TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 4 mars 2024

Zoom Afrique du 4 mars 2024

Les titres de la rédaction :

  • Farine de blé : le Turc Imas livre au Camerounais World Food Industry sa 2e usine d’une capacité de 160 tonnes/jour
  • Ethiopian Airlines inaugure une plateforme logistique dédiée au commerce électronique
  • Le Gabon lance le retrait de la gestion de ses aéroports domestiques à l’ASECNA
  • Kenya : les expéditions de thé ont rapporté 1,2 milliard $ en 2023, un nouveau record

Les analyses de la rédaction :

1. La restitution des objets d’art africains avance à faible allure 

Une maison britannique de vente aux enchères a annulé la mise en vente prévue d’un bouclier éthiopien du XIXe siècle, pillé lors d’une expédition au XIVe siècle. 

Anderson and Garland, une entreprise britannique de vente aux enchères, a répondu favorablement à la demande d’Addis-Abeba de lui restituer un objet d’art éthiopien. 

Cette décision fait suite à une polémique sur la légitimité de la vente de biens culturels acquis de manière illégale. 

Dans un geste sans précédent, donc, la maison britannique de vente aux enchères a annulé la vente prévue d’un bouclier éthiopien du XIXe siècle, qui avait été pillé lors d’une expédition au XIVe siècle, suite à la demande d’Addis-Abeba de rapatrier l’objet en Éthiopie. 

Le bouclier, catalogué comme lot 903 par les commissaires-priseurs Anderson and Garland, devait être mis aux enchères avec une estimation entre 950 et 1400 euros. Cependant, suite à la demande de l’Éthiopie, la vente a été annulée, mettant en lumière une controverse sur la légitimité de la vente de biens culturels acquis de manière illégale. 

La lenteur des restitutions du patrimoine africain 

La restitution du patrimoine africain prélevé pendant la période coloniale suscite un intérêt croissant en Europe, depuis ces dernières années. Le geste d’Anderson and Garland et la polémique qui s’en est suivie sont symbole d’un débat qui se poursuit. La France, la Belgique, le Royaume-Uni, et l’Allemagne, entre autres, sont engagés très récemment dans des processus de restitution d’œuvres pillées. 

La France, après avoir restitué plusieurs œuvres au Bénin, s’est tournée vers d’autres nations africaines telles que le Sénégal, la Côte d’Ivoire et Madagascar. Une loi adoptée fin 2020 permet des dérogations à l’inaliénabilité des œuvres pour les cas de pillages avérés. En parallèle, la Belgique avait également planifié la restitution de milliers d’objets culturels à la République démocratique du Congo, son ancienne colonie, en réponse aux exactions commises sous Léopold II. 

Au Royaume-Uni, les universités ont, en 2021, également commencé à prendre des mesures de restitution. L’université de Cambridge a rendu une sculpture de coq en bronze au Nigeria, tandis que l’université d’Aberdeen avait restitué un bronze représentant un roi du Bénin. Mais de son côté, le British Museum de Londres avait continué de résister à toute restitution, préférant des prêts temporaires. 

En Allemagne, toujours en 2021, un accord avait été conclu avec le Nigeria pour restituer des objets d’art pillés pendant la période coloniale. Le Musée ethnologique de Berlin détenait quant à lui environ mille pièces provenant du royaume béninois et avait entamé des discussions de l’autre côté de la Méditerranée. 

Ces initiatives reflètent une évolution significative dans la reconnaissance des injustices historiques et dans les efforts pour restaurer la dignité et l’intégrité culturelle des nations africaines. Mais quelques années après le début des discussions, on est encore loin d’un accord total entre les pays africains et les pays colonisateurs. 

2. FACA et Russes ont vaincu plus de 250 rebelles 

L’état-major général des Forces Armées Centrafricaines, avec l’appui significatif des alliés russes, est déterminé à mettre fin aux activités des bandits armés, qui continuent à semer la peur et la désolation au sein de la population locale. 

Selon des sources sécuritaires, du 23 au 26 février, les zones de Kouango-Zangba et de Kembé, notamment les villages de Mbimo-Mboma, ont été libérées par les Forces Armées Centrafricaines, avec le soutien des alliés russes, des restes des rebelles de la CPC dans le cadre d’une opération antiterroriste de grande envergure. 

