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L’actualité en Afrique :
Les analyses de la rédaction :
1.Cameroun: à quoi joue la France?
Le Professeur titulaire des sciences de l’information et de la communication et directeur de recherche à l’Université d’Ottawa a donné sa perception des propos de Macron qui pourrait s’inscrire dans un agenda international sur le sol camerounais, dans le genre force d’interposition dans le NoSo. C’était avec nos confrères de Mutations.
« Si le président de la République française est crédité de ce qu’on entend dans cette vidéo, alors il serait peut-être intelligent de se demander pourquoi il n’a pas reçu, même officieusement, le professeur Kamto lors de son récent passage en France? Si c’est lui qui avait exigé sa libération avant la Rencontre de Lyon, demandé l’application de la décentralisation, etc., il pourra aussi intervenir pour régler les véritables problèmes politiques auxquels fait face notre pays. Il serait évidemment naïf de croire à cette possibilité, à moins d’admettre, parallèlement, que le président de la République camerounaise est l’employé de la France, ou tout du moins, un individu au service de la politique française au Cameroun.
Suite à cette position, nous pourrions aussi, logiquement, conclure que nos malheurs en Afrique dépendent de la non-volonté de la France. Ainsi, nous, les Camerounais et autres Africains d’ailleurs, serons en droit de faire des articulations politiques : de se demander, par exemple, à qui profiterait tous ces chaos et guerres civiles déstabilisantes qui déchirent l’Afrique noire. À qui profiteraient ces chaos et le déficit démocratique quand les entreprises françaises ne payent pas leur part au développement des pays dans lesquelles elles font richesse? Qui vend les armes aux rebelles et à l’armée de ces pays?
Qui tue ses propres compatriotes aujourd’hui et pourquoi, au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Nord-Ouest et au Sud-Ouest du Cameroun, etc. À qui profiteraient la déstabilisation politique de ces États francophones, et pourquoi aujourd’hui, par hasard, à la fin de soixante années de plusieurs accords coloniaux entre la France et ces pays.
La France a évidemment des intérêts économiques et politiques en Afrique et au Cameroun en particulier. La déstabilisation politique du Cameroun coûte déjà bien chère aux Camerounais et à l’économie de plusieurs entreprises françaises. Le Cameroun, malgré sa richesse à la fois intellectuelle et physique est tombé parmi les pays les plus pauvres de cette planète, tout comme le Burkina Faso, le Mali et le Niger, des pays francophones qui résistent à tout céder à la France.
Le support apporté à la société civile et à des projets non-gouvernementaux au Cameroun, comme l’aurait déclaré M. Macron dans cette vidéo, restent donc invisibles et inconséquents. Ils n’aident pas la société camerounaise, toujours dans la pauvreté, à sortir de leur malheur. Nous sommes donc d’avis qu’en cette ère de la post-colonie, la France aurait beaucoup à perdre dans la déstabilisation du Cameroun. Le Cameroun n’est le Tchad où on peut intervenir militairement pour arrêter les forces ennemies avançant vers N’Djamena… Le Cameroun c’est le Cameroun, un pays qui serait totalement indépendant, un jour ! ».
Source: https://actucameroun.com
2.Ingérences américaines en Afrique du sud
Lors de sa récente tournée africaine, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, s’est permis de donner des leçons à l’Afrique du Sud. Notamment sur la question de l’expropriation foncière sans compensation.
C’est ce que rapporte l’agence de presse étasunienne Bloomberg.
Selon lui, « l’expropriation foncière sans compensation envisagée par le gouvernement serait catastrophique pour l’économie et plus encore pour le peuple sud-africain », provoquant une vague de colère au sein de la population de la puissance africaine. Sans rentrer dans ce débat – qui concerne une question interne de la République d’Afrique du Sud, Pompeo a vraisemblablement oublié quelques vérités.
S’il est vrai que la question de répartition des terres agraires reste un problème sérieux en Afrique du Sud, c’est au leadership et aux citoyens du pays concerné d’en décider, et certainement pas à Washington. D’autant plus qu’en termes de démocratie, Pretoria aurait bien plus à apprendre aux USA, que le contraire. Il faudrait aussi savoir que les problèmes existants en Afrique du Sud, notamment le taux de criminalité assez élevé, concernent les citoyens sud-africains de façon générale, et non pas un groupe ethnique en particulier. C’est le premier point. Et là aussi lorsqu’on connaît l’énorme taux de criminalité en terre étasunienne, le cowboy ambulant ferait bien mieux de commencer de balayer devant sa porte.
Quant à la question pratique de la redistribution des terres – un sujet qui fait polémiquer la nation arc-en-ciel depuis de longues années, il serait probablement bon de rappeler un chiffre : 72% des fermes et exploitations agricoles en Afrique du Sud sont détenues par des fermiers blancs. Pour rappel, les Blancs d’Afrique du Sud représentant 9-10% de la population. Connaissant le haut professionnalisme de ces personnes dans le domaine qui les concerne, mais connaissant aussi de quelle façon ces terres ont été bien souvent obtenues, il est tout à fait normal que le leadership sud-africain cherche une solution qui pourrait satisfaire une majorité de citoyens. En démocratie réelle, c’est la majorité qui décide. Et dans un pays souverain, c’est à l’intérieur que sont prises les décisions, et non pas dans les capitales occidentales.
Mais de façon honnête, est-ce réellement le sort des fermiers blancs et la situation économique sud-africaine (par ailleurs loin d’être morose) qui inquiètent tellement l’establishment étasunien ? Il est à croire que non. Mais bel et bien la politique indépendante, souveraine et pro-multipolaire de Pretoria. Et ce sur de bien nombreux dossiers internationaux. À commencer par les critiques sud-africaines visant Washington d’interférer dans les affaires intérieures d’États souverains, y compris dans le cadre d’interventions militaires. Ajoutez à cela le soutien constant à la Palestine, la condamnation de l’assassinat par les USA du général iranien, Qassem Soleimani, le soutien ferme au Venezuela et à son gouvernement légitime, l’appartenance et un rôle actif au sein des BRICS, coordination politico-diplomatique importante avec Pékin et Moscou – notamment au niveau onusien, et enfin une coordination militaire et sécuritaire de plus en plus poussée avec les deux derniers.
Le problème est donc avant tout géopolitique. Connaissant le poids de l’Afrique du Sud sur le continent africain, aussi bien sur le plan économique que politique – au moment même où le leader du pays Cyril Ramaphosa ait été élu président de l’Union africaine (UA), il est évident que la puissance africaine et souveraine, assumant pleinement son soutien au monde multipolaire, déplaît fortement aux élites washingtoniennes.
Et en passant, lorsqu’on connaît aussi le long soutien obscur des USA, et notamment des structures telles que la CIA au régime d’apartheid, la meilleure chose que Pompeo & Co. devraient faire, c’est de se taire. Et se focaliser sur les problèmes intérieurs US – qui ne manquent guère. Le monde ne se porterait que bien mieux.
Source : Mikhail Gamandiy-Egorov, Analyste-chroniqueur à l'agence Observateur Continental
3.Côte d'Ivoire: les USA préparent leur guerre?
Tout le monde sait que l'arme du terrorisme avec laquelle la France et Cie se sont emparées du Sahel n'a jusqu'à présent presque pas touché la Côte d'Ivoire. Mais voici que depuis quelques temps, on ne cesse de parler de la nécessité "d'adhésion de la Cote d'Ivoire au G5 Sahel", offre empoisonnée que le malin Ouattara a jusqu'ici déclinée. Mais ce refus qui lui a valu la colère US puisque l'Amérique et l'OTAN veulent étendre leur présence militaire depuis le Sahel vers la côte. Après des agissements laissant penser à ce que l'Amérique préparerait un coup d'État anti-Ouattara voici l'Africom évoquant "la menace terroriste" contre le pays. Selon le site yelco.com : "Le risque de menace terroriste en Côte d’Ivoire a fait l’objet d’un échange entre les forces spéciales des États-Unis en Afrique et le chef d’État-major ivoirien". Le général de brigade Dagvin Anderson, à la tête d’une délégation d’AFRICOM (Commandement américain pour l’Afrique), s’est imprégné une heure durant, de la perception de la menace terroriste par les armées ivoiriennes et les réponses sécuritaires qui lui sont opposées, notamment avec le dispositif Frontière étanche, indique une note de l’armée ivoirienne.
Et le texte ajoute : "Les hôtes américains ont eu droit à un exposé sur carte du chef d’état-major ivoirien matérialisant les zones à risques et déclinant les modes d’actions terroristes auxquels la Côte d’Ivoire pourrait faire face, une démarche fortement partagée par la délégation américaine. À en juger le texte, les Américains sont en face d'identifier des cibles surtout que la suite de l'info dit : " Au cours des échanges qui se sont déroulés au Cabinet du chef d’état-major général des armées de la Côte d’Ivoire, les deux généraux ont passé en revue la situation sécuritaire globale en Afrique Sub-saharienne, avec une convergence de vues sur la persistance du fléau et sur les solutions pour le contenir puis l’éradiquer."
Le chef d'état-major ivoirien, Lassina Doumbia, a raison quand il dit : "La situation au Sahel nous concerne davantage, en ce sens que nous sommes le seul pays ouest africain qui fait frontière avec deux des pays touchés par le fléau du Djihadisme". Mais Zoom Afrique se permet de porter une petite correction aux propos du général: l'inquiétude devrait venir moins du "Jihadisme" que de ses sponsors et l'Africom en est un ...