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Lettre de Mahmoud Abbas à Assad, le Résistant

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Mahmoud Abbas (G) et Bachar al-Assad. ©english.alaraby

Dans une lettre adressée au président syrien Bachar al-Assad, Mahmoud Abbas évoque la position anti-israélienne de la Palestine et de la Syrie. Quelle signification politique peut avoir l'action du chef de l'Autorité autonome et pourrait-elle s'agir d'un revirement ?

Lors d'une rencontre, le dimanche 12 juillet, Ziad Abou Amr, vice-Premier ministre de l'Autorité palestinienne, a remis au vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Faysal Meqdad, la lettre de Mahmoud Abbas adressée à Bachar al-Assad qui porte sur les évolutions palestiniennes.

« L’envoi de cette lettre a certainement une signification importante », estime Seyyed Hadi Seyyed Afqahi, expert des questions de l'Asie de l’Ouest selon qui la lettre a été rédigée après que les pays arabes, en particulier ceux riverains du golfe Persique, ont abandonné Mahmoud Abbas, financièrement parlant notamment. D'autre part, les États-Unis ont fait pression sur l'Autorité palestinienne pour qu'elle accepte le plan dit Deal du siècle, et ce alors que l’acceptation de ce plan est le synonyme de la fin de la vie politique de Mahmoud Abbas, note l'expert iranien.

« Ainsi, Mahmoud Abbas était confronté à un dilemme ; choisir la fin de la vie politique de l'autonomie et de sa propre personne ou fuir. D’autre part, les Saoudiens, les Émiratis et les Américains ont menacé l’Autorité autonome de couper leurs aides financières pour la contraindre à accepter le Deal du siècle. Dans ces conditions, Mahmoud Abbas qui attendait un amendement du Deal du siècle, était déçu de tout changement dans la prise de position des États-Unis et des pays arabes et a décidé de changer de cap et de se tourner vers les pays du front de la Résistance. Il tente d'utiliser la carte de proximité avec la Syrie contre les États-Unis et le régime israélien. 

Pour le gouvernement syrien, l’Autorité autonome doit faire preuve de sincérité. Damas a besoin de savoir si ce revirement a été effectué pour des raisons temporaires ou s’il s’agissait d’une volte-face réelle ?

Quant à l’Autorité autonome, elle craint de ne plus être soutenue après avoir démoli tous les ponts derrière elle et son revirement en faveur de la Syrie et par conséquent de l’Iran. Elle craint que l'aide nécessaire ne lui soit plus fournie. »

L'expert ajoute par la suite : « Si l'Autorité palestinienne a fait preuve d'un changement réel, la Syrie et l'Iran seraient disposés à l’aider, à condition qu’elle permette à la Cisjordanie d'être armée, soulageant ainsi la pression sur Gaza. »

Par ailleurs, le ministre israélien de l'Immigration, Pnina Tamano-Shata, a fait état du retrait du plan d’annexion de la Cisjordanie de l’agenda du cabinet israélien.

« Nous comprenons qu'à un tel moment, tous les autres problèmes devraient être pratiquement mis de côté, et la chose la plus importante est maintenant le problème du coronavirus », a déclaré Pnina Tamano-Shata.

Le cabinet de Tel-Aviv avait précédemment promis que ce plan entrerait en vigueur le 1er juillet, mais, selon Haaretz, la raison pour laquelle ce plan n’a pas encore été mis en œuvre est que cette annonce visait dès le début à détourner l’attention des dossiers de corruption du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV