Le nouveau Premier ministre britannique, Boris Johnson a tout intérêt à suivre les conseils de The Guardien qui disait dans un article daté de 31 juillet : "C'est dans l'un des moments les plus difficiles que Boris Johnson prend le gouvernail : la Grande-Bretagne fait face à une crise dans le golfe Persique avec en toile de fond l'un de ses pétroliers arraisonné par le CGRI dans le détroit d'Hormuz, événement qui pourrait déclencher un grand conflit au Moyen-Orient. Mais tout n'est pas perdu. Johson pourrait amorcer la désescalade, vu l'état de ses rapports avec les États-Unis et la personne de Trump". À peine quelques heures après avoir été nommé au commandement-adjoint des opérations navales américaines, l'amiral Michael Gilday laisse entendre que ce n'est pas aux Américains de "sécuriser la navigation dans le golfe Persique".
Nommé au poste de chef-adjoint des opérations navales, l'amiral Michael Gilday qui assure dans le même le poste de directeur de l'état-major interarmées US, a affirmé lors d’une audience du Comité des forces armées du Sénat, que que les États-Unis n'avaient pour tout plan que d'"accompagner" les navires dans le golfe Persique et le détroit d'Hormuz aux alliés des États-Unis : « Les États-Unis envisagent un plan d'accompagnement des navires dans la région du golfe Persique par des alliés et des partenaires à 80 ou 90%. La coalition que nous formons dans le Golfe (Persique) et en particulier dans le détroit d'Hormuz devrait constituer 80 à 90% de la mission au sein de cette alliance et les États-Unis en assumera une part beaucoup plus petite. »
Quant au rôle de la marine américaine au sein de la coalition, le commandant américain qui a déjà occupé le cyber commandement de la 10e flotte US a mis l'accent sur le rôle d'auxiliaire que s'est définie l'Amérique alors que les alliés des Américains quittent un à un le navire : « Notre mission consiste principalement à fournir un soutien en matière de renseignement au reste de la coalition. Nous allons donc escorter au fur et à mesure nos navires, mais nous ne serons pas là en grand nombre. L’idée est que les partenaires régionaux assument la part du lion. »
Ces propos interviennent alors qu'une délégation militaire émiratie s'est rendue mardi à Téhéran pour la première fois en six ans afin d'évoquer avec les autorités militaires iraniennes les voies susceptibles de sécuriser la navigation entre l'Iran et les Émirats arabes unis.
À la question de savoir si les États-Unis disposent suffisamment de ressources pour escorter des navires dans le golfe Persique, l'amiral américain a répondu sans trop détailler ceci : « Nous disposerons des ressources nécessaires pour escorter des navires battant pavillon américain, lors de leur passage dans le détroit d’Hormuz. »
Selon les observateurs, les États-Unis qui comptent essentiellement sur leurs alliés européens et arabes pour monter une coalition de guerre contre l'Iran, peinent à liguer ces derniers. Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a déjà confirmé le refus de l’Allemagne à la demande américaine en affirmant que "l'Allemagne ne participera pas à la mission maritime présentée et prévue par les États-Unis".
Certaines informations ont fait état mercredi 31 juillet d'une possible libération des membres d'équipage du pétrolier Grace 1 que Londres a intercepté il y a un mois et qu'il continue à détenir. Or ces informations ont été vite démenties par Reuters qui a fait par de l'intention de Gibraltar de traduire en justice quatre membres de l'équipage de Grace 1, tous des indiens. En ce sens, le Royaume-Uni qui juste avant l'arrivée du nouveau Premier ministre avait proposé une mission navale européenne dans le détroit d’Hormuz, tend à se placer sous la bannière étoilée.
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The Guardien précise : « La tension bat son plein entre les États-Unis et l'Iran qui entreprend des démarches, somme toute, bien prévisibles. Washington s'est retiré de l'accord de Vienne en 2018, quitte à imposer des pires sanctions économiques aux Iraniens. Il y a quelques semaines, les deux pays se trouvaient au seuil de la confrontation avec un drone américain intercepté par l'Iran mais les démarches n'ont rien étonnant puisqu'il s'agit d'une réaction aux pressions maximales des Américains... Johnson a tout intérêt à renouer avec la diplomatie. Certes on ne peut s'attendre à des miracles mais le nouveau Premier ministre pourrait au moins être celui qui amorce le dialogue pour éviter une catastrophe.»