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Doha, sous les pressions américano-israéliennes pour avoir abrité les cadres du Hamas

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'émir du Qatar, Tamim ben Hamas Al-Thani (C), entouré de l'ancien chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal (D) et du chef de l'Autorité autonome palestinienne, Mahmoud Abbas, à Doha le 21 août 2014. ©AFP

Le Qatar se trouve sous fortes pressions pour avoir abrité des leaders du Hamas. Reste à savoir que si le pays cédait à ces pressions, quel pays de la région pourrait accueillir les cadres du mouvement palestinien.  

Selon Rai al-Youm, la décision du Qatar d’expulser certains hauts cadres du Hamas a été le résultat des pressions exercées sur Doha ces six derniers mois par les États-Unis et Israël.

Dans un article publié, lundi 5 juin, l’éditorialiste de Rai al-Youm, Abdel Bari Atwan, s’attarde sur cette affaire :

« Au cours de ces six derniers mois, le Qatar a subi de fortes pressions exercées par Washington et Tel-Aviv, pour avoir accueilli des leaders du Hamas, dont l’ancien chef du bureau politique du mouvement, Khaled Mechaal, ainsi que d’autres hauts responsables du Hamas comme Moussa Abou Marzouk, Mohamed Nazzal, Izzat al-Rashaq et Saleh al-Arouri, alias Abou Mohammad. À noter que ce dernier avait été expulsé du territoire turc, comme un préalable à la réconciliation d’Ankara avec Israël. »

Al-Arouri a eu un rôle saillant dans la création, en Cisjordanie, de la branche militaire du Hamas, les Brigades de Qassam et a purgé plus de 15 ans de prison dans les geôles israéliennes. Il est considéré, par Israël, comme l’un des auteurs de l’enlèvement et de l’assassinat des trois colons israéliens à al-Khalil, ce qui avait eu lieu, d’ailleurs, en représailles à un crime des colons israéliens ayant brûlé vif l’adolescent palestinien Mohammed Abou Khidr, précise l’éditorialiste de Rai al-Youm. Atwan ajoute qu’Israël a alors prétexté toute cette affaire pour lancer la guerre en 2014 contre la bande de Gaza.

Citant des sources diplomatiques, Atwan rappelle que la rencontre entre le président américain Donald Trump et l’émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad, en marge du sommet de Riyad, a eu lieu dans un climat tendu. Lors de cette rencontre, Trump a notifié au cheikh Tamim ses contestations au sujet de la présence à Doha des leaders du Hamas et surtout, les plaintes d’Israël à ce sujet.

« Bref, le Qatar n’est pas plus fort que la Turquie qui a cédé aux pressions américano-israéliennes pour expulser Al-Arouri. Il est donc possible qu’Ismaïl Haniyeh ait renoncé à se rendre au Qatar à la demande de Doha. »

« Mais si le Qatar finit par se soumettre aux pressions américaines, la question qui s’impose est de savoir où les leaders du Hamas iront s’installer. Se rendront-ils en Turquie ou au Liban ou retourneront-ils à Gaza ? », ajoute l’auteur avant de conclure que cette importante question serait à l’ordre du jour d’une délégation du Hamas qui s’est rendu ces derniers jours au Caire.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV