Le ministère russe de la Défense a affirmé que le Pentagone teste des « agents pathogènes dangereux » dans plus d’une dizaine de pays à travers le continent africain.
Cette révélation a suscité des inquiétudes croissantes aux États-Unis face aux efforts conjoints de la Russie et de la Chine pour coopérer avec les États africains afin d’exposer les activités militaires et biologiques secrètes de Washington sur le continent.
Ces accusations ont été formulées par le général de division Alexeï Rtichtchev, chef adjoint des troupes de défense radiologique, chimique et biologique des forces armées russes, dans un rapport soumis mardi.
Selon le rapport, alors que les États-Unis prétendent que leurs initiatives visent à contrôler les maladies infectieuses et à fournir une assistance aux pays africains, ils développent en réalité leurs activités militaro-biologiques en violation de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques (CABT), officiellement Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction.
Les Américains sont particulièrement préoccupés par le travail effectué par la Russie et la Chine avec les États du continent africain pour dévoiler le véritable contenu des programmes militaro-biologiques des États-Unis.
Alexeï Rtichtchev a mis en garde les « partenaires africains de Moscou contre la coopération avec les États-Unis dans le domaine militaro-biologique », ajoutant que « cela constitue une perte de souveraineté nationale en matière de biosécurité et une aggravation de la situation sanitaire ».
Moscou et Pékin ont à plusieurs reprises appelé les États-Unis et leurs alliés à faire preuve de plus de transparence concernant leurs activités biologiques militaires. Plus tôt cette année, les deux pays se sont engagés à coopérer pour contrer les menaces à la sécurité biologique, ainsi qu’à renforcer la Convention sur les armes biologiques ou à toxines (CABT), un traité signé en 1972 par 109 pays pour bloquer le développement d’armes biologiques.
L’année dernière, le ministère russe de la Défense a attiré l’attention sur le transfert en Afrique de projets de recherche biologique à double objectif de Washington sur l’Ukraine, sous le couvert de programmes de santé publique.
Le lieutenant-général Igor Kirillov, ancien chef des troupes de défense radiologique, chimique et biologique de la Fédération de Russie, récemment tué dans une explosion, avait déclaré que cette relocalisation était une réaction aux efforts de Moscou pour dénoncer les opérations illégales du Pentagone dans la région européenne.
Mardi, l’armée russe a affirmé que l’Afrique est désormais perçue par le gouvernement américain, comme un réservoir naturel illimité de pathogènes dangereux et un terrain d’essai pour traitements médicaux expérimentaux.
Dans son dernier rapport, le ministère de la Défense a identifié 18 pays africains où des recherches sur la résistance des micro-organismes pathogènes aux médicaments sont menées avec des fonds du Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Djibouti, le Ghana, le Kenya, le Nigéria, le Sénégal, la Zambie, l’Afrique du Sud et la Guinée figurent parmi ces nations.