L'attaque au chlore qui vient d'être menée contre les civils d'Alep, on s'en doute, devrait servir de prétexte à de probables frappes aux missiles occidentale contre la Syrie et ses alliés. La Russie s'y attendait-elle? Très probablement. Un groupe spécialisé dans la défense contre les armements chimiques a été dépêché dans la ville d’Alep pour porter secours aux personnes intoxiquées lors d'une attaque au chlore, perpétrée par les terroristes visiblement pro-Turquie. Les médecins russes soignent en ce moment les blessés de cette attaque qui tout raison garder, tire la sonnette d'alarme sur les agissement turcs.
Samedi 24 novembre au soir, les terroristes à la solde d'Ankara avaient pris d'assaut à coup de canon les positions de l'armée syrienne depuis la zone "démilitarisée". Il est vrai que Washington a tout fait ces derniers temps pour pousser la Turquie à quitter le camp pro-syrien. L'offensive du samedi soir du "Front pour al libération nationale", milice terroriste pro-Ankara a été de loin l'une des plus lourdes de ces dernières semaines. Cette attaque a visé des localités d'Abu Umar et d'Abu Dali. Quelques heures plutôt, l'armée turque avait évacué les chefs des milices terroristes qu'elle chapeaute au nord syrien vers la ville turque de Nussaybin situés sur les frontières avec la Turquie. La Turquie s'oriente-t-elle vers un affrontement avec l'armée syrienne et ses alliés?
Selon les premières informations citée par les sources russes, le type des blessures des victimes met clairement en exergue que les obus tirés sur les quartiers résidentiels de la ville d’Alep contenaient du chlore.
« Le samedi 24 novembre tard dans la soirée, les groupes terroristes opérant dans la zone de désescalade d’Idlib ont tiré des obus de mortier de 120 mm, remplis du chlore sur les quartiers résidentiels du nord-ouest d’Alep. Dans cette attaque 46 personnes dont 8 enfants ont été intoxiqués », a annoncé le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.
« Auparavant, la partie russe avait informé la communauté internationale de l’intention des casques blancs de mettre en scène une attaque chimique pour en accuser faussement Damas », a rappelé Konachenkov avant d’ajouter : « les experts russes suivent de près la situation dans la zone de désescalade à Idlib et ils sont en contact permanent avec la partie turque qui est chargée d’assurer la sécurité de cette zone ».
Depuis la libération du pasteur américain Andrew Brunson par la Turquie, les États-Unis ne cessent de multiplier les tentatives de rapprochement envers la Turquie qui les accueille visiblement à bras ouverts et ce, au dépens de ses relations avec la Russie. Une première répercussion de cet état de fait est à voir à Idlib où l'accord de Sotchi semble avoir perdu de tout son poids. Une prochaine réunion Russie/Tuqruie devra avoir lieu à Astana.
Certains analystes sont d’avis que l’importance que revêtent le nord-est de la Syrie et la question des Kurdes a marginalisé aux yeux d'Ankara le dossier d’Idlib. Ces analystes relèvent d'ailleurs la manière par laquelle les États-Unis usent et abusent du bâton et de la carotte vis-à-vis de la Turquie. Vendredi, le secrétaire à la défense, James Mattis a annoncé la création des postes d'observations kurdes le long des frontières syriennes avec la Turquie et ce, sous les auspices des États-Unis, ce qui a été accueilli avec réticence à Ankara. Les Américains sont-ils sur le point de pousser la Turquie à rompre son alliance à la Russie et à en venir aux mains avec Assad et ses alliés? L'attaque au chlore menée contre Alep marque un dangereux tournant dans la bataille d'Idlib.