Ankara cherche à réunir les conditions politiques et militaires nécessaires au rattachement de la province d’Idlib aux zones qu’il contrôle dans le nord de la Syrie.
Citant ces sources, le quotidien Al-Arabi al-Jadid, proche au Qatar, a rapporté que les responsables étaient en train d’unir les conditions politico-militaires en vue, selon eux, de résoudre le dossier de la province d’Idlib.
Idlib est la seule province syrienne qui est toujours contrôlée par les groupes terroristes.
En 2015, la province d’Idlib a été occupée après une coalition entre des groupes terroristes sous le nom Jaïch al-Fatah, une coalition soutenue à l’époque par l’Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar. À présent, cette coalition n’existe plus.
« La province d’Idlib sera rattachée à la zone du Rameau d’Olivier [la zone où l’opération Rameau d’Olivier a eu lieu dans la région d’Afrine, NDLR] et à la zone du Bouclier de l’Euphrate [la zone où l’opération Bouclier de l’Euphrate a eu lieu dans le rif d’Alep], des zones totalement contrôlées par la Turquie et les terroristes qu’elle soutient », a précisé Al-Arabi al-Jadid.
« Rameau d’Olivier » et « Bouclier de l’Euphrate » sont les noms donnés aux opérations extrafrontalières turques dans le nord de la Syrie.
L’opération Bouclier de l’Euphrate a eu lieu du 24 août 2016 au 29 mars 2017. Lors de cette opération, la Turquie a pris le contrôle d’Afrine dans le nord de la province d’Alep. Ces deux opérations ont pu être menées à bien grâce à l’aide du groupe terroriste Armée syrienne libre (ASL).
Mais le gouvernement syrien a déclaré illégale la présence des forces turques dans le nord de la Syrie. Damas a demandé à plusieurs reprises à la Turquie de retirer ses troupes de Syrie.
« La Turquie a déclaré à la “coalition nationale des forces de l’opposition” et au [prétendu] “gouvernement intérimaire” qu’ils devaient se préparer à des préparatifs politiques militaires qui auraient prochainement lieu à Idlib » a indiqué Al-Arabi al-Jadid.
Les sources de l’opposition ont prétendu que le principal problème de ces actions menées par la Turquie était la présence d’éléments terroristes de Tahrir al-Cham, l’ancien Front al-Nosra, mais les autorités turques « nous ont dit que le problème de Tahrir al-Cham serait réglé plus tard cette année, avec la guerre ou la paix, qu’il n’y aurait pas de groupes extrémistes mettant en danger les intérêts régionaux et internationaux dans le nord-ouest de la Syrie et que le gouvernement intérimaire jouerait également un rôle important dans la gestion de la région ».
Selon ces sources, le gouvernement intérimaire, proche des opposants, prendra en charge le contrôle des points de passage frontaliers avec la Turquie et l’argent reçu servira à assurer le bien-être des habitants de cette région.
« Le gouverneur adjoint de la province turque de Hatay sera chargé de la supervision administrative et de la prestation des services publics dans la province d’Idlib et dans ses alentours en vue de trouver une solution politique globale à la crise syrienne, à condition que l’armée nationale liée aux opposants syriens prenne en charge les missions militaires et de sécurité », ont précisé les sources proches de l’opposition.
Des sources locales à Idlib ont pour leur part annoncé que Tahrir al-Cham est très affaibli et que ce groupe terroriste souffre de divergences internes.
La Turquie s’était pourtant engagée lors de la conclusion d’un accord avec la Russie à préparer le terrain à l’évacuation des terroristes de la zone de désescalade à Idlib, un engagement qui n’a pas encore été tenu.
C’est la raison pour laquelle l’armée syrienne a lancé le 6 mai 2019 des opérations en vue de nettoyer la province de Hama et celle d’Idlib de la présence des groupes terroristes.
