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Syrie: la Russie pourra-t-elle contrer la guerre Israël/Iran?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président russe Vladimir Poutine. ©AFP

Après la farppe contre l'aéroport T4 à Homs, Israël joue avec le feu : alors que l'Iran affirme qu'il se permet de venger la mort de ses sept conseillers militaires, les Israéliens semblent s'être engagé dans un mouvement de fuite en avant. Pas un jour ne passe sans que les Israéliens ne menacent Damas, le Hezbollah ou encore l'Iran, tenant toutefois à souligner qu'ils ne cherchent pas la guerre.

Après les délires de ces derniers jours du Premier ministre et du ministre israélien des Affaires militaires visant tour à tour l'Iran, la Syrie voire la Russie, l'ancien ministre des Affaires militaires, Moshé Yaalon a affirmé à Sputnik qu’Israël était conscient qu’il n’existait pas de lien direct entre la Russie et le Hezbollah mais il a critiqué le comportement de Moscou. Pourquoi? la Russie livre des armes au Hezbollah, peut-être pas directement mais via la Syrie. 

Dans un article signé Maxim A. Suchkov, al-Monitor écrit que sur fond de "l’escalade des tensions entre Israël et l’Iran", Moscou chercherait apparemment à "trouver un mécanisme afin de résoudre ce problème". L'article évoque la conférence sécuritaire de Sotchi, en Russie qui s'est réunie les 25 et 26 avril pour la neuvième fois en présence de hauts représentants pour les questions de sécurité. Les secrétaires des conseils de sécurité, les assistants des présidents de la République ainsi que les chefs des services de renseignement de 118 pays  y prenaient part. 

"Tout au long de cette réunion de deux jours, le secrétaire du Conseil de sécurité de Russie Nikolaï Patrouchev a organisé 40 réunions bilatérales ainsi que des réunions séparées avec les représentants de l’Iran et d’Israël. Un jour avant cette conférence, Nikolaï Patrouchev a rencontré son homologue iranien Ali Chamkhani. Le lendemain, M. Patrouchev s’est entretenu avec son homologue israélien Eitan Ben-David. En effet, la Russie a tenté de jouer le rôle de médiateur, ajoute al-Monitor tout en posant la question suivante : " Quelles sont les chances de succès d'une telle médiation, si celle-ci s'avérait toutefois vraie?" 

"Au cours des derniers mois, il y a eu de nombreuses affirmations selon lesquelles la Russie a de sérieux défis à relever pour rétablir un équilibre entre l'Iran et Israël en Syrie. En effet, la Russie cherche à jouer là un numéro d'équilibriste qui est bien loin d'être facile à tenir tant est grande la tension entre Téhéran et Tel-Aviv. Les Russes servent pour le moment «d'airbag» entre Israël et l'Iran".

Tout se résume en ceci: la Russie peut-elle demander à l'Iran et au Hezbollah de se retirer du sud de la Syrie, Etat souverain qui a lui-même demandé à l'axe de la Résistance d'y être présent?

Al-Monitor poursuit : "Il semblerait que Moscou n'ait pas formulé une telle demande auprès des Iraniens d'où les sorties anti-russes de ces derniers jours des autorités de Tel-Aviv. Les officiels israéliens sont allés jusqu'à menacer de frapper les batteries de missiles antimissiles S-300 si la Russie finissait par en livrer à l'armée syrienne. Ces menaces se sont heurtées au refus catégorique de Poutine"

L'ambassadeur de Russie à Tel-Aviv, Alexander Shein, a déclaré qu'il « ne pouvait pas imaginer les israéliens frapper les S-300 syriens».

« La Russie comprend les préoccupations d’Israël quant à sa sécurité nationale. N'empêche qu'elle est bien inquiète de l’état des relations entre Israël et l'Iran, vu les menaces réciproques échangées mutuellement. Ceci pourrait entraîner une aggravation de la situation au Moyen-Orient », a dit l’ambassadeur russe. La Russie, conclut Maxim A. Suchkov, l’auteur de l’article, cherche à éviter l'ouverture d'un nouveau front de combat dans le sud syrien et ce sera là un grand teste pour les relations Russie/Israël.

"Alors que les USA ont réussi à engager directement l'Otan en Syrie, rien ne dit qu'ils ne feraient pas de même avec Israël. Les Américains poussent les Israéliens à entrer directement en guerre car ce serait une guerre à la fois contre l'Iran et la Russie. Une multiplication des fronts, c'est ce que souhaitent les USA. Si Israël finit par céder, ses relations avec Moscou, déjà largement écornées en Syrie, en sortiront encore plus affaiblies". 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV