Le 4 avril, le commandant de l'Armée nationale libyenne (ANL) Khalifa Haftar a fait part de son intention de reprendre la capitale, Tripoli, en lançant une campagne militaire. Depuis la semaine dernière, les forces de Haftar ont mené de nombreuses frappes aériennes et plus de 2 000 personnes ont été déplacées et leur bilan est loin d'être mauvais : les frappes ont été lancées contre l'aéroport de Tripoli où un appareil a été abattu. Désormais, on parle d'une force "unifiée" que diligente Haftar et qui a toutes les chances de chasser son adversaire de la capitale.
Selon Sputnik, l'actuelle percée de l'ANL est censée faire pression sur le chef du gouvernement d'union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj afin qu'il accepte un accord de partage du pouvoir permettant à Haftar de prendre la tête de l'armée nationale.
L’ANL renverse un appareil du GNA
L’Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par le maréchal Khalifa Haftar, a abattu ce mercredi 11 avril un appareil du GNA.
La chaîne d’information qatarie Al-Jazeera a rapporté que l’appareil avait décollé de l’aéroport de Misrata pour atterrir à Tripoli.
Une source affiliée à l’ANL a déclaré que l'aviation du GNA avait frappé les positions des forces du maréchal Khalifa Haftar, non loin de Tripoli.
Des milliers de citoyens libyens ont été forcés de quitter leurs foyers à la suite de l’escalade de violences entre les éléments de Khalifa Haftar et les forces du gouvernement d'union nationale qui s’affrontent près de la capitale.
La Libye a été scindée en parties orientale et occidentale après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
Ce pays connaît une période de profonde instabilité et de chaos depuis le renversement de Mouammar Kadhafi à la faveur d'une intervention militaire de l'Otan en 2011.
Daech profite de l'instabilité pour refaire surface en Libye après sa défaite en Irak et en Syrie et le retour massif des terroristes qui ont fui ces deux pays.
Le pays a actuellement deux gouvernements: le gouvernement d’entente nationale de Fayez Sarraj à l’ouest (reconnu par la communauté internationale) et le gouvernement de l’est soutenu par le général Haftar et le Parlement élu libyen.
Les deux camps se déchirent
Au cours de ces trois derniers jours, de violents affrontements ont opposé les milices fidèles au GNA aux éléments de l'ANL au sud de Tripoli et dans plusieurs zones côtières. Les factions pro-GNA ont déployé leurs forces d’élite autour de l’aéroport international de Tripoli.
Le 10 avril, ils avaient repris aux forces de l’ANL la majeure partie de l'aéroport et de la ville de Swani. Cette contre-attaque était menée par les forces de protection de Tripoli et les milices de Misrata. Selon des sources pro-GNA, ils auraient capturé 34 membres de l’ANL, saisi leurs véhicules et détruit au moins un de leurs chars de combat.
L’ANL ou le GNA: lequel sortira haut la main ?
Certains experts s’attendaient également à ce que les forces du GNA frappent les lignes d’approvisionnement de l’ANL très étendues en provenance de la région de Benghazi. Cependant, aucune action militaire de ce type n'a eu lieu. La raison en est probablement un manque de coordination entre les forces pro-GNA, qui ressemblent davantage à des factions indépendantes luttant pour avoir une influence qu'à une force armée homogène.
Les deux parties continuent à utiliser leurs forces aériennes existantes pour se frapper mutuellement. L’armée de l’air de l’ANL a récemment bombardé l’aéroport Mitiga de Tripoli alors que les avions de combat du GNA ont attaqué les forces de l’ANL près de Syrte.
Les récents développements montrent que l’ANL dispose d’un avantage sur ses concurrents pro-GNA en termes de maniabilité et de coordination, qu’il exploite avec succès.
Dans certains scénarios, l’avancée de l’ANL sur Tripoli, qui a commencé comme une sorte de tactique, peut se transformer en un siège prolongé avec des chances précaires de prendre le contrôle de Tripoli dans un avenir proche.