TV

La stratégie-choc d'Assad à Idlib finira par mettre à la porte la Turquie...

Un avion de chasse de l'armée syrienne. (Photo d'archives)

Première démonstration de force de l'armée de l'air syrienne à l'ouest d'Idlib - et pas le sud - à peine quelques heures après la visite de la haute délégation russe conduite par Lavrov en Syrie, visite que certains commentateurs mainstream ont décrite comme étant le signe d'un changement de stratégie de Kremlin qui serait passé du stade militaire au stade économique, la Biélorusse d'une part et les tentatives d'agression aérienne croissante de l'OTAN de l'autre donnant assez de grain à moudre à la  Russie. Est-ce le cas? Cela n'en a pas l'air. Mercredi, l'aviation syrienne a lancé quatre puissantes frappes aériennes contre la banlieue ouest de la ville d'Idlib, visant très exactement le QG des terroristes du Front al-Nosra où se trouvaient en réunion leurs chefs de guerre. Au moins 11 terroristes ont été tués.

« La salle d'opération des terroristes a été démantelée et tous ceux qui s’y trouvaient ont été liquidés. Elle a été lancée après que la circulation suspecte de plusieurs véhicules dans une ferme abandonnée à l'ouest d'Idlib eut été repérée. Il s'agissait d'une réunion des chefs de guerre du Front al-Nosra et de Hurras ad-Din, affilié à Al-Qaïda. Onze chefs de guerre de deux groupes terroristes dont l’identité n’a pas été révélée ont péri suite au raid aérien d’un chasseur syrien et leur QG s’est transformé en un tas de ruines », a poursuivi la source. Cette puissante frappe a eu lieu peu après l'annonce de la mort à Idlib d'un lieutenant-général turc, le dénommé Sezgin Erdogan. Les médias turcs ont tenté de décrire cette mort, une première depuis l'occupation d'Idlib par l'armée turque, comme étant un décès mais les analystes y voient surtout le début des opérations de liquidation des hauts gradés turcs et ce, en prélude à une reprise de la province stratégique d'Idlib.

Ces mêmes observateurs relèvet en effet la quasit concomitance de la visite de la haute délégation russe en Syrie et la nomination du nouveau cabinet syrien que le président Assad a placé sous la gouvernance d'Idlibin, Hossein Arnous. Le fait que le président Assad ait choisi de promouvoir Arnous à titre de Premier ministre et non pas le chef du Conseil des ministres est un signe. Assad ne laissera pas Idlib aux mains de la Turquie et toute coopération avec Ankara est subordonnée à une restitution de cette province hautement stratégique. D'ailleurs, Arnous a commencé bien fort avec en toile de fond une première frappe de l'armée de l'air syrienne contre un important QG des nosratistes et l'élimination d'un haut officier turc, note un analyste.

Lire plus: Idlib: l'armée syrienne attaquera sans la Russie ?

« Arnous a déjà servi comme gouverneur à Quneïtra et à Deir ez-Zor et il est parfaitement au courant de la composition et le modus operandi des groupes terroristes. Ses liens avec la Résistance sont très solides, ce qui l'aidera à libérer Idlib, objectif qu'il saurait peut-être plus facilement atteindre que les autres vu ses accointances et ses liens profondes avec les tribus d'Idlib. Au fait le choix du président Assad est clair : les Idlibins sont syriens et ils le resteront », ajoute l'analyste qui revient sur les propositions de Lavrov à Assad : « La clause du gel des combats à Idlib que Lavrov aurait proposé à Assad tendra dans les jours suivants à se transformer en un retrait turc d'Idlib vu de multiples fronts où est engagée l'armée turque : Libye, Méditerranée, Syrie et Irak et on en passe encore... ».

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV