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Pentagone: "l'armée irakienne est plus forte que Daech: elle n'a pas besoin de nous"

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un troisième convoi militaire US attaqué à la bombe dans le sud irakien, 22 juillet 2020.(Photo d'archives)

Une troisième attaque en moins de deux semaines! Un troisième convoi militaire américain a été pris pour cible d'une attaque à la bombe dans la nuit de mercredi à jeudi, alors qu'il traversait la route d'al-Bathaa, reliant Bagdad à Nasseriyah, dans la province de Dhi Qar au sud irakien. Début juillet, un autre convoi militaire transitant al-Diwaniyah avait été visé par des bombes et dans des circonstances similaires. Un peu plus tard à la mi juillet, c'est à Salaheddine, qu'un autre convoi logistique US a été pris pour cible d'une attaque identique. S'agit-il d'un paramètre nouveau qui devra être forcément pris en compte par les Américains? Visiblement. 

Le convoi transportait en effet un soutien logistique quand il a sauté sur un puissant engin tout comme les deux autres convois logistiques US attaqués précédemment. Les forces irakiennes qui exigent le retrait des troupes US semblent donc désormais s'être fixé un objectif bien précis, prendre pour cible les capacités logistiques des Américains et surtout la liberté de mouvement dont elles croient jouir encore en Mésopotamie.

Selon des experts militaires, il s'agit là pour les forces de la Résistance d'un second volet de l'importante stratégie d'expulsion US d'Irak, le premier consistant à contrer puissamment la résurgence de Daech via des réseaux de trafic de terroristes que les officiers américains retranchés dans leurs bases en Irak continuent à piloter. Ce second volet est de loin bien important dans la mesure où les Etats Unis continuent à transporter et à déplacer massivement armes et munitions entre l'Irak et la Syrie suivant leurs besoins de déstabilisation et de guerre. « Couper les artères américains de trafic et de transit d'armes et de terroristes en Irak, voila un objectif que suit la Résistance irakienne, parallèlement à sa lutte féroce contre les supplétifs daechistes, lutte qui a pris de court le Pentagone. En effet le Pentagone n'a eu aucun succès depuis le mois de mai date à laquelle il déclenché le processus de résurrection de Daech », affirme l'analyste Sadollah Zarei. 

Signe des temps, le Pentagone a reconnu mercredi dans un communiqué que "Daech ne contrôlait plus de vastes zones du territoire irakien" et que "les forces irakiennes ont remporté de nombreuses victoires contre ce groupe terroriste». Cité par le site web irakien, al-Ain, les experts y voient une première marche arrière américaine dans leur tentative de remettre en Irak les compteurs du terrorisme à zéro.« L'armée américaine n'a fourni aucune formation ni aucun conseil aux forces irakiennes pour attaquer les daechistes lors de récentes opérations qui avaient abouti à des victoires tangibles », précise le communiqué, allant un peu plus loin dans ses aveux : les forces irakiennes peuvent désormais combattre seules les résidus du groupe terroriste Daech et n'ont pas besoin d'aide des autres pays ».

Ce communiqué du Pentagone intervient alors que Kenneth Ekman, commandant-adjoint des forces de la coalition a rejeté mercredi lors d'une conférence de presse retransmise par vidéoconférence, toue volonté américaine d'en découdre avec "les milices pro-iraniennes". 

« En ce qui concerne les forces pro iraniennes opérant en Irak, vous savez, elles ne sont clairement pas notre objectif. Nous sommes ici pour vaincre Daech », a-t-il dit tout en affirmant que Daech "n'est plus que l'ombre de lui-même" et que "l'Amérique va réduire le nombre de ses troupes". Les Etats-Unis sont-ils sur le point de capituler? La coalition basait jusqu’ici ses plans sur le risque d’une résurgence de Daech mais «nous nous en éloignons, parce que ce n’est tout simplement pas ce qui se passe. C’est plutôt une «régression» de  Daech qui est constatée , a-t-il ajouté en annonçant ceci: « Le grand camp d’entraînement de Besmaya, près de Bagdad, dans lequel a été construit un faux village pour former les soldats au combat en milieu urbain, lui sera remis samedi ».

 

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Mais que s'est-il passé au juste? Les USA sont-ils sur le point de capituler? « Possible car militairement parlant, les Etats-Unis ont été incapables de faire un remake du scénario de Daech. Il va sans dire que la récente visite du Premier ministre irakien en Iran et le message du Leader iranien à l'adresse des Américains lors de l'audience accordée à Kazemi a largement contribué à ce que Washington commence à se rendre à l'évidence. La super stratégie sécuritaire iranienne consiste à mettre l’Amérique à la porte du Moyen-Orient puisque là où les Etats Unis ont une présence, il y a forcément l'insécurité, la guerre et la violence. Ce défi sécuritaire, l'Iran finira par le relever et c'est sa priorité. Que le gouvernement Kazemi y soit pour ou contre », affirme l'analyste Sadallah Zarei.

« Cela fait des mois que les Américains ont compris que militairement parlant ils n'ont aucune chance face aux forces de la Résistance irakienne qui reflètent en effet l'Irak d'en bas. C'est l'irakien lambda qui a pris l'arme contre Daech et qui, devenu un vrai combattant, a fait son retour à la vie civile, après l'échec de Daech en 2018 et qui à présent voit dans le retour de la violence, l'empreinte des USA et leur tentative à occuper les lieux. Il y a évidemment un net entrecroisement entre cette vision du peuple irakien et la super stratégie de l'Iran à mettre à la porte de la région les militaires américains. Le Premier ministre Kazemi a tout intérêt à noter ce fait dans ses pourparlers à venir avec Washington".  

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SOURCE: FRENCH PRESS TV