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L'Armée de l'air allemande veut se réactive dans le nord contre Damas et Moscou

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Des avions «Tornado» allemands sur la base turque d'Incirlik, le 21 janvier 2016. ©RFI

Au cours de ses entretiens secrets de plusieurs mois avec les États-Unis, le gouvernement allemand s’est dit prêt à participer à la mise en place d'une zone sécurisée dans le nord de la Syrie, rapporte le magazine allemand Der Spiegel.

Selon le journal, « Berlin réaffirme que la mission des forces armées allemandes en Jordanie pourrait s’étendre à cette fin ». La mission militaire allemande en Jordanie, engagée dans la lutte contre Daech, expirera au mois d’octobre.

Les avions de combat allemands de type Tornado aident la coalition internationale, dirigée par les États-Unis, à effectuer des opérations au-dessus de la Syrie. Or, comme l’indique Der Spiegel, le type d’aide que l’armée de l’air allemande pourrait fournir pour mettre en place une zone sécurisée n’a pas encore été défini. Le journal allemand rapporte que depuis la Conférence de Munich sur la sécurité à la mi-février, les États-Unis ont, officieusement, demandé, à plusieurs reprises, à l'Allemagne de rester impliquée en Syrie.

Lors de discussions secrètes avec des membres clés de la coalition internationale, le secrétaire américain à la Défense par intérim Patrick Shanahan aurait informé les alliés de Washington des plans américains pour la création d'une zone tampon entre le nord de la Syrie et la Turquie afin de « protéger les Kurdes ».

Mais puisque le gouvernement allemand ne peut pas déployer de troupes au sol, rapporte Der Spiegel, Berlin a proposé son aide pour assurer la sécurité de l'espace aérien syrien.

Les négociations secrètes se seraient poursuivies aux plus hauts niveaux après la Conférence de Munich sur la sécurité et auraient impliqué la ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, et le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas. Même si les parties allemande et américaine parviennent à trouver un consensus lors des négociations, cette notion pourrait susciter une vague d’oppositions à l’intérieur de l’Allemagne. Une telle mesure mettrait aussi en cause les liens de l'Allemagne avec la Russie laquelle compte sur Berlin pour mener à terme son projet gazier dit Nord-Stream, et ce, au mépris des objections américaines. 

Les partis politiques constituant le gouvernement de coalition en Allemagne ont convenu que la mission allemande en Jordanie prendrait fin en 2019. Alors que l’Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) se dit pour l’extension de la mission allemande en Jordanie, le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) rejette fermement l’idée.

« Washington soutient les milices dirigées par les Kurdes qui contrôlent les territoires situés à l'est de l'Euphrate. En décembre 2018, le président américain Donald Trump a fait part de sa décision de retirer ses troupes de la Syrie. Plus tard, il a déclaré que la création d'une zone tampon de 30 km dans le nord de la Syrie pourrait protéger les Kurdes et les Forces démocratiques syriennes (FDS) d'une prétendue offensive de l’armée turque. Les FDS sont considérées par la Turquie comme étant une branche du PKK qu’Ankara a classée sur la liste noire des organisations terroristes. Déçus par la Turquie qui refuse de couper les ponts avec Moscou, les États-Unis se tournent ainsi vers un autre membre de l'OTAN qui plus est a une bien profonde sympathie pour la Russie. C'est sur le dos des Allemands, que Washington veut très probablement faire établir sa zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Syrie », notent les observateurs. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV