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La normalisation va-t-elle changer la donne pour Israël ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Une délégation américano-israélienne a atterri à Abou Dhabi.©Ynetnews

La décision d’exclure les deux représentants du ministère de la Sécurité, du Shabak et du Mossad de la délégation qui était censée se rendre aux EAU a été prise à la demande des Etats-Unis et des Emirats arabes unis afin que la délégation sécuritaire dirigée par le directeur général du ministère de la Sécurité, le major Amir Eshel, qui se rendra à Abou Dhabi, examine de manière séparée les questions d'ordre sécuritaire d'autant plus que ces problèmes sont secrets et sensibles.      

Israël est ravi du vol direct Tel-Aviv-Abu Dhabi, qui n'a duré que trois heures et 17 minutes grâce à la traversée du ciel saoudien. Alors que la délégation américano-israélienne tente de mettre en œuvre l'accord de normalisation, des voix se sont élevées à Tel-Aviv réclamant la réduction des attentes, notant qu'une grande partie de cet accord suit des visées politiques et électorales, rapporte Al-Akhbar.

La satisfaction du président du "Conseil national de sécurité israélien", Meir Ben Shabat, et de son entourage de leur visite à Abou Dhabi effectuée à bord d’un avion israélien, s’est vu confrontée à la demande d'analystes israéliens qui ont appelé à une réduction des exagérations sur l'impact de l'accord de coalition Tel-Aviv-Abu Dhabi.

De nombreux accords de normalisation dans les domaines de la santé, du commerce, du tourisme, de la technologie et de l'industrie ont été signés entre les EAU et Israël, et on estime que plus de 300 000 Israéliens entreront aux EAU dans le seul domaine du tourisme. Dans le contexte sanitaire actuel, les EAU sont considérés comme zone verte par Israël.

Les autorités de sécurité n’ont pas participé à la délégation du ministère israélien de la Sécurité et du Mossad, car il a été décidé de séparer les négociations politiques et commerciales des pourparlers de sécurité, la visite de la délégation de sécurité israélienne à Abou Dhabi étant retardée de deux semaines dans le but d’éviter la concentration des médias sur l'accord d'achat de F-35.

Bien qu'Israël semble utiliser la divergence sur l’achat d’avions de combat pour acheter des armes plus avancées à son allié américain, les EAU tentent de prétendre que l'accord de normalisation leur a été fructueux, qu’ils ont désormais accès aux avions de combat F-35 et qu’ils n’ont pas fourni ce service à Israël gratuitement.

Les analystes israéliens, quant à eux, sous-estiment l'importance de l'accord entre Abou Dhabi et Tel-Aviv. Le correspondant politique du journal Haaretz, Noa Landau, précise aussi qu’Israël ne prête guère attention à cet accord car les Emirats arabes unies n’ont jamais été en état de guerre contre Israël et que des visites secrètes s’effectuaient entre les deux régimes.

Landau est d’avis que Netanyahu utilise l'accord de normalisation pour affronter les ennemis de gauche, pour dire que la paix est possible même sans concession à la Palestine. D'un autre côté, Nahum Bernia, analyste politique au journal Yediot Aharonot, rejette l'idée selon laquelle des millions de dollars afflueront vers Israël à la suite de l'accord avec les EAU.

Cet accord consiste seulement à parachever le processus de normalisation que les Émirats arabes unis avaient déjà amorcé. Mais il servira de bouée de sauvetage pour Benjamin Netanyahu qui a été accusé de corruption dans plusieurs affaires.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV