Le représentant permanent adjoint de l'Afrique du Sud auprès des Nations Unies a averti qu'une attaque israélienne imminente contre la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, fait fit des mesures préventives émises par la Cour internationale de Justice (CIJ) pour mettre fin aux violations des droits des Palestiniens.
« L'annonce d'opérations militaires élargies à Rafah, qui est devenu de facto un camp de réfugiés, perpétue encore davantage le déplacement des Palestiniens et menace les moyens de subsistance presque inexistants des civils », a déclaré Marthinus Van Schalkwyk lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur le maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Le plan israélien ne tient pas compte de l'ordonnance de la CIJ rendue le 26 janvier, qui a ordonné à Israël de prendre des mesures pour prévenir les actes de génocide dans la bande de Gaza.
Van Schalkwyk a déclaré que les attaques israéliennes étaient considérées comme un « mépris flagrant du droit humanitaire international, en particulier de la non-protection des civils pris entre deux feux », « un déni délibéré de l'accès à l'aide humanitaire ».
Il a souligné que l'Afrique du Sud condamnait tous les types de restrictions sur l'aide humanitaire, le ciblage des infrastructures et le recours à la famine comme outil de guerre.
« Le Conseil de sécurité continue de constater les effets dévastateurs des conflits armés sur les civils, qui exacerbent les crises humanitaires, l'insécurité alimentaire et nutritionnelle », a ajouté l'envoyé sud-africain.
Par ailleurs, le ministre algérien de l'Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, présent à la réunion, a déclaré que le régime israélien ne respectait même pas les valeurs morales les plus élémentaires, tout en dénonçant le mutisme de la communauté internationale. Il a critiqué la « campagne de diffamation systémique » contre l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), et exhorté le Conseil de sécurité à mettre un terme immédiat aux souffrances des réfugiés palestiniens et à assurer la livraison immédiate de l’aide aux sinistrés.
Le gouvernement sud-africain a déposé le lundi 12 février une requête urgente auprès de la CIJ concernant le projet d'invasion terrestre par Israël de la ville de Rafah, l'appelant à intervenir pour protéger les droits des Palestiniens sur la base de l'arrêté émis par la Cour internationale du 26 janvier.
Le mois dernier, la CIJ a ordonné à Israël de prendre toutes les mesures pour empêcher ses troupes de commettre un génocide dans la bande de Gaza.
Martin Griffiths, du Royaume-Uni, au poste de Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a tiré la sonnette d'alarme quant à une éventuelle invasion terrestre de Rafah par Israël, affirmant que le raid pourrait conduire à un « massacre » dans la ville densément peuplée de Gaza et mettre fin à l'opération d'aide aux Palestiniens sur place.
Il a déclaré mercredi dans un communiqué que plus de la moitié de la population de Gaza était désormais « entassée à Rafah, regardant la mort dans les yeux, avec très peu de nourriture, presque pas d’accès aux soins médicaux et sans endroit où dormir ni aller en toute sécurité ».
Les attaques se concentrent sur Rafah, située à la frontière sud de la bande de Gaza avec l’Égypte, où près de 1,5 million de déplacés se sont réfugiés.
Plus de 28 500 Palestiniens ont été tués et au moins 68 000 autres blessés dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.