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Attentat d’Ahwaz: fuite en avant de MBS?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane. (Photo d’archives)

MBS apparaît sous son vrai jour : le 22 septembre, presque au moment où les terroristes financés et soutenus par l’axe Riyad-Washington-Tel-Aviv tiraient sur la foule des badauds et sur les militaires en parade à Ahwaz, le prince héritier saoudien prononçait un discours.

L’homme qui a menacé à plus d’une reprise de « déplacer la violence sur le territoire iranien », et qui quitte très rarement son bateau depuis la tentative de coup d’État du mois de mai contre son palais, a célébré à sa façon le 88e anniversaire de l’« indépendance » saoudienne : « Notre cher pays restera fidèle à jamais aux principes de l’islam et poursuivra fermement sa lutte contre le terrorisme. L’Arabie saoudite ne permettra à personne de nuire à sa souveraineté et de défier sa sécurité. »

Il y a plusieurs reculades dans ces quelques mots : réputé être un fervent réformateur prêt à chambouler de fond en comble le wahhabisme (puisqu’en Arabie saoudite, l’islam est synonyme de cette secte), Ben Salmane rappelle sa fidélité à la religion, soulignent les commentateurs qui ne peuvent s’empêcher de rappeler des dizaines voire des centaines d’opposants arrêtés ces derniers mois sur l’ordre de Ben Salmane, parmi lesquels, qui plus est, de nombreux prêcheurs et orateurs wahhabites. 

Ces mêmes orateurs s’étonnent de ce que MBS, à l’opposé de ses pairs émiratis qui applaudissaient au même moment le massacre des civils iraniens à Ahwaz, n’a pas soufflé mot sur l’attaque terroriste. Après tout, le royaume des Saoud se targue de compter dans sa collection de sbires, outre Daech et al-Nosra, les milices terroristes que sont l’OMK (Moujaheddines du peuple) ou encore al-Ahwaziya, milice qui a revendiqué l’attaque d’Ahwaz. Ses menaces, il les a pointées en direction de « quiconque oserait viser la souveraineté saoudienne ». Le prince est-il pris de panique à l’idée d’avoir à rendre compte de son prosélytisme pro-terroriste et du crime commis par ses affidés sur le sol iranien ? 

Les analystes constatent que les « alliés de MBS quittent le navire » : l’Égypte, le Koweït, Oman, le Qatar ont condamné l’attentat terroriste à Ahwaz tandis que les États-Unis, sur qui Riyad mise gros, ont refusé de défendre le groupuscule d’al-Ahwaziya. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV