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Renforcement majeur des relations bilatérales entre l’Iran et la Russie

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Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, (à gauche) et son homologue russe, Serguei Lavrov, ont assisté à une conférence de presse conjointe, ce mercredi 17 décembre 2025, à Moscou. ©IRNA

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, se sont exprimés lors d’une conférence de presse conjointe qui s’est tenue à l’issue de leur rencontre ce mercredi 17 décembre à Moscou. Parmi les sujets importants discutés figurent les relations bilatérales, la coopération économique, les sanctions unilatérales occidentales, le dossier nucléaire iranien, la guerre en Ukraine, les tensions Washington-Caracas, ainsi que la situation du Caucase du Sud.

Lors de ce point de presse, le chef de la diplomatie iranienne a abordé les liens économiques entre Téhéran et Moscou ainsi que les sanctions sévères imposées à la fois à l’Iran et à la Russie.

Dans le droit fil de répondre aux besoins économiques des deux pays et de faire face aux sanctions, M. Araghchi a indiqué que des échanges sont en cours ajoutant que la coopération économique s’est diversifiée, notamment dans les domaines du transport, du transit et de l’énergie. Il a aussi annoncé que la commission mixte économique Iran-Russie, qui comprend 17 groupes de travail spécialisés, se tiendra en février 2025.

Selon ses termes, l’Iran et la Russie partagent des points de vue communs sur les sanctions, et coopèrent étroitement dans le cadre des organisations internationales et régionales.

« Nos deux pays, membres d’institutions telles que les BRICS, l’Organisation de coopération de Shanghai et l’Union économique eurasienne, poursuivent leurs interactions conjointes », a-t-il ajouté, avant de souligner que Téhéran et Moscou disposent d’une coordination opérationnelle pour contrer les sanctions illégales des États-Unis et s’opposent aux mesures coercitives et aux sanctions unilatérales.

M. Araghchi a ainsi fait état du renforcement majeur des relations bilatérales entre l’Iran et la Russie, notamment au cours de l'année en cours, avant d’indiquer que la signature de l’accord de partenariat global entre les deux pays a donné un nouvel élan à la coopération Téhéran-Moscou.

Dans l’accord signé ce mercredi 17 décembre avec M. Lavrov, l’agenda des ministères des Affaires étrangères des deux pays pour les années 2026-2028 a été défini, et servira de feuille de route pour les coopération des trois prochaines années.

En ce qui concerne le programme nucléaire iranien, Abbas Araghchi a rappelé que l’Iran est un membre engagé du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), tout en précisant que Téhéran ne renoncera nullement à ses droits, y compris l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire et l’enrichissement de l’uranium.

Par ailleurs, il a affirmé avoir discuté avec son homologue russe sur le Caucase du Sud, l’Afghanistan, l’Ukraine et la Palestine, ainsi que les crimes commis par le régime israélien dans la bande de Gaza.

À propos du Caucase et de l’Asie centrale, le chef de la diplomatie iranienne a mis l’accent sur le fait que la sécurité et la stabilité doivent être assurées par les pays de la région eux-mêmes, affirmant que des consultations sont en cours pour la tenue de la prochaine réunion 3+3.

Interrogé sur les pourparlers avec Washington, M. Araghchi a souligné qu’aucun message n’a été transmis aux États-Unis de la part de la République islamique, avant de préciser que Téhéran n’a jamais quitté la table des négociations. C’est Washington qui a trahi la diplomatie, a-t-il déploré, indiquant que les négociations ne seront possibles si et seulement si les États-Unis modifient leur approche et acceptent un dialogue sur un pied d’égalité.

Le ministre iranien des Affaires étrangères a souligné que la Russie a toujours soutenu le droit de l’Iran à l’enrichissement de l’uranium, ajoutant que Moscou a adopté une position logique, légale et constructive concernant l’activation par la troïka européenne du mécanisme de retour automatique des sanctions internationales, dit snapback.

De plus, il a fait part de la nécessité de renforcer les relations culturelles, encore en deçà du niveau des relations politiques et économiques, appelant à développer les échanges culturels et la diplomatie parlementaire.

Concernant les trois pays européens, M. Araghchi a estimé qu’ils ne disposent plus d’aucune capacité ni base légale pour des négociations, ajoutant qu’il n’existe aucun motif de dialogue avec eux sur le programme nucléaire iranien.

Dans une autre partie de son discours, le ministre iranien des Affaires étrangères a évoqué la coopération entre Téhéran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Il a rappelé que l’Iran continue à respecter le TNP, tout en soulignant que les réalités sur le terrain ont changé après les attaques non provoquées israélo-américaines contre les installations nucléaires iraniennes, en juin 2025.

Le chef de la diplomatie iranienne a ajouté que toutes les demandes de l’AIEA doivent désormais être examinées par le Conseil suprême de la sécurité nationale de la RII (CSSN) en allusion à une loi du Parlement iranien.

Pour sa part, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que les discussions avec son homologue iranien ont porté sur plusieurs sujets importants, dont le commerce, l’économie et les investissements, avec l’objectif d’accroître les échanges entre les secteurs privés des deux pays.

Il a évoqué les projets conjoints, notamment la centrale nucléaire de Bouchehr, ainsi que le projet ferroviaire Rasht–Astara, destiné à renforcer le corridor Nord-Sud, faisant part de la volonté de Moscou de renforcer ses liens avec Téhéran dans tous les domaines.

Concernant les actions des États-Unis dans les Caraïbes, M. Lavrov a affirmé que tous y prêtent attention, à l’exception des Européens, accusant ces derniers de chercher à attirer l’attention de Donald Trump.

À propos du programme nucléaire iranien, le chef de la diplomatie russe a indiqué que la Russie, à l’instar de l’Iran, souhaite une normalisation de la situation, rappelant la coopération nucléaire étroite entre Moscou et Téhéran.

Selon lui, la Russie est pleinement disposée à jouer un rôle de médiateur si l’Iran en exprime le besoin et si l’autre partie n’y est pas opposée.

En ce qui concerne la coopération entre l’Iran et l’AIEA, il a déclaré que la volonté et la bonne foi existent du côté iranien, regrettant que l’Agence n’ait toujours pas réagi aux attaques contre les installations nucléaires iraniennes.

Sergueï Lavrov a aussi mis l’accent sur la nécessité de formation d’un système multipolaire mondial.

Lors de cette conférence de presse, les deux hommes ont condamné les sanctions illégales et unilatérales, annonçant leur alignement s pour les contrer.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV