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À qui profite la résurgence de Daech dans l’est syrien ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les forces soutenues par les États-Unis près du village d'al-Sussa, dans la province de Deir ez-Zor, dans l'Est syrien, près de la frontière avec l'Irak. ©AFP

En Syrie, le groupe terroriste Daech a fait preuve ces deux dernières semaines de vastes avancements dans les zones contrôlées par les Kurdes. Cette question, certains analystes l’évaluent dans le cadre d’un nouveau complot de la coalition américaine visant à revivifier Daech en Syrie.

Soutenues par les forces de la coalition, les Forces démocratiques syriennes (FDS, composées majoritairement de Kurdes syriens) ont réussi le 10 septembre dernier à lancer une vaste offensive contre Daech à Hajin dans la banlieue est de Deir ez-Zor près des frontières irakiennes ; elles ont pris le contrôle de plusieurs villes et villages dans cette région.

Pourtant, cela fait deux semaines que le groupe terroriste Daech, en profitant d’une tempête de sable qui frappe cette zone, a procédé à de vastes contre-attaques visant les positions des Kurdes.

Un leader des FDS a fait part de l’envoi de renforts en effectifs et équipements militaires vers les champs de bataille ; or, à en croire l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH, vitrine médiatique de l’opposition pro-occidentale syrienne dont le siège se trouve à Londres), les daechistes ont tué depuis vendredi, 72 combattants FDS.

Par ailleurs, la chaîne de télévision Al-Mayadeen a annoncé que Daech avait enlevé une centaine de combattants kurdes au cours d’affrontements sur la rive orientale de l’Euphrate et qu’il entendait s’infiltrer dans le territoire irakien depuis la région de Tal Safouk, à la frontière commune avec la Syrie.

De même, le site web de la chaîne arabophone iranienne Al-Alam s’attarde dans une note sur la réactivation de Daech dans l’Est syrien.

Des analystes constatent que les États-Unis ont fermé les yeux sur ce qui se passe dans la région. Une réactivation de Daech dans l’Est syrien pourrait effectivement servir de prétexte aux Américains pour prolonger leur présence en Syrie, même après le retour au calme dans le pays.

Cela fait plusieurs années que les États-Unis jouent avec les FDS en Syrie. Malgré leurs promesses, les États-Unis ne souhaitent absolument pas que les Kurdes syriens s’affirment dans une position de force. L’on pourrait dire que la stratégie américaine consiste à occasionner les affrontements entre Daech et les FDS pour atteindre un double objectif : empêcher les Kurdes de se remettre en position de force dans le Nord-est syrien et maintenir à la fois les daechistes sur la donne des évolutions en cours en Syrie.

Le fait que les Kurdes syriens font ces jours-ci l’objet d’attaques depuis la Turquie, sous le silence de leur allié américain, n'est pas sans rapport, selon l’article, avec les ententes turco-américaines qui se cachent derrière la libération, par Ankara, du prêtre-espion américain Andrew Brunson, et des accords trouvés en coulisse entre les deux pays en rapport avec l’affaire Khashoggi.

Dans l’ensemble, ce qui se passe dans le Nord-est syrien laisse envisager quatre axes principaux pour la stratégie américaine :

- Daech ne doit jamais entièrement être anéanti ;

- Les Kurdes doivent être maintenus dans une position affaiblie ;

- Il faudrait sérieusement éviter de conduire la Turquie dans les bras de la Russie ;

- La mainmise américaine sur l’axe Qaem-Abou Kamal (à la frontière irako-syrienne) doit être préservée grâce à la présence US dans le Nord-est syrien, et cela, pour contrer l’influence iranienne, comme les Américains ont l’habitude de le dire…

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SOURCE: FRENCH PRESS TV