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Israël accuse l'Iran de vouloir construire une usine de fabrication de missiles au sud du Liban

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le missile antichar iranien, Toophan (Tempête). ©IRNA

Israël accuse l’Iran de vouloir fabriquer un site de production de missiles au sud du Liban à l’effet du Hezbollah. Info ou intox, l’idée a tout de même de quoi séduire les Libanais et en particulier le Hezbollah. Al-Ahed revient sur le sujet et écrit :

« Pays constamment exposé puisque frontalier avec Israël, le Liban a-t-il intérêt à fabriquer des missiles ? Ces jours-ci, la presse et les officiels Israéliens ne cessent d’accuser l’Iran de chercher à construire un site balistique dans le sud du Liban. Ils en rajoutent même, en affirmant que des ADMS pourraient aussi y être fabriquées. Ces missiles, dont Israël dit craindre, seraient identiques à ceux dont se procurerait le Hezbollah, en Syrie, en Iran ou ailleurs. Ce seraient des missiles encore plus précis, plus puissants que ceux que possède le mouvement de Résistance libanaise ». 

Et le journal de poursuivre :

« Et si le Liban se mettait à fabriquer ses missiles ? En effet, le gouvernement libanais et le Hezbollah partagent une conception commune du péril que représente Israël pour le Liban. Israël qui occupe depuis 2006, les fermes de Chebaa, se paie le luxe de violer régulièrement le ciel du Liban, au mépris de la souveraineté libanaise. Pourquoi ne pas prendre le taureau par les cornes et faire en sorte qu’Israël ait des remords à prendre le Liban pour une éternelle proie facile ? D’autant plus que le Liban, s’il venait à se doter d’usines de fabrication de missiles, saurait tout bonnement se défendre contre les violations israéliennes, tout en privant Israël de l’un de ses prétextes les plus usités pour bombarder le Liban et la Syrie, à savoir l’acheminement d’armes à destination du Hezbollah. Et puis, la Résistance perçoit sa confrontation avec Israël dans une perspective beaucoup plus large. Sa mission originelle consiste à participer du mieux qu’elle peut, à la libération des territoires palestiniens où musulmans et chrétiens subissent l’occupation sioniste. Tout renforcement des capacités logistiques et technologiques du Liban et partant du Hezbollah reviendrait donc à appuyer la cause palestinienne.

Le journal évoque dans la foulée le conflit en Syrie et poursuit :

« Et c’est là qu’apparaît, un autre argument en faveur des partisans de l’idée d’une autosuffisance libanaise en termes de fabrication des missiles : la sécurité régionale. Depuis 2011 des centaines de frappes aériennes ou d'attaques de missiles israéliennes ont eu lieu en Syrie, sous prétexte d’un trafic d’armes qui y aurait lieu à destination du Hezbollah. Le président Assad vient tout juste d’ailleurs de menacer de riposter toute frappe israélienne à venir. Il serait donc bien opportun que l’État syrien puisse contrer les raids israéliens par des missiles fabriqués dans le sud du Liban, d’abord parce qu’il n’y aurait plus aucune contrainte ni en termes de quantité de missiles à acquérir ni en termes de leur transfert. Et aussi, parce qu’Israël ne pourra plus viser le sol syrien sous prétexte de vouloir y contrer le Hezbollah. »

Près de 70 ans de domination israélienne dans la région l’a bien prouvé, la meilleure défense face à Tel-Aviv, c’est l’attaque. En ce sens, qu’un site de fabrication de missiles est construit au sud du Liban aurait deux avantages tous deux stratégiques : le renforcement du front inter-libanais en ce sens que l’État et le Hezbollah parviendront à un mécanisme commun pour donner corps à cette ingénieuse idée. Un Liban doté de pouvoir balistique saura mieux se défendre et défendre ses alliés. Il saura imposer à la partie israélienne ce qu’on appelle en géostratégie, l’équilibre de la terreur, quitte à limiter sa marge de manœuvre. Mais ce ne sont pas uniquement les Libanais, les Syriens ou les Palestiniens qui tireront profit d’un Liban « balistique ». La Russie y trouvera, elle aussi, son compte. Pourquoi ? Entre la Syrie, l’Iran et Israël, Moscou n’a cessé de se donner du mal pour trouver un équilibre. Or un site balistique au sud du Liban, c’est ce qu’il faut aux Russes pour pouvoir rétablir enfin cet équilibre tant attendu et si difficile à retrouver.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV