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Pourquoi l'Allemagne veut-elle rester en Irak?

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Des militaires allemands forment des Peshmergas pour combattre Daech, le 2 octobre 2015 à Erbil, en Irak. ©AFP

Dans un rapport rendu public récemment à l’occasion de la fin de la mission d’entraînement des Peshmergas dans le Nord irakien, le gouvernement allemand a lancé un avertissement quant à la résurgence de Daech dans ce pays. Pourquoi? L’Allemagne prévoit de prolonger sa présence militaire en Irak toujours sous le prétexte d'avoir à abattre les terroristes de Daech. Quelle mission se définit l'Allemagne? Former les forces de l’armée irakienne. Et pourtant, cette armée qui inclut désormais les Forces de mobilisation populaire dans ses rangs, a déjà fait preuve d'efficacité et a mieux réussi que les soldats allemands depuis 20 ans en mission en Afghanistan, soulignent les experts. 

Selon la revue allemande Spiegel, depuis 2015, la Bundeswehr (la force de défense fédérale de l’armée allemande) aurait formé près de 18.000 Peshmergas kurdes et aurait ainsi contribué à repousser Daech d'Irak. Pour l'opinion allemande qui tient les donnés transmises par la presse nationale pour argent comptant, ces assertions s'avèrent vraies surtout que, précise le journal, "le gouvernement fédéral tire un solde positif de la mission de la Bundeswehr pour les Peshmergas et les forces de sécurité irakiennes".

Un militaire allemand est en train de former un Peshmerga en Irak. (Photo d'archives)

Pour les Irakiens au contraire, il y a là un avertissement : l'OTAN s'apprête à ériger de nouvelles bases en Irak, ce qui revient à dire que le pays devrait s'affronter à une nouvelle période de turbulence.

La "mission" de l'Allemagne en Irak, qui a débuté en février 2015, a officiellement pris fin le 30 avril. Au total, près de 1.600 soldats de la Bundeswehr étaient impliqués. Ils disent avoir formé un total de près de 18.000 Peshmergas. Ces miliciens kurdes qui ont pour rôle de "compromettre de façon intermittente l'action de l'État irakien" s'activent désormais dans la province pétrolifère de Kirkuk.

Spiegel se plaît aussi à dresser la facture de ce qu'il qualifie de participation allemande à la lutte contre Daech en affirmant que des armes, des véhicules, des équipements et des vêtements fournis aux Peshmergas auraient coûté environ 98 millions d’euros. Mais le journal ne s'attarde pas sur un épisode somme toute étrange qu'il tient à rappeler : "une quantité d’armes de fabrication allemande acheminées vers l’Irak avaient été perdues, notamment les missiles « Milan »."

Les ministères de la Défense et des Affaires étrangères allemandes n’avaient pas réagi à l'époque aux nouvelles selon lesquelles ces armes ont été perdues en Irak, et à plusieurs reprises, des missiles allemands du type G36 ont aussi été aperçus au marché noir du nord de l’Irak. Evidemment, Berlin n'avait l'intérêt à ce que l'opinion publique découvre le rôle trouble qu'il a joué dans l’acheminement d'armes et d'équipements aux terroristes aussi bien en Irak qu'en Syrie. Spiegel explique d'ailleurs en ces termes cette étrange disparition : "Certains Peshmergas ont été obligés de vendre ces armes pour subvenir aux besoins de la vie quotidienne".

La Bundeswehr ne veut quitter l’Irak

Sur base de toutes ces données, le gouvernement fédéral refuse donc de se retirer d'Irak :  « Même si Daech a été vaincu sur un vaste secteur en Syrie et en Irak, ce groupe terroriste mène toujours des activités clandestines et représente une menace asymétrique significative pour la sécurité et la stabilité dans la région et au-delà. Il faudrait toujours combattre fermement ce groupe terroriste », lit-on dans ce rapport.

« Pour éviter une résurgence de Daech, la Bundeswehr continuera d’être présente dans le pays. Dans les semaines à venir, le gouvernement fédéral veut lancer une nouvelle mission en Irak. Au lieu du Nord, les officiers de l’armée irakienne doivent être entraînés près de Bagdad. À cet effet, des équipes de formateurs de la Bundeswehr décolleront de la Jordanie à destination de l’Irak », indique le rapport.

La Bundeswehr se concentrera sur la formation des officiers et la formation au déminage. Sur le même volet, un certain nombre des effectifs de l’armée irakienne devraient être formés en Jordanie par des entraîneurs allemands.

Les experts affirment que cette mission allemande implique des forces spéciales allemandes et que celles-ci s'apprêtent à participer aux missions que leur définit le Commandement de l'OTAN dans le cadre des projets expansionnistes américains en Mésopotamie et en Syrie. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV