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Crise agricole en France : malgré une levée progressive, des blocages persistent

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les agriculteurs français continuent de bloquer certaines autoroutes. ©AFP

Des barrages d'agriculteurs ont été levés dès jeudi soir après l'appel des syndicats agricoles FNSEA et JA, dans la foulée des annonces du Premier ministre français Gabriel Attal, et se poursuivent ce vendredi matin. Quelques blocages persistent néanmoins.

Après l'appel des syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes Agriculteurs à suspendre les blocages des axes routiers en France, ce mot d'ordre a été suivi dans plusieurs départements, dont les préfectures ont fait état de levées de barrages, ou à tout le moins d'allègements, même si des blocages ponctuels persistent ce vendredi matin.

Ce mot d'ordre à « lever les barrages » fait suite à une troisième salve d'annonces du premier ministre Gabriel Attal ce jeudi. Parmi ces annonces : le renforcement des lois Egalim, 150 millions d'euros de soutien fiscal et social aux éleveurs, ou encore la suspension d'un plan de réduction des produits phytosanitaires. Le gouvernement débloque au total 400 millions d'euros au monde agricole pour faire cesser la crise. Mais les écologistes dénoncent la mise à l'arrêt du plan Ecophyto sur les pesticides. De son côté, la Confédération paysanne, troisième syndicat agricole, assure qu'elle « reste mobilisée ».

« Si finalement tout ça n'était qu'un feu de paille, on remet le couvert, il n'y a pas le choix », a prévenu ce vendredi sur BFMTV Arnaud Rousseau, président de la FNSEA. Le représentant des agriculteurs donne rendez-vous au gouvernement au Salon de l’agriculture : « Le gouvernement s'est engagé à nous apporter un certain nombre de réponses, notamment avec un projet de loi. Dans ce projet de loi, on veut voir des choses sur l'installation, sur la transmission des exploitations. On veut y voir des choses sur la compétitivité de nos fermes parce que le prix est un sujet central (...) Et enfin, on veut y voir des choses sur la souveraineté alimentaire », a-t-il listé.

« On se donne jusqu'au mois de juin pour avoir une loi en dur parce qu'on sait bien qu'une loi, ça ne peut pas se faire en quinze jours », a-t-il souligné.

Les agriculteurs ont ainsi quitté le pont de Cheviré à l'ouest de Nantes et le barrage qui coupait l'A6 au niveau du grand péage de Villefranche-sur-Saône au nord de Lyon. Dans la Sarthe, les barrages sur les autoroutes ont été levés progressivement dès jeudi soir.

En Île-de-France, toutes les autoroutes coupées depuis plusieurs jours ont rouvert, selon Sytadin, le site d'information routière.

Des blocages qui persistent

Plusieurs autoroutes ne rouvriront pas tout de suite. Dégradées par les actions des agriculteurs, il faudra du temps pour les remettre en état avant d'accueillir à nouveau le trafic habituel. C'est le cas sur l'A49 à Bourg-de-Péage dans la Drôme par exemple, où les services des routes s'activent depuis la matinée pour dégager la chaussée.

En Isère, le barrage sur l'A43 à Saint-Quentin-Fallavier est maintenu. Une dizaine de tracteurs et une quarantaine de manifestants sont toujours sur place vendredi, à l'appel de la Confédération paysanne. « On n'a pas obtenu ce pourquoi on est en lutte : un revenu digne de ce nom », a expliqué à l'AFP Isabelle Douillon, une agricultrice du Rhône, en déplorant que « les normes agro-écologiques risquent de sauter parce que la FNSEA est arrivée à ses fins » sur l'usage des pesticides.

Dans les Bouches-du-Rhône, les agriculteurs ont décidé de maintenir le blocage de l'autoroute A51 au niveau d'Aix-en-Provence pour une durée « indéterminée ».

De nouveaux barrages sont également prévus dans les Pyrénées-Orientales ce vendredi, notamment à Prades dans l'après-midi.

« On restera vigilant dans les prochains jours », avertit Guillaume Moret, agriculteur et président du syndicat local du Pays de France, à quelques minutes de la levée du barrage de Chennevières-lès-Louvres sur l'autoroute A1.

Des agriculteurs bloquent la frontière belgo-néerlandaise

Les agriculteurs ont bloqué plusieurs postes frontaliers entre la Belgique et les Pays-Bas, alors qu’ils manifestaient contre les réglementations agricoles de l’UE, notamment les taxes, la hausse des coûts, les importations bon marché et la bureaucratie.

La direction générale néerlandaise des travaux publics et de la gestion de l'eau, le Rijkswaterstaat, a exhorté vendredi les voyageurs à ne pas emprunter les itinéraires bloqués pour éviter le blocus.

« En raison de manifestations à la frontière belge, les A67, A16 et A4 au poste frontière sont fermées dans les deux sens », selon un message sur X du Rijkswaterstaat.

Le Rijkswaterstaat a fermé les autoroutes à des endroits logiques aux Pays-Bas en raison des blocages afin que la circulation puisse se dérouler librement, a déclaré un porte-parole.

Démarrées tard jeudi soir du côté belge et rejointes plus tard par quelques agriculteurs néerlandais, les manifestations ont provoqué la fermeture du poste frontière en direction d'Anvers, la deuxième plus grande ville de Belgique et qui abrite le deuxième plus grand port d'Europe, selon des informations.

La manifestation a également conduit au blocage de l'entrée et de la sortie des camions au port de Zeebrugge, qui fait partie du port d'Anvers-Bruges dans l'ouest de la Belgique, entraînant un blocage de 2 000 camions.

Un représentant du port de Zeebrugge a déclaré mercredi que les quais étaient de plus en plus occupés et atteindraient bientôt leur capacité maximale si les protestations en cours persistaient toute la semaine.

Les agriculteurs de toute l'Europe sont mécontents et dissidents face aux réformes agricoles de l'UE : bas prix, réglementations agricoles, lutte contre le changement climatique et concurrence déloyale des importations ukrainiennes bon marché pour aider l'effort de guerre de Kiev.

L'UE a renoncé aux quotas et aux droits de douane depuis que la Russie a lancé sa campagne militaire spéciale en Ukraine et repris les négociations pour conclure un accord commercial entre l'UE et le bloc sud-américain du Mercosur.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV