La Belgique a exprimé, vendredi, son « vif regret » à la suite de l'annonce par les États-Unis de nouvelles sanctions visant deux juges de la Cour pénale internationale (CPI), qualifiant cette décision d'atteinte à la lutte contre l'impunité.
Dans une déclaration publiée sur X, Maxime Prévot, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères belge, a affirmé que « la Belgique regrette vivement les nouvelles sanctions supplémentaires des États-Unis à l'encontre de deux juges » de la juridiction basée à La Haye.
Selon le diplomate belge, « cette mesure porte une nouvelle atteinte à l'indépendance de la justice et à la lutte contre l'impunité ».
Bruxelles a tenu à saluer la « résilience » de la Cour face à ces pressions. « Nous continuerons de soutenir la Cour dans l'exercice de son mandat en toute indépendance et impartialité, afin de garantir la justice pour les victimes », a ajouté Maxime Prévot.
Cette prise de position intervient quelques heures après celle de la France, qui a également condamné ces mesures coercitives, appelant Washington à les retirer et dénonçant une attaque contre « l’ensemble des 125 États parties au Statut de Rome ».
Ces réactions font suite à l'annonce, jeudi, par le secrétaire d'État américain Marco Rubio, de sanctions ciblant le juge géorgien Gocha Lordkipanidze et le juge mongol Erdenebalsuren Damdin. L'administration américaine les accuse de s'être « directement engagés » dans un « ciblage illégitime d'Israël ».
La CPI avait immédiatement réagi en rejetant « fermement » ces mesures, y voyant une « attaque flagrante » contre l'État de droit.
Ces sanctions, mises en œuvre conformément au décret présidentiel de Trump, restreignent l'accès aux services essentiels et interdisent l'entrée sur le territoire américain. Elles font suite à l'émission par la CPI de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Guerre Yoav Gallant pour « crimes contre l'humanité et crimes de guerre » commis durant la guerre génocidaire contre Gaza.
Ces mesures hostiles s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large de pression sur la Cour pour annuler ces mandats d'arrêt. Le procureur général de la CPI, Karim Khan, a notamment reçu des menaces quant aux conséquences de l'émission de tels mandats, y compris des avertissements de la part de responsables proches des dirigeants israéliens.
Depuis octobre 2023, l'armée israélienne a tué environ 70 669 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, et en a blessé 171 165 autres lors d'une guerre meurtrière qui se poursuit à Gaza.
Des experts affirment que le régime israélien, avec le soutien des États-Unis et des pays occidentaux, a commis des actes de génocide contre les Palestiniens dans le territoire assiégé.