Un haut commandant de l’OTAN affirme que les forces armées et les civils européens doivent se préparer à une éventuelle guerre avec la Russie. L’Allemagne estime qu’un tel conflit pourrait éclater dans moins d’une décennie.
Le président du comité militaire des chefs nationaux de l’OTAN, l’amiral Rob Bauer, a déclaré jeudi que l’alliance militaire se préparait à un conflit avec la Russie.
« Nous devons, a-t-il dit, comprendre que nous ne sommes pas en paix et que c'est pour cela que nous avons des plans, c'est pour cela que nous nous préparons à un conflit. »
L'amiral néerlandais a fait ces remarques alors que l'OTAN se prépare à lancer la semaine prochaine son plus grand exercice militaire depuis des décennies.
Les exercices Steadfast Defender 2024 se dérouleront jusqu'à fin mai et impliqueront environ 9 000 soldats des 31 pays membres de l'OTAN ainsi que la Suède, pays candidat.
Bauer a déclaré que l’ampleur de l’exercice était une démonstration du nouveau niveau de préparation de l’OTAN. « C'est un nombre record de troupes que nous pouvons mobiliser pour mener un exercice de cette taille, à travers l'alliance, à travers l'océan, des États-Unis à l'Europe », a-t-il dit.
Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a également prévenu que la Russie serait en mesure d'attaquer les pays membres de l'OTAN dans moins d'une décennie.
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« Nous entendons des menaces de la part du Kremlin presque tous les jours (...) nous devons donc tenir compte du fait que [le président] Vladimir Poutine pourrait même un jour attaquer un pays de l'OTAN », avertit le commandant de l’OTAN.
Même si une guerre avec la Russie n’est pas probable « pour l’instant », a déclaré Pistorius, « nos experts s’attendent à ce qu’elle soit possible sur une période de cinq à huit ans ».
À la fin de l’année dernière, l’Allemagne a réorganisé son armée pour la première fois depuis plus d’une décennie, invoquant la montée des « menaces militaires » contre l’Europe.
Le ministre polonais de la Défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, a fait des remarques similaires en début de semaine, affirmant que le pays devait « être prêt à tout scénario ».
Et le ministre lituanien des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, a appelé l’Europe à accélérer les préparatifs en vue d’une éventuelle guerre avec la Russie.
« Il est possible que la Russie ne soit pas contenue en Ukraine », a déclaré jeudi Landsbergis. « Il n'y a aucun scénario selon lequel si l'Ukraine ne gagne pas, cela pourrait bien se terminer pour l'Europe. »
Après que la Russie a lancé son « opération militaire spéciale » en Ukraine en février 2022, l’OTAN a déclaré que la Russie constituait « la menace la plus importante et la plus directe pour la sécurité des alliés ».
Le président américain, Joe Biden, a également affirmé qu’une victoire de la Russie en Ukraine renforcerait Moscou à un tel point qu’elle pourrait alors attaquer les alliés de l’OTAN et entraîner les troupes américaines dans une guerre.
Il s'adressait aux républicains qui n’ont jusqu’à présent pas réussi à les convaincre de soutenir le programme d’aide de 61,4 milliards de dollars pour l’Ukraine.
Le président russe Poutine a rejeté les affirmations de Biden, les qualifiant de « complètement absurdes ». Moscou « n’a aucune raison, aucun intérêt – aucun intérêt géopolitique, ni économique, politique ou militaire – à se battre avec les pays de l’OTAN ».