TV

Pourquoi les USA ont-ils décidé de maintenir 400 soldats US en Syrie dont la moitié à al-Tanf?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un sniper français déployé en Syrie. (Photo d'archives)

Alors qu'un vaste mouvement d'évacuation des agents US en Syrie est en cours, le président US annonce vouloir maintenir 400 forces spéciales américaines dans ce pays. Moins de 24 heures après les déclarations de la porte-parole de la Maison-Blanche qui faisait part de la décision des États-Unis de maintenir 200 forces militaires en Syrie même après le retrait officiel des troupes américaines, le nombre a été doublé : un haut responsable de l’administration américaine a déclaré que les États-Unis laisseraient environ 400 soldats américains répartis entre deux régions différentes de la Syrie. L’objectif : s'il est vrai que le discours officiel US s'en tient toujours à l'antienne « contrer l'influence iranienne », certains analystes voient derrière cette annonce des velléités autrement dangereuses pour les alliés occidentaux de Washington.  

Vendredi 22 février, un haut responsable américain a déclaré, sous l’anonymat, que 400 militaires US resteraient en Syrie dont la moitié dans la base militaire des États-Unis à al-Tanf, non loin de la frontière irako-jordanienne.

Selon des sources, 200 autres militaires seront déployés dans la zone contrôlée par les forces soutenues par les États-Unis dans le nord-est de la Syrie. « Donald Trump a été persuadé jeudi par ses conseillers qu'environ 200 soldats américains devraient rejoindre ce qui représente un engagement total d'environ 800 à 1 500 soldats alliés européens pour la mise en place et l'observation d'une zone sécurisée dans le nord-est de la Syrie », a déclaré le responsable américain, ajoutant que les États-Unis ne voulaient pas voir une résurgence de Daech.

« Les forces américaines et européennes prêtes au combat contribueront au maintien de la paix entre les forces kurdes et la Turquie qui craint les attaques de groupes militants. Une zone sécurisée servira également de rempart contre l’influence iranienne », a réaffirmé le responsable américain.

Le général Joseph Dunford, chef d'État-major des armées américaines, s'est entretenu avec ses homologues européens d’une « zone sécurisée » dans le nord-est de la Syrie.

Alors que les États-Unis disent avoir décidé de maintenir une partie de leurs troupes afin de contrer l’influence iranienne et d’empêcher l’effondrement de la coalition internationale, certains analystes pensent que l’une des vraies raisons de cette décision serait le soutien indéfectible de l'administration Trump à son allié israélien. Mais ce n'est peut-être pas tout : à la conférence sur la sécurité de Munich, le ministre français des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, a largement critiqué le retrait des forces US de Syrie. Le ministre qui a fait sa critique sur le dos de l'Iran en affirmant qu'un départ des Américains contribuerait » à renforcer la présence iranienne en Syrie » a ainsi évoqué implicitement une requête faite par les États-Unis auprès de leurs alliés de l'OTAN. En effet, les Américains demandent à ce que la France et la Grande-Bretagne et dans une plus large mesure l'OTAN restent en Syrie pour « finir le travail ». Cité par Reuters, le responsable US précité dit que « les forces américaines maintenues sur place devraient préparer le terrain au déploiement des “forces armées européennes en Syrie”, et ce, en toute illégalité dans la mesure où l'État syrien ne veut d'aucune présence occidentale sur son territoire. 

À peine quelques heures avant l'annonce US, une très forte explosion a frappé le village de Cheheil, non loin du champ pétrolier Al-Omar, à Deir ez-Zor, à une dizaine de kilomètres seulement d'une grande base des Forces démocratiques syriennes (FDS). Daech a fait tôt de revendiquer cette attaque qui a fait 14 morts dans les rangs des employés des infrastructures pétrolières d'Al-Omar et six morts au sein des  FDS. Ce lourd bilan donne raison à ceux des alliés des Américains qui demandent le maintien de troupes US en Syrie puisque “les Kurdes sont en danger et que Daech n'est pas fini”. 

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV