Les tracteurs des agriculteurs français continuent leur avancée ce mercredi 31 janvier, près de deux semaines après le début de leur mobilisation.
Selon un rapport publié le site Web de Figaro, 18 agriculteurs ont été interpellés ce mercredi 31 janvier pour «entrave à la circulation» près du « marché de Rungis », en Île-de-France, où ils s'étaient rassemblés en convoi pour dénoncer une concurrence déloyale au niveau agricole. Quinze d'entre elles ont été placées en garde à vue, a précisé le parquet de Créteil.
Dans ce contexte, le gouvernement français a promis de doubler les contrôles dans la grande distribution et chez les industriels pour tenter de répondre à la colère des agriculteurs.
L'arrestation d'agriculteurs protestant contre la politique du gouvernement français et la tendance croissante à déployer des forces de police et de gendarmerie dans les rues de France peuvent être considérées comme le retour de la politique de Macron consistant à réprimer toute forme de protestation en France.
En d’autres termes, les mesures répressives – similaires à celles enregistrées lors des précédentes manifestations en France – sont l’une des premières mesures prises par Macron pour gérer la colère croissante des agriculteurs et les encourager à retourner à leurs champs et mettre fin à leurs manifestations.
Il convient de mentionner que Gabriel Ethel, le jeune Premier ministre français, a tenu plusieurs réunions avec les dirigeants des syndicats agricoles, mais ces mesures n'ont pas réussi à apaiser ne serait-ce qu'un peu la colère des agriculteurs.
Les promesses de ce jeune ministre de 34 ans en faveur des agriculteurs, n'ont pas réussi à mettre un terme aux manifestations d'agriculteurs, même son discours d'hier au Parlement français, où il a promis d'exclure l'agriculture française de la réglementation européenne.
De nombreux agriculteurs français estiment que les meilleures actions du jeune Premier ministre français ne pourront résoudre que temporairement leurs protestations et ne seront pas en mesure de gérer leurs principaux problèmes.
Si les récentes manifestations évoquent des éléments déclencheurs nationaux divers, elles pointent des facteurs communs: épisodes climatiques extrêmes, grippe aviaire, flambée des prix du carburant, afflux de produits ukrainiens depuis une levée des droits de douane en 2022.
La nouvelle Politique agricole commune (PAC), qui renforce drastiquement les obligations environnementales, et les législations du « Pacte vert » européen - même si elles ne sont pas encore en vigueur - cristallisent le mécontentement.
Le fameux Pacte Vert européen est régulièrement cité par les agriculteurs comme étant responsable de leur malheur. Pourtant, presque aucun texte n’a été voté sur l’agriculture dans le cadre de ce plan.
Il est au premier rang des doléances exprimées par les agriculteurs en colère, qui, après les Pays-Bas, manifestent en France, en Allemagne, en Roumanie et en Pologne. Pourtant, il ne concerne pas seulement le monde agricole.
Lancé par Ursula von der Leyen en 2019, le Pacte Vert européen doit permettre à l'Union européenne (UE) d’atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, conformément aux engagements de l’accord de Paris.
Transports, énergie, industrie, gestion forestière et, donc, agriculture : c’est l’ensemble des filières économiques européennes qui sont concernées.
La déclinaison agricole de ce plan s’intitule «From Farm-to Fork» (en français, «De la ferme à la fourchette»). Elle liste un certain nombre d'objectifs qui exaspèrent le monde agricole.
Ainsi, à horizon 2030, ce volet agricole prévoit la réduction de moitié de l'usage des pesticides, la réduction de 20 % du recours aux engrais chimiques, ou encore la réduction de moitié des ventes d'antibiotiques pour les animaux d'élevage.
Plus généralement, les agriculteurs européens dénoncent une concurrence déloyale au niveau agricole, notamment parce que les produits importés ne sont généralement pas soumis aux mêmes réglementations que dans l’UE.
Ces derniers jours, le mouvement des agriculteurs qui s’est formé en France pour protester contre la politique de l’Élysée et de l’Union européenne dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage ne cesse d'intensifier notamment après la mort d’une jeune agricultrice lors d’un rassemblement de protestation des militants du secteur dans le sud-ouest de la France.