nord, cette fois en faisant état de deux sous-marins « capables de tirer des missiles balistiques » que les Nord-coréens auraient construits.
« Les premiers rapports sur les préparatifs de la Corée du Nord pour la construction de sous-marins dotés de missiles balistiques avancés sont apparus en 2016 », dit le média en allusion aux propos de Kim Jong-un prononcé à l'occasion du 75eme anniversaire de l'indépendance : « Nous continuerons à renforcer notre armée, à des fins d'autodéfense et de dissuasion », a lancé à la foule le leader nord-coréen, dans un discours retransmis en différé par la télévision d'État. « Si vous n'avez pas la force, vous devrez essuyer les larmes et le sang qui couleront de vos deux poings serrés », a-t-il ajouté.
Et le média de poursuivre : « En effet il s'agit d'un projet que l'Iran a concrétisé tout récemment en testant des missiles balistiques antinavires. Y-a-il une connexion? Possible. "Zolfaqar Bassir" est le nom du récent missile balistique antinavire iranien de 700 kilomètres de portée que l'Iran a testé non loin de ses côtes en août. L'exercice a succédé de peu "Zolfaqar-99" des forces navales iraniennes pendant lequel l'Iran a procédé au tir en immersion d'un missile de croisière antinavire Jask-2 à partir de son sous-marin furtif Ghadir. Tout ceci les Nord Coréens semblent y être intéressés et de plus en plus.
Surtout depuis que l'embargo sur le commerce des armes avec l'Iran a été levé et que les Iraniens commencent à étendre leurs horizons. En août dernier, Pyongyang a effectué cinq essais en plusieurs semaines avec des transporteurs et des missiles balistiques à plus courte portée. Ces missiles ont volé environ 400 km. En tout, il y a eu 13 tests de missiles l’année dernière. Le nouvel ICBM présenté par la Corée du Nord «semble être un dérivé de ce qui a été testé fin 2017, connu sous le nom de Hwason-15, mais il est bien plus gros et clairement plus puissant que n’importe quoi d’autre qui soit dans l’arsenal de la République nord-coréenne. ».
Il va sans dire que l'Iran pourrait bien être intéressé par la technologique d'ICBM, soit une technologie dont un premier pas a été franchi en avril dernier quand l'Iran a mis en orbite son premier satellite. Tout comme Pyongyang qui apprécie visiblement la technologie iranienne. Outre le projet Jask, les Nord-coréens se montrent intéressés par les récents exercices aériens de l'Iran où les hélicoptères Mi-17 de la Force aérospatiale du Corps des gardiens de la Révolution islamique, équipés de systèmes de vol de nuit et de lance-roquettes, ont mené des opérations d’invasion amphibies des commandos marine. Voici genre de chose qui pourrait intéresser à la marine nord-coréenne.