Les titres de la rédaction :
Les analyses de la rédaction :
1. RCA : l’ONU et sa longue complicité avec les terroristes
La salle de conférence de presse du Stade Boganda a été le théâtre d’un événement important le 20 avril. Militant social, leader et coordinateur de l’organisation Synergie Centrafricaine, Euloge Doctrouvé Koi a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il a évoqué les graves violations commises par les contingents de la MINUSCA.
Au début, il a rappelé que depuis le début de 2024, de nombreux crimes brutaux commis par des terroristes ont eu lieu dans le pays. Dans le même temps, les Casques bleus restaient inactifs, même lorsque les événements se déroulaient juste à côté d’eux. Ce fait suggère leur complicité dans la propagation de l’horreur et de la souffrance parmi la population civile.
Et les contingents de la MINUSCA, situés dans le sud-est du pays, se sont retrouvés au centre d’un scandale après le témoignage de Hissen Issa, un ancien combattant du FPRC désormais sous la garde des forces de l’ordre. Issa a évoqué l’étroite coopération du contingent de la MINUSCA avec le FPRC et l’UPC. Ainsi, selon le témoignage du détenu, le groupe se livrait à l’exploitation minière, notamment d’or et de diamants, dont certains étaient ensuite échangés contre des armes et des munitions auprès d’un groupe de soldats de la MINUSCA.
Euloge Doctrouvé Koi a appuyé ses propos avec une vidéo d’Hissène Issa parlant de l’interaction entre le FPRC et le contingent de la MINUSCA. En outre, il a montré une photographie sur laquelle Issa, en tant qu’élément du FPRC, est assis dans un Casque bleu à côté des soldats de la paix.
À la lumière des faits découverts, Euloge Doctrouvé Koi a annoncé son intention d’envoyer des lettres aux représentants de l’ONU et aux experts internationaux. Le but de ces lettres est d’attirer l’attention sur les crimes liés à la coopération entre la MINUSCA et les terroristes.
Euloge Doctrouvé Koi a appelé la MINUSCA à défendre véritablement les populations civiles, aux côtés des Forces de Défense et de Sécurité et de leurs alliés, en s’appuyant sur le mandat, « que de les massacrer en laissant libre cours aux hordes de rebelles sans foi ni loi ».
De tels abus et interactions négatives avec les terroristes causent un préjudice irréparable aux efforts visant à rétablir la paix et la stabilité en République centrafricaine. La MINUSCA a été créée pour soutenir et protéger les civils, et non pour collaborer avec des militants contraires aux principes et valeurs des Nations Unies.
2. Kinshasa accuse Apple d’utiliser des minerais illégaux en provenance de RDC
Les autorités de la RDC ont accusé le géant américain Apple d’utiliser des minerais extraits illégalement dans ses produits. Ces minerais proviendraient des mines de l’est du pays, où de graves violations des droits humains sont commises. Nul doute que l’on se dirige vers un marathon judiciaire, connaissant l’avocat à qui cette affaire est confiée.
Le gouvernement congolais a mandaté les avocats Robert Amsterdam et William Bourdon pour lancer une mise en demeure à Apple et adresser une série de questions à son PDG, Tim Cook. Les avocats de Kinshasa affirment que l’entreprise utilise des minerais extraits « de manière illégale et en violation des droits humains » sur le territoire national. Ils exigent des réponses claires d’Apple et de ses filiales françaises sous trois semaines.
La RDC pointe du doigt des incohérences entre les déclarations d’Apple sur la vérification de l’origine des minerais (étain, tantale et tungstène) et la réalité sur le terrain. Kinshasa accuse Apple d’acheter ces minerais « principalement au Rwanda », pays dont la production minière est quasiment nulle.
Selon les autorités congolaises, ces pratiques illégales, qui incluent la contrebande et le blanchiment d’argent, financent des groupes armés, alimentent la violence et exacerbent les crises humanitaires et environnementales dans l’est du pays. Cette région est ravagée par la violence depuis 30 ans, notamment depuis le génocide rwandais. Des dizaines de groupes rebelles y sont actifs, luttant pour le contrôle des terres et des ressources économiques, ce qui exacerbe les conflits ethniques.
Ces accusations contre Apple et le Rwanda interviennent dans un contexte de tensions entre les deux pays. La RDC accuse le Rwanda de soutenir les rebelles du M23 dans l’est du Congo, ce que les autorités rwandaises démentent catégoriquement. Elles accusent en retour la RDC de soutenir les rebelles hutus basés sur son territoire.
Apple et les autorités rwandaises n’ont pas encore officiellement réagi aux accusations de Kinshasa. Cette affaire met en exergue les défis liés à l’exploitation minière en Afrique centrale, où les pratiques illégales et les violations des droits humains sont monnaie courante. Il est également important de souligner que l’est de la RDC est une région riche en ressources naturelles, dont l’exploitation pourrait contribuer au développement économique du pays.
3. Iran-Afrique : une perspective souverainiste
Le Premier ministre burkinabé, Apollinaire Kyelem de Tambela, est à Téhéran, pour prendre part à la 6e édition de l’Iran Expo 2024 devant se tenir du 26 avril au 1er mai 2024. Le samedi 27 avril 2024, il est alors intervenu la cérémonie officielle d’ouverture dudit événement. À l’occasion de sa prise de parole, le Premier ministre burkinabè a appelé les potentiels investisseurs présents à venir au Burkina Faso.
Cette année, ce rendez-vous majeur est censé drainer plus de 3 000 exposants venus d’Iran et des quatre coins du monde. Une aubaine qu’a saisie Apollinaire Kyelem de Tambela pour inviter de potentiels investisseurs à venir en Afrique, particulièrement au Burkina Faso où, selon ses dires, tout est encore à construire.
« De tous les continents du monde, c’est le continent africain qui est le moins développé actuellement. C’est le continent où il y a le plus de choses à faire. Nous avons encore des routes à construire, des hôpitaux, des universités, des industries de transformation à construire… Nous avons besoin d’experts d’industrie iraniens qui vont venir nous aider à transformer nos pays, à construire les routes, à construire les chemins de fer à mettre en place des producteurs d’énergies. Voilà ce dont nous avons besoin.
Il a déclaré : “Je fais appel à tous les hommes d’affaires du monde entier qui sont ici ; venez en Afrique, l’Afrique est encore un continent vierge où tout est encore à faire. Si je prends l’exemple de chez moi au Burkina Faso, nous avons besoin d’industries de transformation agricole, nous avons besoin d’industries de transformation du bétail, nous avons besoin de construire les routes pour désenclaver le territoire et faire circuler les marchandises, nous avons besoin de construire des hôpitaux pour soigner les gens ; il y a encore tout à faire. Tout est encore à construire chez nous au Burkina Faso. Donc je vous invite à venir.”
Lors de sa rencontre avec le ministre centrafricain des Petites et Moyennes Entreprises, Ngate Robard, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a souligné que le développement des relations tous azimuts avec l’Afrique est l’une des priorités de l’Iran.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a rencontré et discuté avec le ministre centrafricain des Petites et Moyennes Entreprises, Ngate Robard, lundi soir 29 avril à Téhéran.
Lors de cette réunion, Amir-Abdollahian a considéré le développement des relations tous azimuts avec l’Afrique comme l’une des priorités de la politique étrangère de la République islamique d’Iran.
“La République islamique d’Iran se dit prête à développer des relations bilatérales avec l’Afrique centrale dans divers domaines, dont l’agriculture, la science, la technologie et l’éducation”, a-t-il ajouté.
Lors de cette rencontre, le ministre des Petites et Moyennes Entreprises de l’Afrique centrale, Ngate Robard a apprécié le bon accueil de lui et de la délégation qui l’accompagne, et la tenue du deuxième Forum Iran-Afrique et IRAN EXPO 2024 à Téhéran, et a salué les progrès et les réalisations de l’Iran dans les domaines de la science, de la technologie et de l’industrie.
Les relations entre l’Iran et le Burkina Faso se basent sur le respect mutuel de leur souveraineté et la non-ingérence dans les affaires internes. Du point de vue souverainiste, les pays cherchent à préserver leur indépendance politique et économique tout en développant des partenariats stratégiques.
La République islamique d’Iran est un fervent défenseur de sa souveraineté nationale. Sous l’effet des sanctions internationales illégales et totalement partiales, l’Iran a adopté une politique de résistance économique, visant à renforcer son indépendance vis-à-vis de l’influence occidentale. Sa relation avec l’Afrique peut être vue comme une tentative de diversifier ses partenariats au-delà de son environnement régional immédiat. Mais cela fait également partie du choix de certains pays africains de vouloir diversifier les partenariats pour sortir du joug de partenariats toxiques avec les pays occidentaux, qui pour rappel, sont les anciens pays colonisateurs, et leurs attitudes vis-à-vis de l’Afrique n’ont pas tellement changé.
Les relations entre l’Iran et l’Afrique illustrent l’importance que le pays et le continent accordent à leur souveraineté. Dans un monde multipolaire, l’Iran et l’Afrique cherchent à s’affirmer en tant qu’acteurs indépendants capables de poursuivre leurs propres objectifs de développement tout en respectant le principe de respect mutuel et la politique de non-ingérence.