Le président syrien Bachar al-Assad a lié un rapprochement négocié par la Russie avec la Turquie à la fin de l'occupation par Ankara des parties nord du pays arabe et de son soutien aux groupes terroristes qui font des ravages et luttent contre le gouvernement de Damas.
Assad a fait ces remarques lors d'une réunion avec l'envoyé spécial du président russe pour la Syrie, Alexander Lavrentiev, et sa délégation qui l'accompagnait à Damas jeudi.
Le président Bachar al-Assad a rencontré, jeudi 12 janvier, l’envoyé spécial du président russe pour la Syrie, Alexandre Lavrentiev, dans la capitale syrienne, Damas. Les deux parties ont discuté des relations stratégiques syro-russes et des mécanismes de les consolider dans tous les domaines qui servent les intérêts des deux pays et des deux peuples amis.
Lors de l’entretien, qui a porté sur la situation régionale et internationale, le président Assad a affirmé que la bataille politique et médiatique, qui est actuellement la plus féroce dans le monde, implique plus de constance et de clarté dans les positions politiques, évoquant à cet effet la position de la Syrie soutenant l’opération militaire spéciale russe dans le Donbass.
Pour sa part, Lavrentiev a indiqué que la Russie apprécie les positions constructives de la Syrie depuis le début de l’opération militaire en Ukraine, faisant noter qu’il y a maintenant de nombreux pays dans le monde qui croient en la victoire de la Russie.
Il a en outre considéré qu’en dépit de fortes pressions qu’ils exercent, les États-Unis et leurs alliés ont échoué à isoler la Russie et la Syrie.
Lavrentiev a souligné que son pays évalue positivement la réunion tripartite entre les ministres de la Défense de la Syrie, de la Turquie et de la Russie, et réitéré l’importance de poursuivre et consolider de telles réunions au niveau des ministres des Affaires étrangères.
Et le président Assad de conclure : « Pour être fructueuses, ces réunions doivent être fondées sur une coordination et une planification préalable entre la Syrie et la Russie afin d’atteindre les objectifs et les résultats concrets que la Syrie attend, sur la base des principes de l’État et du peuple syriens qui insistent sur l’arrêt de l’occupation et du soutien au terrorisme. »
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déjà évoqué la possibilité d'un face-à-face avec Assad. Cette réunion, a-t-il dit, devrait être précédée de discussions entre les chefs des services de renseignement, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères.
Le quotidien de langue turque Aydinlik, citant des sources, a rapporté le 10 janvier qu'Erdogan pourrait rencontrer Assad avant l'élection présidentielle de juin en Turquie.
Le rapport indique que la rencontre entre les deux dirigeants est attendue dans le cadre de la troisième étape de la normalisation des relations turco-syriennes.
La Turquie a rompu ses relations avec la Syrie en mars 2012, un an après que le pays arabe se soit retrouvé en proie à une violence extrêmement meurtrière menée par des terroristes soutenus par l'étranger, y compris ceux qui seraient soutenus par Ankara.