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Les analyses de la rédaction:
A peine annoncée début novembre dernier, la future force spéciale européenne attendue au Mali en 2020 est déjà critiquée.
« Takuba », le Sabre en Tamachek (la langue touarègue), est le nom que devra porter la future force spéciale européenne qui sera déployée au Mali pour, dit-on, aider à lutter contre le terrorisme. L’arrivée de cette nouvelle force a été annoncée par Florence Parly, la ministre française des armées, lors d’une visite aux troupes de la force tricolore Barkhane le 6 novembre dernier dans la ville malienne de Gao.
« La force Takuba complète Barkhane et dessine le nouveau visage de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Si les drones français qui survolaient le désert malien avec des objectifs d’observation, des Reapers américains viennent d’être déployés par la France en vue de mener cette fois-ci des opérations de renseignement mais aussi effectuer des frappes », a annoncé Mme Parly selon qui « chaque drone transportera deux grosses bombes à guidage laser ». La France menace donc directement les Maliens.
« Annoncer une telle décision capitale à Gao face aux forces françaises après avoir quitté le palais présidentiel à Bamako et accordé une interview à la télévision nationale sans en piper un mot, dénote clairement du mépris des autorités françaises à l’endroit du peuple malien en particulier et ceux du Sahel en général », dénonce le journaliste, Issa Maïga, spécialiste des questions sécuritaires.
Malgré la présence sur le sol malien de 4 500 soldats de la force Barkhane, 13 mille hommes de la Minusma et des troupes des cinq pays membres du G5 Sahel (Tchad, Niger, Burkina Faso, Mauritanie et Mali), le terrorisme gagne chaque jour un peu plus de terrain. Les récentes attaques des camps de Boulikessy et Indélimane au Mali qui ont fait plus de 100 soldats maliens tués illustrent cette situation.
La solution de la crise n’est pas dans le déploiement d’une nouvelle force, mais plutôt que dans un retour à l'autorité de l'Etat malien et à son armée qui n'a pas oublié le raid mené dans la nuit du 23 au 24 octobre 2017 par la force française Barkhane et qui a coûté la vie à 11 soldats maliens retenus prisonniers par des terroristes.
Initialement prévue pour le 16 décembre dernier, la rencontre de « clarification » entre le président français et ses homologues du G5 sahel au sujet du « sentiment anti-français » dans les pays de la région a été reportée au 13 janvier suite à l’attaque terroriste qui a visé le camp de Inates au Niger et qui a fait plus de 70 morts.
La réunion du 13 janvier est attendue par les opinions publiques du Sahel pour savoir ce que sera réellement le projet de la nouvelle force européenne « Takuba » dont on espère qu’elle ne sera pas un énième « rebondissement » dans le projet qu'est la recolonisation du Sahel.
Total, le géant français des hydrocarbures, a une nouvelle trouvaille pour mieux pénétrer le marché malien. Après l’alcool et divers types de produits industriels, l’entreprise offre désormais des plats de poulet dans les restaurants qui poussent auprès de ses stations d’hydrocarbures. Seule inquiétude, c’est la provenance de ces poulets qui pourraient ne pas venir des fermes avicoles du Mali qui livrent une bataille sans merci contre le poulet surgelé d’Europe.
Les responsables de Total Mali doivent expliquer d’où viennent les poulets servis dans leurs restaurants. S’il s’agit du poulet produit hors du Mali, c’est la violation flagrante d’une interdiction formelle de la commercialisation de ce produit venant de l’extérieur du pays. Les importateurs dont les poulets de chair avaient fait l’objet de saisie de la part des autorités maliennes trouveront enfin une aubaine pour contourner l’interdiction.
Il faut rappeler que les poulets servis dans les stations Total sont préparés ; donc difficile de contrôler sa provenance par les non-initiés. Ces poulets font l’objet d’une publicité au moment où la consommation de la chair de volatile prend de l’ascenseur dans la ville de Bamako avec l’approche de la fête du nouvel an. Et malheureusement, Total ne dit rien sur la provenance des poulets en question.
Les aviculteurs maliens ne badinent pas avec la concurrence, surtout lorsqu’elle est considérée comme déloyale. Les ailerons de poulet importés d’Europe ne posent pas en principe des risques sanitaires si le circuit est bien connu. Mais son premier danger est la possibilité de liquider les fermes avicoles du Mali qui produisent à un coût assez élevé pour les besoins des habitants des grandes villes du pays.
Le coût des intrants étant très cher, les producteurs maliens peuvent facilement mettre la clé sous le paillasson si les producteurs d’autres pays envahissaient le marché malien. C’est pour éviter une telle catastrophe que les producteurs et les autorités maliennes ont effectué dans le passé des saisies record des poulets de chair venus de l’étranger dans des containers acheminés au Mali par la route.
Par contre, Total gagnerait en crédibilité si ses restaurants se fournissaient auprès des producteurs maliens dont la plupart est installée à la périphérie de Bamako. Ces volailles n’ont rien à envier aux poulets de chair qui sont produits en Europe. L’une des conditions de réussite des poulets de chair est la vaccination et les traitements de stérilisation des poulaillers avant, pendant et après la production.
Source: maliactu
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