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Une bataille énergétique asymétrique contre US/Cie comme seul l'Iran sait en faire...

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les présidents iranien, Hassan Rohani et russe, Vladimir Poutine/(Archives)

Vendredi, la Russie s’est retirée de l’accord sur la réduction de l’offre du brut aux marchés du monde avec l’OPEP, déclenchant une riposte de Riyad qui a annoncé sa décision de réduire le prix officiel du pétrole saoudien, en augmentant le plafond de sa production. L'effet immédiat de cet acte suicidaire a été la chute de plus de 25% du prix du brut qui s'est échangé à 31 dollar le baril et à entendre Riyad qui dit vouloir dépasser d'ici 2 mois, la barre de 12 millions de barils produits par jour, il faut s'attendre à un baril à 25 dollars. La Russie est-elle prise de court? 

A en croire le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak qui s'est exprimé  lundi 9 mars, la Russie s'attendait à voir Riyad basculer dans une telle extrémité et que par conséquent, elle est bien prémunie et que la chute des prix du pétrole ne l'affecterait pas:  « Le secteur pétrolier russe restera compétitif et conservera sa part de marché quelles que soient les prévisions de prix. L'industrie pétrolière russe dispose d'une base de ressources de haute qualité et d'une marge financière suffisante pour rester compétitif à tout niveau de prix prévu, ainsi que pour maintenir sa part de marché ».

Et son collègue des Finances d'ajouter : « La Russie aurait accumulé suffisamment de réserves pour faire front: le fonds souverain détient 150 milliards de dollars, soit 9,2% du PIB, ce qui lui permettrait de tenir entre 6 et 10 ans si les prix du pétrole chutent à 25-30 dollars par baril. Le ministère des Finances et la Banque centrale ont eux annoncé des mesures de soutien du rouble".

Il y a sans doute une part d'optimisme exagéré dans ces propos, surtout que la baisse du baril a déjà contribué à une dépréciation de la monnaie nationale russe avec en toile de fond une tendance inflationnistes. Alors pourquoi avoir refusé de jouer le jeu saoudien et pris autant de risque?

Les observateurs politiques s'intéressent depuis dimanche à la pagaille que la décision saoudienne a semée dans les places boursières arabes et occidentales, soit le cœur de la dynamisme unilatéraliste du camps pro-américain. On sait comment les sanctions draconiennes US contre l'Iran et le Venezuela ont mis à l'écart deux des plus redoutables adversaires pétroliers d'une Amérique qui se targue désormais être le premier producteur de l'or noir. On sait aussi comment cette même Amérique a mis le grappin sur le pétrole syrien qu'elle détourne, sur celui de l'Irak qu'elle pompe sans même en laisser des miettes aux Syriens et aux Irakiens.

Que l'OPEP perde son poids alors que l'Iran en est écarté et que le Venezuela y a perdu son poids pour cause de la domination US, cela ne devra faire ni chaud ni froid aux "exclus du cartel" qui tout raison garder ne réunit que les "vassaux" des Etats-Unis, ce que démontre d'ailleurs l'acte de suicide énergétique que vient de commettre Riyad sur l'ordre US. 

Mais il y a plus : dans la foulée de la chute des cours, toutes les places financières arabes et occidentales ont plongé : or c'est le nerf des guerres US et Cie contre le camp adversaire. Tous les marchés financiers sont dans le rouge et on en est à en comparer les effets à la crise de 2008. Et puis l'obstination russe fait aussi un autre heureux, la Chine, plombée par les effets dévastateurs de la crise liée au coronavirus. Au fait et alors que l'Europe à la solde, fait face à une crise sanitaire sans précédent poussant quelques unes de ces places fortes économiques à se mettre en quarantaine, cette baisse du prix du pétrole permettant à la moteur économique de l'axe anti-impérialiste de se ressaisir. Cela s'appelle une bataille asymétrique dont l'axe de la Résistance a le secret : traduit sur le plan énergétique, le principe asymétrique qui a servi depuis quarante ans la guerre sans merci de l'Iran contre les USA se traduit ainsi : " Lorsqu’on a affaire à un ennemi coriace, il faut cibler l’endroit où il est le plus vulnérable pour lui infliger le plus de dégâts".... La Russie l'a sans doute appris de l'Iran depuis 8 ans qu'elle se bat à ses côtés en Syrie... 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV