En Syrie, les paramilitaires kurdes ont confié le contrôle des villages de l’ouest de Manbij au gouvernement syrien.
Le groupe connu sous le nom de Conseil militaire de Manbij, ville du nord de la Syrie, a annoncé qu’il confiait au gouvernement syrien le contrôle des villages situés à l’ouest de cette ville de la province d’Alep, suivant un accord avec Moscou.
L’agence Reuters, qui rapporte la nouvelle, a également annoncé que ces villages avaient été ces derniers jours le théâtre d’affrontements entre les paramilitaires soutenus par Ankara, d’un côté, et les paramilitaires du Conseil militaire de Manbij, de l’autre. Les paramilitaires kurdes affiliés à ce groupe sont considérés comme étant les alliés de Washington.
La chaîne de télévision Rudaw a confirmé la nouvelle. Selon cette chaîne syrienne en langue kurde, le Conseil militaire de Manbij a publié un communiqué selon lequel les villages situés près d’al-Bab, qui sont sur la ligne de front des affrontements avec les forces de l’opération Bouclier de l’Euphrate, ont été évacués et leur contrôle a été confié aux gardes-frontières syriens.
« Cette mesure vise à protéger les civils, ainsi que la ville de Manbij et sa banlieue, face aux attaques des forces soutenues par la Turquie », précise le communiqué du Conseil militaire de Manbij.
Ces évolutions ont suscité la colère des paramilitaires de la soi-disant Armée syrienne libre (ASL) qui, selon la chaîne al-Hadath, ont annoncé vouloir poursuivre leurs opérations dans le Nord syrien.
Et bien évidemment, la Turquie aussi y a réagi. Citant le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavusoglu, la chaîne Sky News a annoncé dans un rapport qu’aucune entente n’avait été trouvée avec les Russes pour confier à l’armée syrienne le contrôle des villages de Manbij. Par ailleurs, la chaîne al-Arabiya se réfère, elle aussi, aux déclarations de M. Çavusoglu, pour dire que la Turquie s’est entendue avec la Russie à propos d’un arrêt des affrontements dans la banlieue d’al-Bab.
La Turquie a déployé depuis le 24 août 2016 des chars et des effectifs militaires dans le Nord syrien, dans le cadre de l’opération Bouclier de l’Euphrate, afin, selon les responsables turcs, de combattre Daech et les combattants kurdes. Depuis, Ankara soutient les paramilitaires de l’ASL dans les zones sous contrôle de Daech.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé le mardi 28 février que le temps était venu d’avancer vers Manbij, une ville qui « appartient aux Arabes et non au PYD (Parti de l’union démocratique) et aux YPG (Unités de protection du peuple) », selon ses propres termes.
Erdogan a ajouté avoir demandé aux États-Unis, à différentes occasions, d’arrêter de soutenir les forces kurdes en Syrie, surtout les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants arabes et kurdes.