Comment se fait-il que les forces de l'Est libyen, dites pro-Haftar qui revendiquent une nette supériorité numérique et en armement sur le camp d'en face ne parviennent-ils pas à s'emparer de Tripoli, plus d'un an et demi après le début de la guerre? Les sources occidentales mettent tout sur le compte des drones turcs Bayraktar qui "faucheraient l'armée de Haftar comme rien au monde. Et pourtant ce furent ces mêmes drones qui causé la défaite royale d'Erdogan à Idlib, quand ce dernier à l'instigation d'Israël a décidé de s'en prendre avec ces mêmes appareils au QG du Hezbollah à Alep signant de la sorte l'acte de décès de son aventure à la stratégique localité de Saraqib, le Hezbollah y ayant coupé court à la présence turque, au bout de quelques heures. Pour des analystes politiques, si Haftar ne parvient pas à gagner alors qu'il est doté d'avions de combats et de batteries de DCA, c'est qu'il n'a pas à gagner, sa mission étant surtout de créer une base militaire US/Israël grandeur nature aux portes de l'Algérie et de la Tunisie, une mission que partage aussi la Turquie d'Erdogan.
Ainsi l'Armée algérienne a fait état lundi de la découverte d'une "casemate pour terroristes" à Djelfa contenant une importante quantité de munitions, bombes, blindés, camions, compris. la localité se situe sur les frontières avec la Tunisie, où les forces de l’ordre ont réussi à mettre en échec un vaste complot qui visait à introduire à Ben Gardanne, les chefs de guerre du groupe terroriste Daech qui fuient l’armée de Haftar en Libye. Le puzzle à la syrienne est presque complet : à peine une semaine après avoir barré la route à l'Algérien Lamamra à l'ONU, homme qui pourrait résoudre l'imbroglio "libyen" et presque cinq jours après que la Turquie se soit emparée avec l'appui logistique US du nord-ouest d'al Zaviya rétablissant ainsi la "route côtière Tripoli-Tunisie", l'afflux des hordes daechistes au service de l'axe US/OTAN s'accélère. Ni les Tunisiens ni les Algériens ne sont évidemment pas inconscients de cet état de fait, mais l'épidémie de Covid-19 aidant, "on est partout débordé".
Une situation particulièrement propice à l'extension de la guerre libyenne au-delà des frontières libyennes. Surtout qu'on parle de près de 5.300 terroristes « syriens » soutenus par la Turquie qui sont jusqu'à présent arrivés en Libye "pour y combattre aux côtés du gouvernement libyen soutenu par l'ONU contre l'armée basée à l'Est menée par Khalifa Haftar". Les sources chinoises rapportent même que 2.100 autres terroristes s’entraînent actuellement dans des camps turcs qui sont quatre à avoir été érigés dans la ville syrienne d’Afrine (nord-ouest). Le "Sultan" offre un salaire mensuel de 2.000 dollars à quiconque accepterait de se rendre en Libye pour des contrats durant entre trois et six mois. Certes, la générosité turque reste à prouver une fois que les miliciens se trouvent sur le terrain des combats, n'empêche que la promesse du Sultan à Idlib vaut son pesant d'or.
Ainsi alors que les Il-76 de l'armée algérienne sont occupés à transporter de l'aide chinoise au pays , l'axe US/Israël/Émirats fait tester un tout nouveau système de DCA made in Israël en Libye. "Depuis le début de 2020, le nombre de drones turcs abattus a enregistré une hausse exponentielle. En 2019, les pro-Haftar n'ont réussi qu'à abattre un seul Bayraktar tandis que le nombre d'appareils turcs abattus depuis janvier s'approche de la vingtaine. Bayraktar n'est pas n'importe quel drone : il est basé sur une technologie otanienne et coûte 3 millions de dollars. Trois d'entre eux ont été abattus cette semaine faisant croire que la DCA israélienne de courte portée dont Haftar vient d'être dotée grâce aux Emirats n'est ni Dôme de fer ni Spider. En tout cas, c'est aux portes de l'Algérie qu'Israël est en train de le tester.", estime un expert.