Le journal arabophone Rai al-Youm, basé à Londres, a publié une analyse portant sur les messages politiques des exercices du Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) dans le golfe Persique.
« Que signifie pour l'Iran d’utiliser comme cible une réplique d’un porte-avions américain de classe "Nimitz" dans des exercices militaires dans le golfe Persique ? », s’interroge l’analyste politique, Khaled al-Jayyoussi.
Selon lui, les messages de l’Iran sont nombreux. Le premier est que les forces navales et balistiques du pays sont parfaitement capables de mener de telles attaques en cas de confrontation avec l’Amérique et que les menaces iraniennes ne sont pas seulement de l'encre sur papier. Plus important encore, le moment choisi par le CGRI pour ces exercices militaires au milieu des tensions avec Washington est très significatif.
Khaled al-Jayyoussi évoque les propos de la porte-parole de la cinquième flotte américaine basée à Bahreïn, Rebecca Ribaric qui a qualifié les exercices militaires iraniens comme « entraînement d’une opération offensive » en soulignant que la marine américaine ne savait pas ce que l’Iran espérait réaliser en utilisant la réplique d’un porte-avions américain.
La même porte-parole a semblé pourtant reconnaître d’une manière ou d’une autre la capacité d’attaque des forces iraniennes pour atteindre ses objectifs en parlant de la « valeur tactique » des exercices menés par le CGRI. Elle a prétendu ensuite que les forces navales américaines étaient capables de se défendre contre toute menace maritime ou balistique.
Khaled al-Jayyoussi a ajouté que « la mission des forces navales des États-Unis est généralement d’attaquer, d’occuper et de renverser les gouvernements antiaméricains et de prendre rarement la position de défense, contre toute menace navale ou balistique comme l’a déclaré la porte-parole de la cinquième flotte ».
D’après l’analyste de Rai al-Youm, les exercices du CGRI pourraient être une réponse à l’action des avions de combat américains qui ont menacé et harcelé, dans l’espace aérien syrien, un avion de ligne de la compagnie iranienne Mahan qui transportait ses passagers de Téhéran à Beyrouth. Kaled al-Jayyoussi écrit : « L’action des avions de combat américains avait pour but d’humilier la partie iranienne sans qu’il y ait une confrontation réelle. De même, l’un des objectifs de l’utilisation d’une réplique d’un porte-avions américain comme cible de tirs de missiles lors d’un exercice militaire est une réponse claire et nette à cette guerre psychologique des États-Unis, sans qu’il y ait nécessairement une confrontation réelle entre les deux parties. »