Que Forbes met en garde l'armée américaine contre ce qu'il qualifie d"extension de la base chinoise à Djibouti", un Djibouti dont le président pro-Pékin Guelleh fait face à de multiples tentatives de déstabilisation, c'est que l'heure de face-à-face s'approche comme l'a déjà prévu des rapports récemment publiés par l'armée chinoise, la Covid-19 ayant finalement servi à sortir l'antagonisme sino-américain de son seul contexte économique. Forbes craint les quatre sous-marins nucléaires que la Chine s'apprêterait à installer sur sa base, pour faire comprendre que l'option nucléaire n'est pas non plus à écarter. Reste à savoir si pour cette bataille stratégique à venir, Pékin qui tourne autour de l'une des artères commerciales les plus vitales pour la Chine à savoir le détroit de Bab el-Mandeb, compte uniquement sur sa propre force ou qu'il compte élargir son camp et s'allier aux forces "amies fiables".
Les Etats-Unis ont d'ailleurs prévu tout : quatre bases militaires à Socotra, à Aden, à Zuqar, à Mahra érigées par Emirats et Arabie interposés et même des missiles Patriot à Shebwa. La Chine peut-elle compter sur Riyad? Jusqu'ici de juteux contrats d'armements signés avec l'Arabie ont empêché Pékin de choisir son camp, les intérêts économiques ayant primé. Mais le statut quo ne peut perdurer. Pékin va-t-il frapper à la porte d'Ansarallah? Il aurait intérêt. Une mesure prise il n'y a pas si longtemps en défaveur de Riyad prouve que Pékin commence à s'interroger : depuis que l'Arabie des Salmane a perdu sa bataille de pétrole contre la Russie, la Chine a réduit sensiblement ses achats aux Saoudiens. Elle ne pourrait pas non plus ne pas suivre les évolutions de la guerre au Yémen où Ansarallah contrôle depuis un certain temps la stratégique al-Jawf et que la Maarib pétrolifère tomberait pour un oui ou pour un non entre ses mains...
Bref Forbes évoque la perspective d'une guerre en se penchant sur des travaux chinois pour élargir sa base maritime à Djibouti : « La marine chinoise est devenue plus active dans l'océan Indien et au Moyen-Orient. Mais l'une des pierres angulaires de sa portée croissante est une base navale outre-mer à Djibouti dans la Corne de l'Afrique. Des images satellites récentes indiquent que la Chine poursuit ses travaux à la base de soutien fortifiée. Elles montrent que le quai est maintenant pratiquement terminé, il devrait donc pouvoir bientôt accueillir des navires'".
Et la revue d'ajouter : "La base, la première à l'étranger de la Chine, a été construite en 2017, mais les quais sont toujours en construction. Elle est substantielle avec un intérieur bien aménagé et un grand tablier d'hélicoptère. Il n'y a aucun signe de tunnels de protection pour les navires, contrairement à certaines bases en Chine, mais elle est sans aucun doute destiné à être défendable. Le périmètre extérieur est fortifié comme un château moderne avec des bermes abruptes surmontées de tours et de deux rangées de murs. Il y a même des créneaux. Les travaux majeurs sur une jetée de 1 120 pieds semblent avoir été terminés à la fin de l'année dernière. C'est juste assez long pour accueillir les nouveaux porte-avions, porte-avions d'assaut ou autres grands navires de guerre chinois. La base pourrait facilement accueillir quatre sous-marins d’attaque à propulsion nucléaire de la Chine si nécessaire. Mais elle est encore relativement limitée. Il semble donc naturel que la Chine cherche à augmenter les quais. La nouvelle activité peut pointer vers un deuxième quai ou jetée près du premier".
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Forbes souligne ensuite la perspective d'un face-à-face à venir en précisant "la proximité des bases chinoises avec les installations occidentales qui " est un sujet de préoccupation pour les forces armées occidentales". " La base chinoise l n'est qu'à environ 7 miles de la base expéditionnaire de la marine américaine au camp Lemonnier. Créée en 2001, elle est la seule base permanente de l'armée américaine en Afrique. Et c'est à moins de 8 km du port principal de Djibouti que les navires de guerre de la marine américaine et européenne visitent fréquemment. En mai 2018, le département américain à la Défense s'est officiellement plaint auprès du gouvernement chinois de l'utilisation de lasers sur des avions depuis la base. Deux aviateurs ont été blessés".
Et la mise en garde s'ensuit : « Nous n'avons pas encore vu comment la Chine utilisera cette nouvelle base pour soutenir sa marine, mais l'investissement est important. Il semble peu probable qu'elle soit destiné à un usage occasionnel uniquement. De plus, une analyse suggère que la Chine pourrait considérer le Pakistan ou le Myanmar comme un autre lieu de base. Quel que soit le niveau d’activité de la nouvelle base, il s’agit d’un changement important dans la capacité navale de la Chine en eau bleue. »