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Syrie : le secrétaire américain à la Défense menace les troupes russes en Syrie

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'aéroport militaire de T-4 à Homs/Image Satellite

Depuis que le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a déclaré que ce que fait Washington maintenant à savoir capturer et garder sous son contrôle armé des champs pétroliers dans l’est de la Syrie- relève tout simplement du "banditisme d’État", on s'y attendait : les États-Unis menacent désormais de s'en prendre directement à l'armée syrienne et aux forces russes. 

« Les troupes américaines resteront positionnées dans cette zone stratégique pour empêcher Daech d’accéder à ces ressources vitales. Et nous réagirons avec une force militaire écrasante contre tout groupe qui y menace la sécurité de nos troupes », a menacé le secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, lors d’un point de presse tenu le lundi 28 octobre au Pentagone.

Interrogé sur la mission militaire américaine qui "interdirait" l'accès des forces russes ou syriennes aux champs de pétrole, Esper a rétorqué: «La réponse courte est oui, c’est le cas actuellement. Donc, notre mission est de "sécuriser" les champs de pétrole », a-t-il prétendu.

Cela veut dire très clairement que les États-Unis dont les troupes continuent à se masser sur la rive est de l'Euphrate soit tout autour du champ pétrolier al-Omar, cette zone où sont largement présents, outre l'armée russe, les combattants de la Résistance, seraient prêts à en découdre avec quiconque s'approcherait des puits de pétrole. la Syrie n'étant pas connue comme un État pétrolier, certains observateurs croient lire à travers cette menace directe, entre autres soucis, celui de voir le corridor Irak-Syrie-Méditerranée rouvrir via le point de passage Abou-Kamal-Qaëm. Au fait, ce continuum géostratégique a été rallié par la Russie et la Chine, ce que Washington ne saurait tolérer tout comme le fait que le continuum se place sur les gisements pétroliers auxquels pourraient s'ajouter des gisements gaziers à explorer, à en croire des experts : il y a donc "route", "gaz" et "pétrole" pour lesquels les USA sortent leurs griffes. 

Les États-Unis vont repousser avec une « force écrasante » toute tentative visant les champs pétrolifères de la Syrie contrôlés par les Forces démocratiques syriennes (FDS), qu'il s'agisse de Daech ou même des forces soutenues par la Russie ou la Syrie, a menacé le Pentagone.

Reste que ce genre de menace est loin d'impressionner ni la Russie et encore moins l'Iran : la Russie est ainsi entrée en action en ouvrant, le lundi 28 octobre, un pont flottant reliant les deux rives de l'Euphrate et les villes d'al-Mre’eyeh et de Mrat à Deir ez-Zor, facilitant les transports et la circulation de la population, et ce, en complémentarité avec le corridor Iran-Irak-Syrie-Méditerranée. Au fait, il s'agit du premier pont reliant les deux rives de l'Euphrate dans le gouvernorat après la destruction de tous les ponts au cours des années précédentes par la coalition internationale commanditée par Washington.

Le gouverneur de Deir ez-Zor, Abdul Majid al-Kawakibi, a déclaré: « Ce pont répond aux besoins et aux demandes des habitants de la campagne du nord de ce gouvernorat. Ce pont reliant les deux rives de l’Euphrate, leur permet de communiquer avec le reste de la région. La coalition dirigée par les États-Unis a détruit tous les ponts dans le cadre de sa campagne de destruction systématique des infrastructures dans notre pays. »

 Al-Kawakibi a expliqué que le pont sera l'artère du développement économique et social. Il permettra à la population de communiquer avec leurs proches, de transporter des marchandises et des cultures agricoles à travers la province d'al-Jazira et de là aux autres gouvernorats.

Évoquant la contribution du pont à la reconstruction du gouvernorat de Deir ez-Zor et des campagnes de la province d’al-Jazira, il a précisé que le pont facilitait également le transport des malades et des personnes ayant besoin de soins de santé, de vaccins et de médicaments, la circulation des étudiants, des employés et des travailleurs. Mais le gouverneur n'a pas évoqué la dimension militaire de ce projet. Les USA ne sauraient pas frapper l'armée syrienne et ses alliés sans avoir à en payer le prix. 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV