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Zoom Afrique du 20 avril 2024

Zoom Afrique du 20 avril 2024

Les titres de la rédaction :

  • Zimbabwe : SkyPower et ZETDC signent des accords de partenariat public-privé pour le plus grand projet solaire du pays
  • La Guinée succède au Gabon à la tête du Conseil africain des régulateurs de télécommunications
  • Nigeria : AMN renforce son offre Internet en zone rurale avec Starlink
  • Sénégal : Bassirou Diomaye Faye prend ses marques avec de premières visites en Mauritanie et en Gambie

Les analyses de la rédaction :

1. Burkina : la France totalement discréditée 

Après l’expulsion de deux Français soupçonnés par les autorités d’être des espions en décembre 2022, le rappel de l’ambassadeur de France au Burkina, Luc Hallade, puis le retrait des forces françaises en février 2023, trois diplomates français, dont deux conseillers politiques, à l’ambassade de France à Ouagadougou, ont été déclarés persona non grata « pour activités subversives ». Les concernés, Gwenaïelle Habouzit, Guillaume Reisacher et Hervé Fournier, sont sommés de quitter le pays dans les 48h qui suivent, et ce, à compter du jeudi 16 avril 2024.

Le 1er décembre dernier, quatre fonctionnaires français ont été arrêtés à Ouagadougou, mis en examen puis incarcérés. Ils étaient considérés comme des agents du renseignement par Ouagadougou. Une source diplomatique française citée par l’AFP affirme qu’il s’agissait de techniciens de maintenance informatique. Ils se trouvent aujourd’hui en résidence surveillée, selon des sources sécuritaires du Burkina.

Le Burkina Faso a réclamé et obtenu le départ de l’ambassadeur Luc Hallade en janvier 2023 et celui de l’armée française en février 2023. En mars 2023 et en septembre 2023 c’était le tour des coopérants militaires et de l’attaché militaire. On se rappelle également qu’en décembre 2023, deux « espions » français qui s’intéressaient aux activités des FDS burkinabè ont été chassés.

Cette évolution s’inscrit dans un contexte régional où plusieurs pays, dont le Mali et le Niger, ont également coupé leurs liens avec la France pour diversifier leurs partenariats, notamment avec la Russie. 

Le sentiment anti-occidental dominant et les liens de plus en plus étroits avec la Russie et la Chine sont des tendances constantes au Burkina Faso et au Mali voisins, déclare Rida Lyammouri, chercheur principal au Policy Centre for the New South, un groupe de réflexion basé au Maroc. « Il s’agit de la poursuite d’une mesure adoptée par le Burkina Faso et le Mali, qui a vu l’expulsion de diplomates et de journalistes français et la suspension de certains médias internationaux », a déclaré Lyammouri.

2. Niger : les USA acceptent leur défaite 

Les États-Unis ont finalement donné leur accord vendredi 19 avril pour retirer leur millier de soldats du Niger à la demande de Niamey. Des sources proches du dossier ont confirmé à Reuters le 19 avril 2024 que les États-Unis avaient accepté de retirer leurs troupes du Niger.

Le numéro deux de la diplomatie américaine, Kurt Campbell, a accepté la demande des autorités nigériennes lors d’une rencontre à Washington avec le Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine, ont affirmé plusieurs responsables américains à l’AFP sous couvert de l’anonymat. L’accord prévoit l’envoi d’une délégation américaine au Niger dans les prochains jours pour s’accorder sur les détails du retrait de ces troupes. Le département d’État américain n’a pas immédiatement réagi de manière officielle. Le calendrier du retrait n’a pas été précisé. Les États-Unis comptaient environ 1 100 soldats stationnés au Niger. Leur présence faisait l’objet de critiques croissantes de la part de la junte militaire au pouvoir au Niger depuis le coup d’État de septembre 2022. En décembre 2023, le Niger a dénoncé l’accord de coopération militaire qui autorisait la présence des troupes américaines.

3. Niger, Russie, AES : Tout s’accélère

par Mikhail Gamandiy-Egorov 

 À l’heure où les vestiges et les nostalgiques de l’unipolarité sont en train de vivre une défaite majeure sur l’arène mondiale, la région du Sahel et l’Afrique dans son ensemble deviennent des pôles majeurs pour la victoire de l’ordre multipolaire international. Le début du déploiement du Corps africain du ministère russe de la Défense au Niger fait partie intégrante de ces processus, au grand dam de l’extrême minorité planétaire. Les prévisions précédentes d’Observateur Continental vont à nouveau dans la confirmation, notamment en ce qui concerne l’affirmation de l’alliance militaro-sécuritaire entre la Russie et de nombreux pays du continent africain, particulièrement ceux de l’Alliance des États du Sahel (AES). Les tout récents développements au Niger, dont les autorités ont déjà chassé les forces hexagonales, accélèrent également le processus de la mise à la porte des troupes du régime étasunien. Faisant suite aux nombreux échanges entre les autorités nigériennes et russes au cours des derniers mois et semaines, notamment entre Salifou Mody et Iounous-Bek Evkourov, respectivement ministre de la Défense du Niger et Vice-ministre de la Défense de Russie, ainsi qu’entre les chefs d’État Abdourahamane Tchiani et Vladimir Poutine – des instructeurs du Corps africain du ministère russe de la Défense sont arrivés au Niger. Cette arrivée des militaires et spécialistes russes en terre nigérienne s’accompagne de la livraison de matériel militaire, commandé par les autorités de Niamey. Ainsi, la Fédération de Russie va doter le Niger d’un système de défense anti-aérien capable d’assurer le contrôle total de l’espace aérien national. Ce dernier point mérite d’ailleurs une attention particulière. Pour rappel, la base étasunienne censée être évacuée dans les plus brefs délais, plus exactement la base aérienne 201 Niger située dans la ville d’Agadez, se trouvant sous contrôle du sulfureux Commandement des États-Unis pour l’Afrique (AFRICOM) – représente précisément une base pour des opérations avec l’implication de drones – permettant aux forces du régime washingtonien de surveiller une importante partie non seulement de la région du Sahel, mais également plus globalement du continent africain.

De ce fait, la mise en place d’un système anti-aérien russe avec l’implication d’instructeurs et de militaires en provenance de Russie qui participeront à la formation de leurs homologues nigériens, d’autant plus dans un domaine, à l’instar d’autres, où Moscou a nettement de l’avance sur ses adversaires des régimes occidentaux – permettra de 1) À protéger la sécurité du territoire national contre les éventuelles provocations de la part de troupes d’occupation étasuniennes, poussées vers la sortie. Et de 2) – à certainement accélérer le processus de départ des éléments washingtoniens. À l’heure où non seulement les autorités, mais également la population du pays – réclame massivement et immédiatement le départ étasunien, suite à celui des vassaux et sous-traitants hexagonaux de Washington. Ces développements confirment également et une fois de plus la responsabilité historique des pays membres de l’Alliance des États du Sahel, une responsabilité qui place l’AES, composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger – en première ligne dans la défense et la promotion du panafricanisme et de l’ordre multipolaire international à l’échelle continentale africaine. Quant à la rhétorique à venir des représentants du régime washingtonien – il ne faut certainement pas s’attendre à une quelconque originalité. Condamnations, menaces, pressions, voire sanctions, de nouvelles tentatives de déstabilisation – sont les éléments de prédilection de l’extrême minorité planétaire. Le souci pour ces derniers est que cette rhétorique n’impressionne plus toutes ces nations ayant décidé fermement à prendre leur destin en main. Quant au parasitage que représente ladite minorité mondiale – les remèdes existent toujours. Une chose est sûre – les derniers développements marquent l’accélération et une nouvelle étape importante entre l’Alliance des États du Sahel et la Russie, et plus généralement parlant – entre les nations souverainistes et panafricanistes avec les principaux partisans et promoteurs de l’ordre multipolaire international contemporain. Et cela – est essentiel.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV