Le Burkina Faso a suspendu plusieurs médias occidentaux et africains pour avoir publié des articles sur un rapport de Human Rights Watch (HRW) sur d’éventuelles exécutions extrajudiciaires de son armée.
Le gouvernement burkinabé reproche à plusieurs médias occidentaux et africains d’avoir publié des articles sur un rapport du groupe international de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) accusant l’armée d’avoir commis des exécutions extrajudiciaires.
La chaîne française TV5 monde a été suspendue pour deux semaines et l’accès à son site internet a été bloqué. Les sites internet du Monde, de Ouest-France, du radiodiffuseur allemand Deutsche Welle, du journal britannique The Guardian et des agences de presses africaines APA et Ecofin ont également été bloqués jusqu'à nouvel ordre.
La décision a été prise après que le gouvernement d’Ouagadougou a suspendu la semaine dernière la diffusion BBC Africa et Voice of America pour deux semaines, après que ces médias ont diffusé le rapport de HRW. Selon le rapport du groupe international de défense des droits humains, l’armée burkinabé aurait exécuté quelque 223 villageois en février dans le cadre d’une campagne menée contre des civils accusés de collaborer avec des groupuscules terroristes actifs dans le pays.
Dans un communiqué publié samedi concernant le rapport de HRW, le ministre burkinabé de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo, indique que « le Burkina Faso rejette et condamne fermement de telles accusations infondées ». Cependant, il a précisé : « Les tueries ont mené à l’ouverture d’une enquête judiciaire ».
Force est de constater que la violence au Mali s'est étendue au Burkina Faso en 2015, et des groupes affiliés à Daech et à Al-Qaïda ont alimenté l'insécurité dans le pays voisin.
Le Burkina Faso est dirigé depuis 2022 par une junte militaire issue de deux coups d’Etat, l'un en janvier, l'autre en septembre. Il est confronté depuis 2015 à des violences des terroristes liés à Daech et à Al-Qaïda, qui ont fait quelque 20.000 morts et plus de deux millions de déplacés internes.
Les violences ont fortement augmenté en 2023 dans le pays, si bien que conformément à certains rapports, plus de 8 000 personnes ont été tuées.
