Simultanément aux informations selon lesquelles l’armée syrienne s’apprêterait à lancer son opération destinée à nettoyer la province d’Idlib de la présence des groupes terroristes, un groupe affilié à l’Armée syrienne libre (ASL) s’est dit disposé à combattre le Front al-Nosra (rebaptisé Tahrir al-Cham) à Idlib.
Mustafa Sejary, chef du bureau politique de la « Brigade al-Moutasem », ou Liwa al-Moutasem, affiliée à l’ASL a déclaré que les éléments de ce groupuscule étaient prêts à affronter le Front al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaïda dans le nord de la Syrie.
Selon la chaîne libanaise Al-Mayadeen, Mustafa Sejary a souligné : « Nous sommes disposés à clore le dossier du Front al-Nosra dans le gouvernorat d’Idlib en peu de temps. »
La province d’Idlib est la seule province syrienne qui se trouve entièrement sous le contrôle des groupes terroristes et des opposants au gouvernement de Damas.
Cependant, le chef du bureau politique de la Brigade al-Moutasem n’a pas oublié de préciser qu’il existait certains obstacles pour que ce groupe puisse réaliser son objectif. « Bien que nous soyons prêts, certains individus tergiversent et ne veulent pas soutenir un groupe résolu à riposter aux attaques du Front al-Nosra », a-t-il dit.
Il a aussi rappelé que les parties internationales impliquées en Syrie n’agissent pas sérieusement pour mettre un terme à la présence du Front al-Nosra dans ce pays. Ce dernier a comparé les groupes terroristes al-Qaïda, al-Nosra et Daech à de grandes compagnies ayant investi en Syrie. « Leur survie dépendra des acquis qu’ils auront réussi à obtenir en Syrie. Si ceux-ci sont suffisamment rentables, les grandes puissances ne permettront qu’aucune force terroriste locale ne soit éliminée ».
Mustafa Sejary a prétendu également que l’ASL était prête, en cas d’accès à des garanties internationales, à intervenir militairement pour mettre fin à la présence du Front al-Nosra à Idlib.
Il est à noter qu’à la suite de la fin de l’opération de libération du sud de la Syrie, les forces de l’armée syrienne se dirigent vers la province d’Idlib où des équipements militaires lourds ont été envoyés.
En vertu de l’accord d’Astana IV, la province d’Idlib fait partie des zones de désescalade où l’armée syrienne n’a pas le droit de mener une opération militaire. Cependant, l’accord d’Astana IV estime que les groupes terroristes Daech et Front al-Nosra font exception, et autorise l’armée syrienne à effectuer des opérations antiterroristes contre eux dans les zones de désescalade.
Pour rappel, l’été dernier, le Front al-Nosra a mené une vaste opération lors de laquelle il a pu s’emparer du chef-lieu de la province d’Idlib, après avoir pris sa banlieue.