La Turquie a officiellement rouvert son ambassade dans la capitale syrienne, Damas, après l'avoir fermée il y a plus de dix ans lorsque le conflit syrien parrainé par l'étranger a débuté.
Ankara a nommé plus tôt cette semaine l'ambassadeur de Turquie en Mauritanie, Burhan Koroglu, au poste de chargé d'affaires par intérim à l'ambassade de Turquie à Damas.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, avait officiellement nommé Koroglu à ce nouveau poste jeudi.
Dans une interview accordée vendredi soir à la chaîne de télévision NTV, Fidan a déclaré que Koroglu et son équipe s'étaient rendus à Damas jeudi et que l'ambassade était prête à devenir opérationnelle.
Située près de la place Rawda de la ville, dans une zone où se trouvent également les missions diplomatiques de nombreux autres pays, l'ambassade de Turquie a suspendu ses activités le 26 mars 2012, après l'intensification de la crise syrienne.
Le personnel de l’ambassade et ses familles sont retournés en Turquie suite à la fermeture de la mission.
A lire: Syrie : pourquoi Assad refuse-t-il de rencontrer Erdogan ?
La réouverture de l'ambassade de Turquie à Damas intervient après la chute du gouvernement de Bachar al-Assad il y a près d'une semaine.
Depuis la chute du gouvernement Assad, le consulat général de Syrie à Istanbul poursuit ses opérations sans interruption.
Des groupes armés, dirigés par Hayat Tahrir al-Cham (HTC), ont pris le contrôle de Damas le 8 décembre et ont déclaré la fin du gouvernement du président Assad lors d'une offensive éclaire lancée depuis leur bastion dans le nord-ouest de la Syrie, atteignant la capitale en moins de deux semaines.
La Turquie, qui partage une frontière longue de 911 kilomètres avec la Syrie, est l'un des principaux soutiens des groupes d'opposition qui cherchaient à renverser Assad depuis le déclenchement de la guerre en 2011.
Bien que les responsables turcs aient fermement rejeté les allégations sur une quelconque implication de la Turquie dans le renversement du gouvernement Assad, les observateurs estiment que l'offensive, qui semble être alignée sur les objectifs à long terme de la Turquie, n'aurait pas pu avoir lieu sans le feu vert d'Ankara.
L'agence Reuters a rapporté lundi, citant un « diplomate de la région » et un membre présumé des groupes anti-Assad, que les groupes armés avaient informé la Turquie de leur intention de lancer une offensive majeure contre le gouvernement Assad il y a environ six mois.
A lire: Assad lie le rapprochement avec la Turquie à la fin de l'occupation
Les rapports font état d'un soutien fort aux groupes armés de la part d'Ankara et de certains États occidentaux, qui ont agi comme principaux appuis de ces groupes depuis le déclenchement du terrorisme parrainé par l'étranger en Syrie en 2011.