Le nouveau dirigeant de facto de la Syrie a rompu son silence sur les agressions continues du régime israélien contre ce pays depuis le renversement du président Bachar al-Assad, affirmant que Damas « ne s'engagera pas » dans un conflit avec le régime de Tel-Aviv.
« Nous n'avons pas l'intention de nous engager dans un conflit avec Israël », a expliqué samedi à la télévision syrienne le chef de Hayat Tahrir al-Cham (HTC), Ahmed al-Sharaa, connu sous son nom de guerre Abu Mohammad al-Julani, disant que « la Syrie est trop épuisée pour un conflit avec Israël ».
Le fondateur de la branche syrienne d'Al-Qaïda et ancien commandant adjoint de Daech a également déclaré qu'Israël n'avait plus aucune raison d'attaquer la Syrie car « le Hezbollah et l'Iran n'existent plus ».
Cependant, Sharaa n’a pas évoqué les nombreuses attaques d'Israël contre les industries militaires syriennes, la destruction de la marine syrienne, l'occupation de vastes étendues de terres sur les hauteurs du Golan et son projet d'y rester « jusqu'à l'hiver ».
Al-Julani a dit que HTC et ses alliés « n’ont aucune hostilité avec la société iranienne », mais a allégué que l'offensive éclair soutenue par les États-Unis et la Turquie qui a renversé le gouvernement Assad en Syrie était « une victoire sur le dangereux projet politique iranien dans la région ».
Des groupes armés soutenus par l'étranger, dirigés par HTC, ont pris le contrôle de Damas le 8 décembre et ont déclaré la fin du régime du président Assad lors d'une offensive surprise lancée depuis leur bastion dans le nord-ouest de la Syrie, atteignant la capitale en moins de deux semaines.
La Syrie est en proie à une insurrection terroriste depuis 2011, lorsque divers groupes armés, soutenus par les pays occidentaux et leurs alliés régionaux, ont tenté de renverser le gouvernement syrien. Pendant ce temps, l’Iran et la Russie ont soutenu le gouvernement syrien légitime dans sa lutte contre les terroristes.
Lors de son discours Sharaa a confirmé que HTC et ses alliés étaient en contact avec les pays occidentaux et « menaient des discussions avec la Grande-Bretagne pour rétablir sa représentation à Damas ».
Le secrétaire d'État Anthony Blinken a également confirmé que les États-Unis étaient en contact direct avec HTC, même si le gouvernement américain avait lancé une prime de 10 millions de dollars pour la tête de Sharaa.