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Les analystes russes affirment que le système S-300 peut détecter des jets F-22

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Tête de missile antimissile S-300. (Photo d'archives)

La livraison de S-300 russes à la Syrie a amené les médias américains à spéculer sur le fait que l’armée de l’air américaine pourrait déployer ses chasseurs furtifs F-22 pour neutraliser les défenses antiaériennes du pays. Dans le même temps, Washington a également promis de fournir davantage de F-35 à Israël. Mais les avions de la 5e génération pourront-ils échapper au système de défense aérienne russe ? Peu probable, disent les analystes.

Considérant le déploiement du S-300 comme une "capacité symbolique" et suggérant que le Pentagone pourrait employer ses F-22 et ses Vipers F-16CJ pour supprimer ou détruire les défenses antiaériennes de la Syrie, comme ils étaient prêts à le faire au début de la campagne militaire en Syrie et en Irak en 2014, les experts ont fait valoir que les États-Unis "pourraient être obligés de revenir à de telles tactiques" après la livraison du système de défense aérienne russe.

Des spécialistes des questions relatives à la défense ont indiqué à Sputnik, cités par Al-Masdar, qu'il ne faisait aucun doute que l'US Air Force voudra profiter de cette occasion pour en apprendre davantage sur les S-300 sur le terrain en utilisant le F-22. Cependant, cela ne veut pas nécessairement dire qu'ils auront la liberté de le faire, a déclaré Sergei Sudakov, professeur à l'Académie des sciences militaires.

"La stratégie des États-Unis d’utiliser Raptors contre des réseaux de défense aérienne ressemble à ceci: un ou plusieurs F-22 entrent sans être détectés dans la zone de couverture radar de l’ennemi, allument leurs systèmes de suppression électronique et commencent à bloquer les systèmes de détection et de guidage ennemis. Dans le même temps, les avions effectuent des frappes contre des radars, des lanceurs et des postes de commandement", a expliqué l’universitaire.

"Après la percée, un deuxième échelon de chasseurs-bombardiers est activé pour compléter la déroute des forces ennemies. Paralysées par les attaques furtives, les défenses antiaériennes ennemies ne sont plus en mesure de résister. Mais de telles opérations ne semblent se dérouler que sur papier", a souligné Sudakov.

Selon l'expert, même si les radars au sol ne détectent pas les F-22, l'avion fera savoir sa présence dès que son système antiparasite de suppression radio-électronique embarqué se met en marche. Une fois que cela se produira, les systèmes de contrôle au sol pourront localiser la source de rayonnement, pointer ensuite vers la position de l’avion et lancer un missile anti-aérien pour le poursuivre.

Dans ce scénario, la seule chose que peut faire un pilote de Raptor F-22 en toute sécurité est de déterminer la zone de fonctionnement approximative des défenses antiaériennes ennemies. Cependant, dans le cas des S-300, ce sont des systèmes mobiles qui peuvent rapidement être déplacés et déployés dans un nouvel emplacement. En ce sens, il n’existe pas d’avion totalement invisible.

"La faible visibilité radar du F-22 est un fait", a déclaré le journaliste militaire Mikhail Khodaryonok, un vétéran de la défense anti-aérienne soviétique.

"Mais suggérer que cet avion est invisible pour les systèmes de radar du S-300 est une énorme exagération. Dans la bande S, la fréquence est à peine visible, ce qui n’exclut pas pour autant la possibilité de tirer dessus. Dans la bande de fréquences VHF, par exemple, le Raptor F-22 est très bien vu", a souligné le colonel à la retraite. Le discours des médias américains sur l’extinction des S-300 n’est qu’un "discours infondé" à ce stade, a-t-il ajouté. 

"En ce moment, a lieu une guerre des mots. Je suis absolument convaincu que ni les Israéliens ni les Américains n'attaqueront les S-300 tant que des spécialistes russes seront en poste, s'étant engagés à entraîner les forces syriennes. Cependant, ils pourraient très bien essayer de les détruire dès qu'ils seront remis à l'armée syrienne", a admis l'officier à la retraite.

Pour empêcher tout échec des nouvelles capacité de l’armée syrienne, en plus des S-300, le ministère russe de la Défense a fourni à Damas le système unique d'identification de la Russie entre amis et ennemis, et promis une assistance pour la suppression radio-électronique de la navigation par satellite, des radars aéroportuaires et des systèmes de communication au combat tentant d'attaquer des cibles dans le pays.

Selon Sergei Sudakov, la situation en Syrie est depuis longtemps devenue une "guerre de mots, de menaces et d'intimidations terribles", qui visent toutes à masquer "le désir de Washington de déclarer sa supériorité sur la Russie à la veille des élections de mi-mandat".

"Il y a longtemps notre pays a été transformé en un monstre Aux États-Unis. Il est évident que les autorités actuelles veulent se mette en valeur auprès de leurs électeurs. Mais cela ne va pas au-delà des mots. Et même si elles entrent dans l’action, un seul Raptor égaré ébranlerait sérieusement les partisans d’une "courte guerre victorieuse et influencerait le résultat des élections."

En fin de compte, comme l’a observé Andrei Kotz, observateur militaire de Sputnik, le Pentagone devra réfléchir non pas à deux fois, mais dix fois "avant de lancer ses meilleurs avions contre des systèmes de défense antiaériens comme le S-300. Maintenir la réputation d’une arme dans une vraie guerre constitue une arme à double tranchant. Il suffit que l’US Air Force perde un F-22 pour que le complexe militaro-industriel américain subisse un préjudice considérable en termes de réputation."

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV