« La menace des groupes terroristes armés actifs en Syrie ne se limite pas à ce pays et s'étendra à l'Irak, à la Jordanie et à la Turquie », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, ce vendredi 6 décembre, lors d'une conférence de presse conjointe avec ses homologues irakien et syrien, Fouad Hussein et Bassam al-Sabbagh, à Bagdad.
« Si la Syrie devient un fief pour les terroristes et que le terrain est préparé pour le retour des groupes terroristes, dont Daech, cela constituera une menace majeure pour toute la région », a-t-il averti.
Évoquant trois messages de la réunion tripartite de Bagdad, le diplomate iranien a indiqué : « Le premier message est de soutenir le gouvernement et le peuple syriens dans la lutte contre les groupes terroristes takfiristes. »
Il s’est dit convaincu que les groupes terroristes mènent leurs attaques dans le cadre d’un complot américano-sioniste, soulignant que « le rôle des sionistes dans la conception de cette conspiration ne doit pas être négligé ».
« L’Iran a toujours soutenu le gouvernement et le peuple syriens dans leur lutte contre les groupes terroristes et continuera de le faire de toutes ses forces et avec tout ce qui est nécessaire et demandé par le gouvernement syrien », a souligné Araghchi.
Le chef de la diplomatie iranienne a une fois de plus averti que le terrorisme ne connaissait pas de limites, avant d’affirmer que la lutte contre ce fléau ne devait pas se restreindre aux frontières.
« En vue d'assurer notre propre sécurité, nous devons soutenir la sécurité de nos voisins dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », a-t-il martelé.
Dans ce droit fil, il a appelé à une lutte non discriminatoire contre le terrorisme, rappelant que Hayat Tahrir al-Cham (HTC) et le Front Nosra ont été désignés comme groupe terroriste par les Nations Unies.
La Syrie est en proie à des agissements terroristes soutenus par l'étranger depuis mars 2011, Damas affirmant que les États occidentaux et leurs alliés régionaux aident les groupes terroristes à semer le chaos dans ce pays.
Le groupe terroriste Hayat Tahrir al-Cham a lancé le 27 novembre une attaque de grande envergure dans les provinces d'Alep et d'Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, prenant le contrôle de plusieurs zones. Depuis lors, les forces gouvernementales syriennes se livrent à de violents affrontements pour regagner du terrain.
« Victime du terrorisme, l'Irak continuera à lutter contre le terrorisme »
Le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein, a condamné l'offensive terroriste en cours en Syrie menée par des groupes désignés comme terroristes par l'ONU.
Hussein a déclaré que son pays a été victime du terrorisme et qu’il continuera à le combattre. Le diplomate irakien a ajouté que la sécurité de l’Irak est liée à la sécurité de la Syrie et d'autres pays voisins.
Le chef de la diplomatie irakienne a souligné l'importance d'empêcher l'extension de la guerre et des attaques terroristes vers son pays, affirmant que les forces armées et de sécurité irakiennes ainsi que les combattants du mouvement de résistance Hachd al-Chaabi et les Peshmergas kurdes sont pleinement préparés à protéger le territoire et le peuple irakiens.
« L'armée syrienne accomplit sa mission dans la lutte antiterroriste »
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Bassam al-Sabbagh, a quant à lui, déclaré que l'armée syrienne accomplissait sa mission de lutte contre les groupes terroristes, ajoutant que les agissements des terroristes avaient entraîné le déplacement forcé d'une partie de la population de son pays.
Al-Sabbagh a noté que les partisans des groupes terroristes ont violé les résolutions des Nations Unies et du Conseil de sécurité ainsi que les accords du processus de paix d'Astana.
Il a souligné que les menaces terroristes mettent en péril aussi bien la sécurité de la Syrie que celle de tous les pays de la région, sans manquer d'appeler à des efforts régionaux et internationaux pour lutter contre les groupes terroristes.