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Pourquoi les USA mènent une 3e purge au sein de l'armée saoudienne?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le prince héritier et le ministre de la Défense saoudien Mohammed ben Salmane parmi les militaires saoudiens à Najran, à la frontière saoudo-yéménite. ©Twitter/Archives

La presse arabe a rapporté toute la journée de samedi des informations en provenance d'une Arabie en phase de vivre un coup d'État : Sur l'ordre de Ben Salmane, dont le père serait mort ou agonisant, le ministre de l’intérieur, Abdulaziz bin Saoud, le demi-frère du roi Ahmad Abdel aziz, ont été arrêtés tandis que les frontières terrestres et liaisons aériennes étaient bloquées pour une durée de 6 heures renouvelables et Internet, coupé. Ce dimanche, on a appris qu'un quatrième prince héritier a été arrêté; La nouvelle rafle a même pris au piège un ancien chef du renseignement de l'armée, le prince Nayef ben Ahmed, ainsi que des dizaines d'officiers supérieurs de l'armée, et de la garde nationale qui a été refaite pièce par pièce après une tentative de coup d'État en 2018

Mohammed ben Nayef a été effectivement assigné à résidence en 2017 après avoir été démis de ses fonctions de ministre de l'Intérieur par MBS, un poste puissant de surveillance des troupes et du grand service de renseignement de Riyad. A lire la presse arabe et occidentale, c'est toujours la même antienne : "Le prince héritier Mohammed a déjà consolidé son pouvoir en tant que souverain de facto du royaume mais les arrestations ont fourni de nouvelles preuves de la mesure dans laquelle le prince héritier irait pour verrouiller le potentiel des opposants au sein de sa famille, suscitant une nouvelle peur dans ses rangs, selon plusieurs proches de la famille".

Et pourtant cette version que véhiculent depuis 24 heures les "médias mainstream" a quelque chose de bizarre. Depuis 6 ans MBS a eu largement le temps d’éliminer ou neutraliser ses adversaires au sein de la cour où ces derniers pour la plupart complètement dépouillés de leurs colossales fortunes, font désormais par crainte pour leur vie, partie des fervents défenseurs de Neom! Puis que dire de la garde nationale saoudienne que MBS a refaite à l'aide des officiers américains, britanniques voire israéliens, en en éliminant des éléments "autochtones" les plus fidèles et en la remplaçant de facto par ces milliers de GI's déployés sur la base Prince Sultan et ce, sous prétexte d'avoir à guerroyer contre l'Iran mais dont la mission consiste surtout à protéger Ben Salmane plutôt que son royaume.

Des sources bien informées affirment que cette nouvelle purge est lien directe avec le Yémen et les déboires de la coalition US/OTAN/monarchies arabes face à Ansarallah. Au fait, l'état-major de la "coalition" a très bien compris qu'après la perte de la région stratégique d'al-Jawf au sud de Najran, son glas a bel et bien sonné et la purge qui vise des dizaines d'officiers saoudiens serait une tentative désespérée pour éviter l'évitable. Les USA et Israël tentent-ils sous le masque MBS, ministre de la Défense (!) d'expurger une armée saoudienne "récalcitrante" à poursuivre la guerre au Yémen ou pire prête à "collaborer avec l'ennemi" et ce, pour provoquer la défaite finale de la coalition? On se rappelle fort bien qu'en septembre 2019, Ansarallah qui venait alors à réaliser l'exploit de réduire ne cendre l'un des plus importants sites d'Aramco dans le monde, rendait hommage aux "braves saoudiens" qui l'avaient aidés. Le faux scénario du coup d'État a-t-il été concocté pour se débarrasser de ses éléments?

Dans son édition de 6 mars, le journal Rai al-Youm cite le conseiller de Hadi qui voit à travers la chute d'al-Jawf, la disparition du principal atout saoudien au Yémen à savoir le parti frériste d'Islah à qui les tribus d'al-Jawf ont tourné le dos en faveur d'Ansarallah. « La chute d’al-Jawf pourrait faire basculer le rapport de force dans notre lutte déterminée contre les Houthis. Si nous traitons cette question avec le même niveau d’échanges et d'interactions que pour la chute de Nehm, Nous connaîtrons tous une défaite historique et amère car l’ennemi (gouvernement d’union nationale) a eu accès aux moyens de puissance lui permettant de renforcer sa capacité de résistance. C’est pourquoi il réalise aujourd’hui des avancées alors que les divergences nous ont conduit à la chute d’al-Jawf en faveur d’Ansarallah et de l’Iran dans cette lutte historique», a tweeté Ahmed Ben Dagher, conseiller de Hadi... 

C'est dire que la situation est bien grave : après al-Jawf, ce sera le tour de Maarib, ultime bastion de la coalition au nord yéménite que s'il tombe, le front Résistance/Arabie saoudite s'élargira de 5 méga provinces, Saada, Sanaa, al-Jawf, Maarib et Mahra.

C'est dans ce contexte que l'armée saoudienne devrait être totalement amputées des éléments hostiles comme ceux qui en 2019 ont ouvert le feu sur les GI'S en Floride. Des éléments qui pourraient, si l'occasion se présente, s'en prendre non pas à Ansarallah mais biens aux militaires US déployés en Arabie saoudite. La portée des missiles d'Ansarallah semble être allé jusqu'à l'intérieur même des bases US en Arabie où il y a des militaires qui se posent la question suivante: qui est le vrai ennemi? Ansarallah ou les USA?

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV