L'Afrique du Sud affirme que ses citoyens qui combattent aux côtés des forces israéliennes dans la bande de Gaza assiégée seraient arrêtés à leur retour chez eux, près de trois mois après que Pretoria a déposé une plainte contre le régime de Tel-Aviv devant la Cour internationale de Justice (CIJ) pour les actes génocidaires de l’entité sioniste dans le territoire palestinien.
La ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandor, a fait cette remarque plus tôt cette semaine, affirmant que l'arrestation concernerait les ressortissants de son pays qui combattent dans les forces armées israéliennes ou à leurs côtés dans la région côtière déchirée par la guerre, a rapporté mercredi 13 mars l'Associated Press.
Elle a fait ces commentaires lors d'un événement de solidarité palestinienne auquel participaient des responsables du parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain.
« J'ai déjà publié un communiqué pour avertir ceux qui viennent d'Afrique du Sud et qui combattent aux côtés ou dans les rangs des forces de l'armée israélienne ; nous sommes prêts : lorsque vous rentrerez chez vous, nous vous arrêterons », a réaffirmé Pandor, qui a été accueillie par des applaudissements enthousiastes de la part du public.
En outre, la patronne de diplomatie sud-africaine a encouragé la population à manifester devant les ambassades de ce qu'elle a appelé les « cinq principaux partisans » d'Israël et de son action militaire dans la bande de Gaza.
Pandor n’a pas nommé les « partisans », mais faisait presque certainement référence aux États-Unis, au Royaume-Uni et à l’Allemagne, entre autres.
Fin décembre, l'Afrique du Sud a saisi en urgence la juridiction, arguant qu'Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948.
Lire aussi: L’Afrique du Sud donne suite au non-respect par Israël de la décision de la CIJ
Pretoria a soutenu que les actions du régime de Tel-Aviv à Gaza depuis le début de la guerre actuelle ont un caractère génocidaire parce qu'elles visent à provoquer la destruction d'une partie substantielle du groupe national, racial et ethnique palestinien.
Dans sa décision intérimaire du 26 janvier, le plus haut tribunal de l'ONU a jugé que les affirmations de l'Afrique du Sud étaient plausibles et a ordonné des mesures provisoires. Le tribunal basé à La Haye a également déclaré que le régime israélien doit mettre en œuvre des mesures pour prévenir les actes de génocide et permettre l'afflux de l'aide humanitaire à Gaza.
L’Afrique du Sud a déjà déclaré que ceux qui possèdent la double nationalité sud-africaine et israélienne pourraient être déchus de leur nationalité sud-africaine.
En novembre, les législateurs sud-africains ont voté en faveur de la fermeture de l'ambassade israélienne à Pretoria et de la suspension de toutes les relations diplomatiques jusqu'à ce que les assauts cessent.
L'Afrique du Sud, qui compte une importante population juive d'environ 70 000 personnes, a critiqué ouvertement la guerre génocidaire du régime israélien contre les Palestiniens et a mené certaines initiatives visant à tenir Israël pour responsable de ses crimes à Gaza.
Israël a lancé la guerre contre Gaza le 7 octobre après l'opération Tempête d'Al-Aqsa, une opération surprise menée par des groupes de résistance côtiers contre les territoires occupés de la Palestine, en représailles à l'intensification des crimes commis par le régime de Tel-Aviv contre les Palestiniens depuis des décennies.
Lire plus: Afrique du Sud: la décision de la CIJ oblige tous les pays à cesser leur soutien à Israël
Depuis lors, le régime a tué plus de 31 000 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, et en a blessé plus de 73 000 autres. Le régime sioniste a également imposé un « siège complet » sur le territoire, coupant le carburant, l’électricité, la nourriture et l’eau à plus de deux millions de Palestiniens.