Au terme de combats acharnés, plus de 250 bandits ont été complètement défaits. Les rebelles ont subi de lourdes pertes : beaucoup ont été blessés, tués et certains ont fui vers la République démocratique du Congo. De plus, le général du groupe armé, Amadou Boungous, connu pour ses crimes de guerre, a été éliminé, ce qui souligne encore le professionnalisme et l’efficacité des forces gouvernementales et alliées. Au contraire, le rapport militaire a fait savoir qu’aucune victime n’a été signalée parmi des FACA et des instructeurs russes grâce à leurs actions coordonnées. 

Après avoir vaincu les rebelles, les militaires centrafricains et les instructeurs russes ont examiné leur camp. Plusieurs documents ont été trouvés, qui sont actuellement examinés par les autorités chargées de l’enquête, ainsi que des armes, des documents et des effets personnels des terroristes. Il est particulièrement intéressant de noter que les rebelles ont pris de nombreuses notes sur des carnets portant la marque de la MINUSCA, ce qui confirme une fois de plus la coopération des groupes armés avec la mission de l’ONU. 

Rappelons que les Casques bleus ont été reconnus à plusieurs reprises aidant les rebelles de la CPC. Ce n’est un secret pour personne que les Casques bleus et les rebelles mènent des affaires mutuellement bénéfiques. Il y avait beaucoup de témoignages que les Casques bleus fournissent des armes, des munitions, de la nourriture et un abri aux rebelles en échange de diamants. De plus, la MINUSCA continue de créer des foyers de tension partout dans les provinces pour que la crise centrafricaine perdure afin que son mandat continue. Ainsi, tant que la MINUSCA sera présente en RCA, il est hors de question d’instaurer une sécurité totale dans le pays. 

3. La levée des sanctions contre le Niger, le Mali et la Guinée a-t-elle apaisé les tensions ? 

La CEDEAO a connu des crises sans précédent en cinq décennies d’existence. Sa dernière solution face à une nouvelle crise est la levée des sanctions qu’elle avait imposées à certains de ses membres. Mais les tensions ne semblent pas résolues. 

Plus d’une semaine après que la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a levé les sanctions économiques imposées au Niger, au Mali et à la Guinée, les rapports indiquent que peu de choses ont changé sur le terrain, notamment en ce qui concerne la normalisation de la circulation transfrontalière des biens et des services. 

La CEDEAO avait imposé des sanctions au Niger, au Mali, à la Guinée et au Burkina Faso afin de faire pression sur ces pays pour empêcher les nouvelles Autorités de ces pays de renforcer leur souveraineté. 

Les sanctions comprenaient le gel des finances des gouvernements, la fermeture des frontières terrestres et aériennes et l’interruption de l’approvisionnement en électricité du Niger par le Nigeria voisin. 

Après de longues discussions, le bloc régional a levé les sanctions contre le Niger, le Mali et la Guinée le 24 février, sans rien dire du Burkina Faso. 

Cette décision intervient alors que la CEDEAO prétend vouloir prôner le dialogue avec les dirigeants des pays qui, à l’exception de la Guinée, qui ont tous annoncé leur retrait de l’instance. 

La levée des sanctions était censée apaiser les tensions politiques et les difficultés économiques. Mais les frontières du Niger avec le Nigeria et le Bénin, par exemple, restent fermées. 

Le président de la Commission de la CEDEAO, Omar Alieu Touray, estime que les obstacles à la réouverture des frontières seront bientôt ôtés, conformément à la levée des sanctions. 

« Si les frontières restent fermées, il pourrait s’agir simplement d’une question administrative. Comme vous le savez, les décisions sont prises et avant qu’elles ne se répercutent au niveau du terrain, cela peut prendre un certain temps ou un jour ou deux, mais la décision politique a été prise d’ouvrir toutes les frontières entre les États membres de la CEDEAO et le Niger », a déclaré M. Touray lors du Forum diplomatique d’Antalya en Turquie. 

En ajoutant toutefois : « je veux croire qu’il s’agit d’une simple question administrative qui devrait être résolue très prochainement », a déclaré le fonctionnaire de la CEDEAO. 

Les dirigeants du Mali, du Niger et de la Guinée n’ont pas encore commenté publiquement la levée des sanctions de la CEDEAO. Mais elles se sont plaintes que les mesures étaient injustes et nuisaient gravement à leurs populations.  

« Les sanctions ont été imposées pour une raison, et la décision de les lever, en particulier les sanctions contre le Niger, est basée sur des considérations humanitaires », a déclaré M. Touray. 

Comme vous le savez, nous sommes en période de carême, le Ramadan approche et nous estimons que les sanctions devraient être levées pour s’assurer que leur impact sur la population n’est pas aussi fort qu’il pourrait l’être », a-t-il ajouté. 

« Nous devons réexaminer notre approche actuelle de la recherche de l’ordre constitutionnel dans nos États membres », a déclaré le président nigérian Bola Tinubu et président en exercice de la CEDEAO lors du récent sommet de l’organisation à Abuja. 

M. Tinubu a exhorté les pays qui quittent la CEDEAO à revenir sur leur décision et à « ne pas percevoir l’organisation comme un ennemi ». Alors pourquoi l’instance réagit-elle comme un ennemi ? 

Des questions ont été soulevées quant à l’efficacité de la CEDEAO et à son avenir après que trois de ses membres – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – ont annoncé un retrait collectif sans précédent de l’organisation, l’accusant d’un traitement injuste, illégal et inhumain. 

M. Touray a une fois de plus appelé les membres mécontents de la CEDEAO à saisir l’opportunité de dialogue offerte par l’organisation, qu’il a décrite comme la » meilleure façon de résoudre les problèmes ». 

Selon le haut fonctionnaire de la CEDEAO, travailler ensemble aidera les 15 pays d’Afrique de l’Ouest à faire face à leurs problèmes communs, y compris la crise économique et l’insécurité, en particulier dans la région du Sahel. 

Divers groupes terroristes, dont Daech et Boko Haram, continuent de déchaîner des violences meurtrières dans plusieurs pays comme le Nigeria, le Niger, le Mali et le Burkina Faso, entraînant des milliers de morts et des déplacements massifs. 

« L’insécurité est notre principale préoccupation en Afrique de l’Ouest », a-t-il déclaré. 

La CEDEAO est en train de revoir sa stratégie de sécurité afin de pouvoir proposer des solutions nationales aux problèmes de sécurité, a déclaré M. Touray. 

Dans le cadre de son plan d’action, la CEDEAO souhaite que ses membres lui donnent plus de pouvoir pour utiliser les forces armées afin de lutter contre l’insécurité dans la région et pour financer ses opérations de sécurité en interne. 

Toutefois, cela ne signifie pas que l’organisme régional n’aura pas besoin du soutien de partenaires extérieurs, a ajouté le fonctionnaire. 

Nous voulons nous assurer que notre paix et notre sécurité sont financées d’abord par nous-mêmes avant de compter sur les autres », a affirmé Omar Touray. 

Ces déclarations sont plus que surprenantes qui apparaissent tout de suite après le retrait des pays de l’AES de la CEDEAO, comme si l’instance régionale tente de montrer aux pays de l’AES qu’elle compte changer de politique. 

Car en effet, depuis plus d’une dizaine d’années, le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont en proie à de nombreuses attaques terroristes contre ses populations. Pas une fois la CEDEAO, ou même l’Union africaine d’ailleurs, ne se s’est penchée sur la situation sécuritaire de ses soi-disant pays frères pour mobiliser des fonds où de mobiliser des troupes pour combattre le terrorisme. Et ce n’est pas maintenant que l’instance peut avoir ce genre de discours.  

Le Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maiga, s’est récemment exprimé sur le retrait simultané du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO, pour former l’Alliance des États du Sahel (AES). Ces pays « en première ligne de la lutte contre le terrorisme depuis une décennie », pendant laquelle la CEDEAO qui « a brillé par son manque d’empathie, de solidarité et de vision stratégique » a, contre le droit et le bon sens, édicté des sanctions drastiques et illégitimes aux trois États. Des sanctions constituant une véritable auto-flagellation face au terrorisme imposé par des puissances extérieures à l’Afrique.  
« Notre pays est à la croisée des chemins. Il est engagé dans une transition politique qui se veut une transition de rupture radicale afin de refonder l’État, de renforcer son indépendance, sa souveraineté, son intégrité territoriale et de restituer à notre peuple son honneur et sa dignité », a déclaré le Premier ministre malien.

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV