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Syrie: la Russie a mis en garde Israël

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les batteries de missiles S-300. (Archives)

Selon le journal israélien Yediot Aharonot, le ministre russe de la Défense aurait lancé un sévère avertissement à Israël au cours de sa récente visite à Tel-Aviv.

Le journal israélien souligne que " la mise en garde russe", l'une des "plus sévères jamais lancées à Israël", aurait eu lieu après les menaces formulées par Israël contre la Syrie et ses alliés iraniens et du Hezbollah, quant à leur présence dans le sud syrien. 

"Le général russe a mis en garde Israël contre la poursuite de ses raids contre le sol syrien et il a lancé la phrase fatidique : " vous, Israéliens, vous ne pouvez plus frapper des cibles en Syrie puisque la Russie a fini par livrer au gouvernement syrien des batteries de missiles antiaériens", affirme Choïgou cité par Yediot Aharonot. 

Le dernier raid d'Israël contre la Syrie remonte au 7 septembre, raid qui a visé un centre de recherche militaire à Masyaf, non loin du port stratégique de Tartous. C'est dans ce port que la Russie détient sa seule base navale en Méditerranée. 

Cette mise en garde "sévère", ainsi que le qualifie le journal, semble avoir apporté ses fruits. A peine quelques heures après avoir accusé le Hezbollah " d'avoir tiré deux missiles depuis le sol syrien contre le Golan (occupé)" le ministre israélien des Affaires militaires, Avigdor Lieberman est revenu sur ses propos. Les médias israéliens ont d'ailleurs désavoué le ministre de concert, estimant que l'intéressé "avait exprimé ses propres points de vue". La panique provoquée par les propos irréfléchis de Lieberman a été telle que le bureau du Premier ministre israélien, d'habitude prompt à monter au créneau contre le Hezbollah, a affirmé dans un communique que " les propos du ministre de la Défense n'engageait que lui-même" et que " le Premier ministre n'est pas au courant des données " qui ont permis à Lieberman de conclure à une implication du Hezbollah dans cette supposée attaque.  

Al Mayadin revient sur cette "marche arrière collective" des milieux politiques israéliens après les propos de Lieberman : " la chaîne 2 de la TV israélienne affirme ainsi n'avoir aucune information fiable plaidant en faveur de l'existence d'un quelconque lien entre le groupe qui a tiré des roquettes contre le Golan et le Hezbollah" . La chaîne satellitaire israélienne, Kan, va encore plus loin: citant des milieux politiques de Tel-Aviv, elle accuse Lieberman d'avoir tenu des "propos irréfléchis et non-fondés ", propos identiques à ceux qui "déclenchent souvent des guerres inutiles". Les sources sécuritaires israéliennes désavouent eux aussi formellement Lieberman. 

Le ministre israélien avait soutenu que les tirs de roquettes contre le sol israélien était "l'oeuvre directe du Hezbollah", oeuvre accomplie "sans qu' Assad en soit tenu au courant".Lieberman est même allé jusqu'à exiger à Assad de mettre fin à " ces agissements du Hezbollah". 

Pour de nombreux analystes, la réaction unanime qu'a suscité le discours de Lieberman trahit les défaillances qui empêchent en ce moment le régime de Tel-Aviv à envisager une confrontation directe avec Damas et le Hezbollah. La Russie semble vouloir tenir aux côtés non seulement de Bachar mais aussi du Hezbollah. Il y a à peine 10 jours, la DCA syrienne a tiré en direction des avions de combat israélien qui violaient l'espace aérien du Liban et s'apprêtaient à cibler le sol syrien. L'onde de choc de cette démarche continue encore à traverser Israël. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV